Algérie : Qui sera le prochain « bouc émissaire » ?

Par Khadija Skalli

Le pays voisin passe à la traque des dirigeants véreux. L’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia et l’actuel ministre des Finances et ex-gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Loukal ont été convoqués par le tribunal d’Alger. Des poursuites judiciaires ont été également engagées à l’encontre de deux généraux-majors à la retraite.

L’Algérie continue de patauger dans l’impasse politique. Les solutions appliquées par le chef d’état-major de l’armée Gaïd Salah, l’homme fort du pouvoir, ne semblent pas trouver grâce aux yeux des Algériens, qui maintiennent la pression. Après la sortie de scène de Tayeb Belaiz, de la présidence du Conseil constitutionnel, d’autres figures emblématiques du régime sont dans le viseur.

Le pays voisin lance une vaste opération Mains propres, une dernière tentative du régime d’apaiser la contestation de la rue. Certains responsables algériens ont été convoqués par la justice pour leur implication dans des affaires de « corruption » et « dilapidation des deniers publics ». Il s’agit de l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia et de l’actuel ministre des Finances et ex-gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Loukal.

Et ce n’est pas tout ! Des poursuites judiciaires ont été engagées à l’encontre de deux généraux-majors à la retraite, ex-chef de régions militaires. Un mandat de dépôt a été délivré à l’encontre de l’ancien commandant de la 2e région militaire, Bey Saïd et un mandat d’arrêt a été émis à l’encontre de l’ancien commandant de la 1e région militaire, Chentouf Habib pour « dissipation et recel d’armes et de munitions de guerre et infraction aux consignes de l’armée », selon un communiqué de la Cour d’appel militaire de Blida, publié par APS.

« Conformément aux dispositions de l’article 11 alinéa 3 du code de procédure pénale et, dans le strict respect de ses dispositions, le procureur général militaire près la Cour d’appel militaire de Blida, porte à la connaissance de l’opinion publique, que des poursuites judiciaires ont été engagées pour les chefs de dissipation et recel d’armes et de munitions de guerre au profit de personnes non habilitées à les détenir et infraction aux consignes de l’armée, faits prévus et réprimés par les articles 295 et 324 du Code de justice militaire, à l’encontre des dénommés: Bey Saïd, Chentouf Habib et de toutes autres personnes que l’instruction viendrait à établir », précise la même source.

Cette opération Mains propres fait suite au discours du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah. Le 16 avril dernier, le chef de l’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) a appelé la justice à «poursuive les individus impliqués dans des affaires de corruption». Le  viceministre de la Défense nationale a même ordonné à la justice « d’accélérer la cadence du traitement des différents dossiers concernant certaines personnes ayant bénéficié indument de crédits estimés à des milliers de milliards».

Cette opération Mains propres réussira-t-elle à convaincre les Algériens ? Les contestataires insistent sur le départ du président par intérim Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bédoui. Des figures qui pérennisent le système rejeté par les Algériens.

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