« Atlantic Dialogues » : Said Mouline plaide pour le renforcement du partenariat Sud

Le Policy Center for the New South (PCNS) a lancé du 14 au 16 décembre 2022 à Marrakech, la 11ème édition de sa conférence internationale annuelle, « The Atlantic Dialogues ». Plus de 350 invités de 60 nationalités prennent part à cette nouvelle édition autour du thème : « Coopération dans un monde en mutation : opportunités pour l’Atlantique élargi ».

Au deuxième jour de la conférence, le panel axé sur le « Changement climatique et la sécurité alimentaire » a permis de mettre en lumière les risques que court l’Afrique sur la problématique climatique. Saïd Mouline, directeur général de l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Energétique (AMEE) a dans une interview accordée à Maroc diplomatique revenu sur la nécessité de la mise en place des lignes de financement et la coopération énergétique deux volets importants pour faire face aux enjeux.

Au deuxième jour de la conférence des « Atlantic Dialogues », le débat portant sur le « Changement climatique et la sécurité alimentaire » est centré sur les problématiques intrinsèquement liées au secteur de l’énergie, dans la mesure où « on ne peut parler de sécurité alimentaire sans parler de l’eau, denrée indispensable pour l’agriculture » déclaré Saïd Mouline, directeur général de l’AMEE, mettant l’accent sur l’importance du pompage notamment le pompage solaire pour permettre de s’approvisionner davantage en eau.

Dans un contexte plus large le défaut d’infrastructures reste un problème majeur, qui pourrait solutionner pas mal de contrainte notamment le stockage des aliments. « Malheureusement, 30% de la production alimentaire africaine est perdue aujourd’hui en raison du manque des chaînes de froid. »

La chaîne de froid et l’énergie sont intrinsèquement liées, raison pour laquelle le directeur de l’AMEE estime qu’il est extrêmement important de veiller sur ces deux éléments pour qu’ils soient pris en compte.

Le panel s’est également penché sur le volet financement en mettant l’accent sur la nécessité de la mise en place des lignes de financement. Et ce, à travers les banques locales africaines qui vont irriguer les acteurs pour financer les petits projets, comme ceux liés à la pompe solaire ou aux systèmes solaires de production de froid, et partant leur permettre de faire des investissements très rentables.

Sur cette question, M. Mouline souligne que « les solutions africaines existent. » Dans ce sens, il rappelle le Sommet des chefs d’Etat africains présidé par sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui s’est tenu, à Marrakech, lors de la COP 22, pour montrer qu’il y’a des solutions africaines pour l’Afrique.

Sur la question de la coopération énergétique, « nous avons conclu des conventions avec les agences des différents pays du continent, notamment les agences sénégalaises. Nous travaillons main dans la main avec tous les acteurs pour trouver des solutions efficaces, qui marchent à condition qu’il y ait bien évidemment la gouvernance, mais aussi un rôle de partenariat public privé. », précise t-il.

Sur l’organisation de la mise en œuvre des stratégies, M. Mouline rappelle que c’est le privé qui réalise les tâches sur le terrain. Pour ce qui est de l’accompagnement, du financement, de la sensibilisation et la formation, ils sont assurés par les agences. « Il faut assurer tout ce schéma et tout va bien marcher. », fait-il remarquer.

Pilier important sur la sécurité alimentaire, l’agriculture est aussi un grand consommateur d’énergies, raison pour laquelle, « il faut utiliser ces énergies de la façon la plus efficace possible, en utilisant le maximum de renouvelables. ». M. le directeur de l’AMEE cite la politique du groupe OCP sur le continent pour accompagner la culture africaine.

« Pour que l’agriculteur ait de l’eau, il faut qu’il y ait des fertilisants à un prix abordable comme le cas en Inde», reconnaît le panel d’experts. Pour M. Mouline, « il n’est pas du tout  normal que cette dernière arrive à se nourrir sachant qu’elle a une même population que toute l’Afrique et un territoire dix fois plus petit, tant dit que tout notre continent peine à se nourrir. »

 

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