Algérie: l’ex-ministre de l’Industrie placé sous contrôle judiciaire

L’ex-ministre algérien de l’Industrie Youcef Yousfi a été placé mercredi sous contrôle judiciaire après son audition dans le cadre d’une enquête liée à des affaires de corruption dans le secteur de l’industrie automobile, a annoncé la Cour suprême.

M. Yousfi est notamment poursuivi pour « octroi d’indus avantages lors de l’attribution de marchés publics et de contrats en violation des dispositions législatives« , de « dilapidation de deniers publics » et « d’abus de pouvoir et de fonction et conflit d’intérêt« , a précisé cette institution dans un communiqué reçu par l’AFP.

L’ex-ministre, en poste entre 2017 et 2019, a été placé sous contrôle judiciaire par le juge enquêteur de la Cour suprême, selon la même source.

Cette mesure prévoit le retrait de son passeport et l’obligation de se présenter une fois par mois chez le juge, est-il indiqué dans le communiqué.

→ Lire aussi : Algérie: un ancien ministre placé en détention préventive

Depuis le début de l’offensive judiciaire visant des hommes d’affaires et de hauts responsables politiques liés au président déchu Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission le 2 avril, trois propriétaires d’usines de montage de voitures ont été placés en détention, dans le cadre d’affaires de corruption.

Depuis la chute mi-2014 des prix du pétrole brut, qui fournit 95% des devises de l’Algérie, les autorités ont contraint les concessionnaires automobiles à se doter d’une unité de production locale, puis mis en place des quotas d’importation d’automobiles pour réduire l’impact sur les réserves de change.

Mais le système choisi –l’assemblage sur place de kits pré-montés importés– et le très faible taux de pièces fabriquées en Algérie ont empêché tout impact sur les réserves de change ou la création d’emplois, coûtant cher à l’Etat en termes d’aides et d’avantages fiscaux.

M. Yousfi faisait partie du gouvernement dirigé par Ahmed Ouyahia qui a démissionné le 11 mars, au lendemain du retour du président déchu d’un séjour médical en Suisse. Cette décision était destinée à calmer la rue.

Depuis le 22 février, l’Algérie est le théâtre d’un mouvement de contestation inédit déclenché par l’annonce de la candidature à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Les manifestants demandent désormais le départ de toutes les figures du « système ».

Avec AFP

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