Assassinat d’Ilias Tahiri : demandes de réouverture d’une enquête  

Le 1er  juillet 2019, Ilias Tahiri, jeune garçon de 18 ans d’origine marocaine, décède dans le centre de détention pour mineurs Tierras de Orias, à Almeria en Espagne. Suite à la diffusion d’une vidéo choquante par la presse espagnole, démontrant la violence infligée par les membres du centre, la famille de la victime demande la réouverture d’une enquête. 

Alors que le monde est en ébullition suite au décès de George Floyd aux Etats-Unis, dénonçant racisme et violences policières, les associations et différents organismes s’activent pour réclamer justice pour Ilias Tahiri, « notre George Floyd à nous » déclare Mohammed Chaib Akhdim, ex-député en Catalogne et à la tête de la  Fondation Ibn Battuta. Ce dernier, s’est porté volontaire pour la défense du jeune Ilias Tahiri et demande à ce qu’une enquête soit ouverte. La Fondation Ibn Battuta, soutenue par le Club des avocats de Casablanca, est donc pleinement mobilisée autour de cette affaire. Il informe par ailleurs l’étroite collaboration avec le consul du Maroc à Almeria ainsi qu’avec l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich. Un comité de soutien aurait également été constitué informe-t-il sur la page de la fondation. 

Les faits
Ilias Tahiri était incarcéré dans un centre de détention pour mineurs à Almeria lorsqu’il décède, le 1er  juillet 2019 après avoir été violenté par cinq gardes de sécurité et le directeur du centre. Alors que le juge d’instruction a conclu janvier dernier « un décès brusque accidentel » avant de prononcer un non-lieu, une vidéo diffusée par le journal Espagnol El Pais, vient apporter de nouveaux éléments compromettants sur ce terrible drame. Dans l’enregistrement de vidéosurveillance, relayé le mardi 9 juin, on aperçoit alors le jeune Ilias Tahiri maltraité par les six personnes. On peut également apercevoir que ce dernier ne manifeste aucune résistance face à la violence des membres du centre, selon le journal, il serait mort par asphyxie. Après diffusion de la vidéo, le directeur a déposé sa démission. 

Les centres de détention en Espagne en cause
Plusieurs rapports font état de plaintes pour mauvais traitement dans des centres de détention pour mineurs. Le Conseil de l’Europe, notamment, avait déjà montré les failles de ces centres.  Lors de la visite périodique effectuée en Espagne en 2016, la délégation du CPT (Comité européen pour la prévention de la Torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants)  informe dans un rapport  « avoir recueilli des allégations crédibles de recours excessif à la force lors des arrestations et que des mauvais traitements auraient été infligés à l’arrivée dans les commissariats de police » ; « S’agissant des centres de détention pour mineurs  de Sogradio et Tierras de Oria, (…) quelques allégations de gifles et de coups infligés par le personnel ont été recueillies dans les deux établissements ». Le CPT souligne également sa préoccupation quant au recours à la contention mécanique aux mineurs agités, traitement dont aurait également été victime Ilias Tahiri d’après les révélations de sa famille. 

Le rapport datant de 2017 conclut que « dans leur réponse, les autorités espagnoles nient tout mauvais traitement des mineurs dans les deux centres car aucune plainte officielle pour mauvais traitement n’a été enregistrée ». 

Les déclarations du frère de la victime sur la chaine de RT Espagne, Anas Tahiri, avoue que son frère se plaignait souvent du mauvais traitement subi. Il déclare par ailleurs, qu’on lui administrait des pilules sans son consentement.  

 

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