Attaque chimique présumée: des accusations de plus en plus précises contre Damas

Depuis l’attaque chimique présumée du 4 avril à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie, les accusations contre le régime de Bachar al-Assad se sont précisées de plus en plus, Damas et Moscou continuant de nier.

– Le 4 avril, un raid aérien frappe Khan Cheikhoun, petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d’Idleb, faisant 88 morts, dont 31 enfants, selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Selon des médecins sur place, les symptômes relevés sur les patients sont similaires à ceux constatés sur des victimes d’une attaque chimique, notamment avec des pupilles dilatées, des convulsions et de la mousse sortant de la bouche.

L’opposition accuse le régime d’avoir utilisé des « obus » contenant du « gaz toxique ». L’armée dément « avoir utilisé toute substance chimique ou toxique ».

Vague d’indignation internationale. Washington dénonce un « acte odieux du régime ». Paris évoque « la responsabilité » d’Assad.

– Le 5 avril, la Russie vole au secours du régime, le ministère de la Défense affirmant que l’aviation syrienne avait frappé « près de Khan Cheikhoun un grand entrepôt terroriste » qui abritait « un atelier de fabrication de bombes, avec des substances toxiques ».

L’Organisation mondiale de la santé précise que certaines victimes présentaient des symptômes évoquant une exposition à une catégorie de produits chimiques « comprenant des agents neurotoxiques ». Médecins sans frontières évoque « un agent de type gaz sarin ».

La Grande-Bretagne accuse le régime Assad d’avoir utilisé « des armes illégales en toute connaissance de cause sur son propre peuple ». Le président turc Recep Tayyip Erdogan qualifie Assad d' »assassin ».

Le président américain Donald Trump menace de passer à l’action: « Ces actes odieux par le régime d’Assad ne peuvent être tolérés ».

– Le 6 avril, le président russe Vladimir Poutine juge « inacceptable » d’accuser sans preuve le régime. Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem affirme que l’armée « n’a pas utilisé et n’utilisera jamais » d’armes chimiques.

– Le 7 avril, 59 missiles de croisière Tomahawk sont tirés par deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne d’Al-Chaayrate, près de Homs (centre). Selon le Pentagone, les services de renseignement ont établi que les avions ayant mené l’attaque chimique présumée étaient partis de cette base.

Damas qualifie les frappes d’acte « irresponsable ». La Russie dénonce une « agression contre un Etat souverain ».

– Le 10 avril, un porte-parole militaire américain affirme que des armes chimiques étaient probablement stockées sur la base.

– Le 11 avril, le secrétaire à la Défense Jim Mattis estime qu’il n’y a « pas de doute » que le régime est responsable de l’attaque.

– Le 12 avril, l’ambassadeur du Royaume-Uni à l’ONU affirme que des scientifiques britanniques qui ont analysé des échantillons du site ont conclu à l’usage de sarin ou d’un agent neurotoxique similaire.

La Russie pose son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité sur l’attaque chimique présumée.

– Le 13 avril, Bachar al-Assad accuse, dans une interview à l’AFP, les Occidentaux d’avoir « monté toute l’histoire » afin de préparer le terrain à des frappes américaines.

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) annonce que des tests prouvent de manière « irréfutable » que du gaz sarin ou une substance similaire a été utilisé.

– Le 26 avril, le renseignement français affirme que l’attaque porte la « signature » de Damas. Après l’étude d’une munition non explosée, les enquêteurs français confirment que le sarin employé le 4 avril est de fabrication syrienne et que seule la Syrie a pu frapper cette localité.

« Le fait du recours au sarin ne fait guère de doutes mais il est impossible de faire des conclusions sur qui en est responsable sans une enquête internationale », réagit Moscou, en réitérant son soutien au régime d’Assad.

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