Algérie/présidentielle: deux ex-Premiers ministres de Bouteflika déposent leur candidature

Deux anciens Premiers ministres d’Abdelaziz Bouteflika ont déposé samedi leur dossier de candidature à la présidentielle du 12 décembre en Algérie, selon l’agence de presse officielle APS.

Tous deux septuagénaires, Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune sont deux produits du « système » politique au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, dont l’actuel mouvement inédit de contestation demande le démantèlement.

Ils font figure de favoris de l’élection présidentielle, qui est cependant contestée chaque semaine par la rue. Le pouvoir a dû annuler, faute de candidats, un premier scrutin prévu le 4 juillet.

Le mouvement de contestation refuse que l’élection présidentielle soit organisée par le pouvoir, aux mains d’ex-figures des 20 ans de présidence Bouteflika, contraint à la démission en avril par la pression populaire.

Agé de 75 ans, Ali Benflis se présente depuis 15 ans comme le principal opposant du président déchu, dont il fut très proche.

Directeur de la 1e campagne présidentielle de M. Bouteflika en 1999, celui-ci le nomme ensuite directeur de cabinet à la présidence puis chef du gouvernement en 2000.

Limogé en 2003, M. Benflis se présente contre M. Bouteflika l’année suivante puis en 2014. Il arrive à chaque fois 2e, très loin derrière le chef de l’Etat réélu avec plus de 80% des voix.

De son côté, M. Tebboune, 73 ans, a été haut fonctionnaire, puis plusieurs fois wali (préfet) avant d’occuper ses premières fonctions ministérielles au début des années 1990.

M. Bouteflika le nomme ministre de la Communication à son arrivée au pouvoir en 1999, puis lui confie d’autres portefeuilles jusqu’en 2002. Il le rappelle au gouvernement en 2012 et lui en confie la tête en mai 2017 avant de le limoger trois mois plus tard sur fond de lutte de clans dans l’entourage de M. Bouteflika.

Au total, à quelques heures de l’expiration du délai, samedi à minuit (23H00 GMT), 10 personnes, selon APS, ont déposé leur dossier de candidature auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie).

L’Anie est censée offrir des garanties de sincérité au scrutin et est chargée d’examiner leur validité sous 7 jours. Le Conseil constitutionnel aura ensuite 7 jours pour dresser la liste officielle des candidats à la présidentielle.

Parmi les autres candidats, se trouve Azzedine Mihoubi, du Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la coalition ayant soutenu M. Bouteflika durant sa présidence.

Abdelkader Bengrina a également déposé sa candidature, représentant El-Bina, petit parti membre d’une coalition islamiste, dont l’un des députés a été élu en septembre à la présidence de l’Assemblée nationale.

Ancien cadre du Front de libération nationale (FLN) qui a fondé le Front El-Moustakbel, micro-parti proche du pouvoir, Abdelaziz Belaïd a aussi déposé son dossier, comme Ali Zeghdoud, président du microscopique Rassemblement algérien (RA) et Mourad Arroudj, ancien cadre du parti TAJ proche du pouvoir et président du parti Errafah.

Les trois autres personnes enregistrées, Abbas Djamel, décrit par APS comme un « universitaire », Ali Sakouri et Abderrezak Habirat sont pour l’instant des inconnus.

Le secrétaire général du FLN, Ali Seddiki, a confirmé samedi que l’ex-parti unique –dont M. Bouteflika était président d’honneur– ne présenterait pas de candidat, conspué en tant que symbole du « système ». Principal parti islamiste, le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), ancien membre de la coalition pro-Bouteflika jusqu’en 2012, ne présentera aucun candidat, faute de garantie sur « la transparence et l’intégrité du scrutin ».

Avec AFP

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