« America is back » ?

Le président élu, Joe Biden, a annoncé le « retour » d’une « Amérique prête à guider le monde », après quatre années sous le règne de Trump. Alors que ce dernier refuse toujours d’admettre sa défaite, Biden constitue son gouvernement, composé en partie de femmes et de personnes issues de minorités. Le défi de Biden de retrouver le leadership américain sera-t-il relevé ? Une chose est sure, les Américains ne sont pas près d’oublier l’ère Trump.

Après près de trois semaines de déni, de batailles judiciaires et de parties de golf, Donald Trump a enfin donné le feu vert pour la transition, permettant ainsi à son successeur démocrate, Joe Biden, d’avoir accès aux informations confidentielles et au fonds de 6 millions de dollars pour mener à bien cette transition. Ainsi, Trump a admis que « dans l’intérêt supérieur de notre pays, je recommande à Émilie Murphy et son équipe de faire ce qui est nécessaire concernant les protocoles, et j’ai demandé à mon équipe de faire de même ». S’il s’est trouvé contraint face aux diverses pressions, de passer ce cap, ce n’est pas pour autant que le Républicain reconnait sa défaite. Il continue de crier à la fraude et de poursuivre sa bataille judiciaire qui semble, pourtant, compromise et sans plus aucun intérêt, après qu’un certain nombre d’États clé ont confirmé la victoire de Biden.

Mais malgré son isolement, et une image de plus en plus entachée, il ne perd pas espoir et il aura le mérite d’avoir été un président unique en son genre. Selon un article paru dans The New York Times, depuis les élections, il aurait posté pas moins de 300 tweets, dont plus d’une centaine qualifiée d’indésirable par Twitter, 33 recours en justice dont 31 ont été rejetés ou perdus, 5 apparitions publiques essentiellement pour crier à la fraude. Il a également perdu 12 de ses collaborateurs officiels, le dernier en date est Mark Esper, qu’il a lui-même limogé de son poste à la Défense. Mais ce sont également 4 tournois de golf relève le quotidien américain, et 4 mentions des termes « Covid-19 » ou « pandémie » alors qu’il y a eu près de 20.000 victimes supplémentaires depuis.

Par ailleurs, le camp de Trump continue de pointer du doigt un certain nombre d’entités, parmi lesquelles les entreprises pharmaceutiques, ou encore les médias. En effet, selon le journal conservateur le Washington Examiner, Trump aurait pu gagner 311 grands électeurs si les médias n’avaient pas été « biaisés ». Selon ce même journal qui cite deux sondages, les efforts des médias pour enterrer les scandales liés à Joe Biden et à cacher les « bonnes nouvelles » au sujet de l’administration Trump lui auraient couté sa réélection. Parmi ses réussites peu mises en avant, sont citées la paix au Moyen-Orient, ou encore l’indépendance énergétique des États-Unis. Malgré ces arguments républicains, son camp se montre de plus en plus divisé, entre ceux qui appellent Trump à reconnaitre sa défaite, et ceux qui n’hésitent pas à s’attaquer aux conditions « frauduleuses » de ces élections et au parti pris de certains médias.

Trump lui, continue à faire du Trump, et a même annoncé la grâce de son ancien Conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, qui avait plaidé coupable d’avoir menti au FBI au sujet de ses contacts avec l’ancien ambassadeur russe à Washington. Il l’a alors annoncé sur Twitter, recueillant peu de soutiens et même de nombreuses critiques l’accusant d’abus de pouvoir.

Imprévisible, s’il paraît à présent plus solitaire que jamais, tout porte à croire selon les observateurs internationaux qu’il va préparer son retour pour 2024 et tenter de rattraper les dégâts qu’il a causés ces dernières semaines sur son image. Les résultats réels de son mandat quant à eux ne pourront être visibles que dans quelque temps, mais qu’ils soient positifs ou négatifs, il sera difficile pour Biden de rompre complètement avec « le trumpisme », puisque Donald Trump aura marqué tous les esprits par son caractère et sa politique.

 

 

 

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