Ankara dénonce le “manque de vison” de l’UE dans la crise diplomatique avec les Pays-Bas

La Turquie a sévèrement réagi, mardi, aux déclarations de dirigeants de l’Union européenne leur reprochant un « manque de vision », concernant la crise diplomatique qui oppose la Turquie et les Pays-Bas.

Les déclarations de la Haute représentante pour les Affaires Etrangères de l’UE Federica Mogherini et du Commissaire européen chargé des questions de voisinage et de l’élargissement Johannes Hahn « comportent des mauvaises analyses et cherchent à détourner l’opinion publique en liant des sujets les uns aux autres », a indiqué un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.

Ils doivent être conscients qu’en appelant « la Turquie à mettre fin à ses déclarations dures vis-à-vis de l’Europe, au lieu de condamner les pays européens qui violent les accords diplomatiques et le droit international, ils font le jeu du racisme et de la turcophobie », ajoute la même source.

Comme après la tentative de coup d’état du 15 juillet et des attentats du PKK, reconnu comme organisation terroriste, l’UE « fait encore une fois preuve de subjectivité et évite d’analyser les faits sur le fond », indique le communiqué.

« Il est extrêmement inquiétant de constater que l’UE cherche à protéger et fait preuve de solidarité avec les pays qui violent ouvertement les Conventions de Vienne » régissant les relations diplomatiques entre les pays.

Pour toutes ces raisons, ces déclarations, qui manquent de vision, « n’ont aucune valeur », a conclu le ministère.

La Turquie a demandé, lundi, « une excuse officielle écrite » de la part des Pays-Bas après les « obstacles » dressés face aux ministres turcs qui devaient participer, le weekend, à des meetings de campagne référendaire en vue de la réforme constitutionnelle tendant à présidentialiser le système politique turc.

Ankara exige à ce que « les violations contre les ministres et les citoyens d’origine turque soient examinés et que les responsables fassent l’objet de sanctions administratives, judiciaires et pénales ».

Les Pays-Bas vont « payer un lourd tribut » après l’expulsion de la ministre turque de la Famille empêchée samedi d’accéder au siège du consulat turc de Rotterdam et l’interdiction de l’atterrissage de l’avion du chef de la diplomatie turque, a déclaré le Premier ministre Binali Yildirim.

Ankara a demandé à l’ambassadeur des Pays-Bas, qui se trouvait à l’étranger, de « prolonger son congé » et de ne pas revenir à son poste « pendant un certain temps ».

Le président Erdogan, qui a vertement critiqué les autorités néerlandaises en les qualifiant de « vestiges des Nazis » et de « fascistes », a affirmé, dimanche, que les Pays-Bas paieront le prix du sacrifice de leurs relations avec la Turquie, en vue des élections (législatives néerlandaises) prévues pour mercredi prochain.

« Nous ferons les évaluations nécessaires avant et après les élections néerlandaises et nous déciderons, sur cette base, de notre position. Cet incident ne saurait rester sans réponse ».

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