Algérie: l’ex-patron d’une résidence de dignitaires du régime incarcéré

L’ex-patron, récemment limogé, de l’établissement public gérant une luxueuse résidence réservée aux dignitaires du régime algérien et d’une société hôtelière publique a été inculpé mardi d' »espionnage économique » et « atteinte à l’économique nationale » et incarcéré, selon une source proche de l’enquête.

Hamid Melzi « a été placé sous mandat de dépôt tôt ce (mardi) matin » après avoir été entendu et inculpé par un juge d’instruction d’Alger, a précisé à l’AFP cette source ayant requis l’anonymat.

M. Melzi avait été limogé le 24 avril de son poste de directeur général de l’établissement public Sahel, qu’il occupait depuis deux décennies. Il avait également été démis, dans la foulée, de ses fonctions de PDG de la Société d’Investissement hôtelière (SIH), détenue par plusieurs établissement publics et gérant des établissements hôteliers de luxe.

La source n’a pas précisé les faits reprochés ni les fonctions passées auxquelles sont liées les inculpations.

L’établissement public Sahel gère notamment la luxueuse station balnéaire du club des Pins, à une vingtaine de km à l’ouest d’Alger. Ancien lieu de villégiature, le Club des Pins a été transformé en 1992 au début de la guerre civile en « résidence d’Etat » ultra-sécurisée pour loger ministres, hauts fonctionnaires, hauts gradés, mais aussi certains journalistes, et leurs familles.

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Il abrite, sur plus de 35 ha le long de plages privées, plusieurs centaines de villas, attribuées aux dignitaires du régime. Considéré comme un symbole des privilèges et des excès des caciques du régime, son fonctionnement opaque et son accès très restreint suscitent de nombreux fantasmes en Algérie.

Depuis le début du mouvement de contestation populaire qui a contraint le 2 avril le président Abdelaziz Bouteflika à la démission, après 20 ans au pouvoir, les appels à la « suppression du visa d’entrée » au Club des pins et à sa plage se sont multipliés sur les réseaux sociaux.

Hamid Melzi est présenté par les médias algériens comme un proche du général Mohamed Mediene, alias « Toufik« , ancien tout-puissant patron durant 25 ans des tentaculaires services de renseignements.

Celui-ci a été incarcéré dimanche avec le général Athmane Tartag dit « Bachir« , son ex-adjoint et successeur à la tête des services, et Saïd Bouteflika, frère et conseiller du chef de l’Etat déchu. Ils sont tous trois inculpés d' »atteinte à l’autorité de l’armée » et de « complot contre l’autorité de l’Etat« .

Depuis le départ d’Abdelaziz Bouteflika, plusieurs dirigeants d’institutions et établissements publics ont été limogés et plusieurs richissimes hommes d’affaires, la plupart proches du pouvoir, incarcérés dans le cadre d’enquêtes anticorruption.

Avec AFP

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