Algérie: Un 2e patron du secteur automobile écroué

Le PDG de l’important groupe algérien SOVAC, distributeur des véhicules des marques du groupe allemand Volkswagen et son partenaire dans une usine d’assemblage automobile en Algérie a été placé en détention préventive dans une affaire de corruption, a indiqué lundi une source judiciaire.

Mourad Oulmi « a été incarcéré » en compagnie de cinq autres personnes, dont trois hauts fonctionnaires ou ex-hauts fonctionnaires du ministère de l’Industrie et un haut cadre d’une banque publique, à l’issue de leur audition entamée dimanche, a indiqué à l’AFP cette source ayant requis l’anonymat.

Parmi les personnes entendues dans cette affaire, figuraient notamment l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, placé en détention provisoire le 12 juin dans une enquête pour des fraudes présumées dans des marchés publics, ainsi que des cadres du ministère de l’Industrie et des responsables de banques, a indiqué l’agence de presse officielle APS qui n’a pas confirmé l’incarcération de M. Oulmi.

L’enquête vise des « affaires liées à la dilapidation de deniers publics, abus de fonction et attribution d’indus privilèges« , selon l’agence de presse officielle APS.

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Le groupe Sovac est le représentant officiel de Volkswagen en Algérie. Concessionnaire exclusif des marques du groupe (Volkswagen, Audi, Seat, Skoda et Porsche) depuis 2003, il produit depuis 2017 des modèles des quatre premières sur le territoire algérien dans une usine détenue en coentreprise avec Volkswagen.

M. Oulmi est le deuxième patron du controversé secteur automobile algérien écroué en une semaine.

Le 10 juin, Mahieddine Tahkout, propriétaire d’un des plus importants réseaux de concessionnaires, Cima Motors (Hyundai, Opel, Chevrolet, Suzuki, Fiat, Jeep et Alfa Romeo notamment), et d’une usine d’assemblage Hyundai, a été placé en détention préventive, soupçonné de corruption et blanchiment.

Depuis la chute mi-2014 des prix du brut, qui fournit 95% des devises de l’Algérie, les autorités ont contraint les concessionnaires automobiles à se doter d’une unité de production locale, puis mis en place des quotas d’importation d’automobiles pour réduire l’impact sur les réserves de change.

Mais le système choisi – l’assemblage sur place de kits pré-montés importés – et le très faible taux de pièces fabriqués en Algérie ont empêché tout impact sur les réserves de change ou la création d’emplois, coûtant cher à l’Etat en termes d’aides et d’avantages fiscaux.

Avec AFP

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