Algérie: un ancien ministre placé en détention préventive

Un ancien ministre algérien, en poste sous l’ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika, a été placé lundi en détention provisoire, après avoir été poursuivi pour « dilapidation de deniers publics » notamment, a annoncé la télévision nationale.

Saïd Barkat, 71 ans, est poursuivi en tant qu’ancien ministre de la Solidarité nationale pour « dilapidation de deniers publics, conclusion d’un marché en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et faux en écritures publiques« , selon la télévision nationale.

L’ancien ministre, en poste entre 2010 et 2012, a été écroué après avoir été entendu par le juge enquêteur de la Cour suprême, d’après la même source.

La Cour suprême est la seule juridiction compétente pour instruire les infractions qu’auraient commises dans l’exercice de leurs fonctions les membres du gouvernement, les walis (préfets) et de hauts magistrats.

→ Lire aussi : Algérie: l’ancien SG du FLN placé en détention provisoire

M. Barkat, un proche d’Abdelaziz Bouteflika, a été écroué au lendemain de l’incarcération de son prédécesseur à la tête du ministère de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbes, inculpé des mêmes chefs.

Le parquet général près la Cour suprême avait engagé les procédures de poursuite judiciaire à l’encontre des deux anciens ministres, également membres de la Chambre haute, après qu’ils eurent volontairement renoncé à leur immunité parlementaire.

Les deux hommes, qui ont enchaîné les postes ministériels dès l’arrivée à la tête de l’Etat en 1999 de M. Bouteflika, sont membres du Conseil de la Nation depuis 2013, nommés sur le contingent du chef de l’Etat qui désigne un tiers des membres de cette assemblée.

Depuis qu’Abdelaziz Bouteflika a démissionné le 2 avril sous la pression conjuguée de la rue et de l’armée après 20 au pouvoir, la justice algérienne a lancé une série d’enquêtes sur des faits de corruption, visant de hauts responsables et des hommes d’affaires réputés proches du président déchu.

Certains observateurs s’inquiètent d’une possible instrumentalisation de la justice pour servir le double objectif « d’offrir des têtes » à la contestation, qui réclamait dans un premier temps le départ de M. Bouteflika et qui veut désormais la fin du « système » au pouvoir, tout en favorisant une purge dans le cadre de luttes de clans au sommet.

Avec AFP

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