Algérie: les magistrats ont repris le travail après 10 jours de grève

Les magistrats ont repris le travail mercredi dans les tribunaux d’Algérie, au lendemain de l’annonce par leur principal syndicat, de l’arrêt d’une grève inédite entamée le 27 octobre et qui paralysait l’activité judiciaire.

Au tribunal de Sidi M’hamed, la principale juridiction d’Alger, les audiences ont repris, a constaté une journaliste de l’AFP.

A Oran (350 km à l’ouest d’Alger) aussi, « les magistrats ont repris le travail », a confirmé à l’AFP Me Wafa Boukadoum, avocate au barreau de la 2e ville du pays.

Selon un de ses confrères, Me Ahmed Hadjazi, de nombreuses audiences ont toutefois été reportées, les magistrats nouvellement nommés dans le cadre du vaste mouvement de mutation qui a déclenché la grève, n’ayant pas encore pris officiellement leurs fonctions.

Dimanche, les forces de l’ordre étaient intervenues pour tenter de déloger par la force des magistrats bloquant le tribunal d’Oran, déclenchant l’indignation.

→ Lire aussi : Algérie: le principal syndicat de magistrats suspend la grève

Selon Me Boudjemaa Guechir, avocat au barreau de Constantine (300 km à l’est d’Alger), « le travail a repris » au tribunal de la 3e ville du pays, malgré « quelques décalages dans les audiences », en raison des « cérémonies d’installation » des magistrats nouvellement nommés.

L’activité a aussi repris au tribunal d’Annaba, selon Me Adel Messaoudi, avocat au barreau de la 4e ville du pays, proche de la frontière tunisienne.

Le Syndicat national des magistrats (SNM) a déclenché cette grève, inédite dans un corps réputé docile à l’égard du pouvoir, pour protester contre le changement d’affectation soudain de près de 3.000 magistrats – soit la moitié du corps de la magistrature, selon les syndicats.

Il avait dénoncé une « mainmise du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire » et réclamé « l’indépendance de la Justice ».

Le Club des magistrats, syndicat non enregistré, formé par des magistrats en rupture de ban avec le SNM – proche du pouvoir – dans la foulée du « Hirak », le mouvement massif de contestation populaire du régime dont l’Algérie est le théâtre depuis le 22 février, s’était joint à la grève.

Dans un communiqué, il s’est dit « surpris » par l’arrêt du mouvement, sans avancée vers l’indépendance de la Justice.

Au tribunal de Sidi M’hamed, la décision des magistrats d’arrêter leur grève « alors qu’aucune de leurs revendications n’a été satisfaite » anime les discussions, amères, entre avocats, mobilisés depuis le début du « Hirak » pour dénoncer les pressions du pouvoir politique sur la justice.

Avec AFP

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