Attentat à Saint-Pétersbourg: ce que l’on sait

L’attentat qui a fait 14 morts lundi dans le métro de Saint-Pétersbourg a été attribué à un kamikaze de 22 ans né au Kirghizstan, qui aurait également déposé une autre bombe désamorcée à temps dans une autre station. Voici ce que l’on sait mardi:

Selon les services antiterroristes et d’enquête, l’explosion est survenue à 14H40 locales (11H40 GMT) dans une rame circulant entre les stations Sennaïa Plochtchad et Tekhnologuitcheski Institout, dans le centre de la deuxième ville de Russie.

« Il y a eu un boom et de la fumée », a raconté mardi le conducteur Alexandre Kaverine, 50 ans, qui a poursuivi sa route jusqu’à la station suivante, une décision saluée comme héroïque par sa hiérarchie.

Selon le Comité d’enquête, son sang froid a probablement sauvé de nombreuses vies en facilitant l’évacuation et le travail des secours.

Témoignant de la violence du choc, les photos et vidéo diffusées sur les réseaux sociaux ont montré le métro arrêté dans la station Tekhnologuitcheski Institout avec les portes soufflées et plusieurs personnes inanimées sur le sol de la station.

Peu après, dans une autre station du centre historique, Plochtchad Vosstaniïa, un employé du métro signale la présence d’un sac abandonné, lequel contenait une bombe qui sera désamorcée à temps.

L’explosion a fait 14 morts, selon le dernier bilan donné par la ministre de la Santé, Veronika Skvortsova. Selon elle, 49 personnes étaient hospitalisées mardi.

Parmi les victimes se trouvent des personnes originaires de plusieurs régions de Russie, ainsi que des ressortissants du Bélarus, du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan, a indiqué l’administration locale de Saint-Pétersbourg.

Aucune revendication n’était connue mardi mais le Comité d’enquête, qui a ouvert une enquête pour acte terroriste, a identifié l’auteur présumé de l’attentat comme étant Akbarjon Djalilov, 22 ans. C’est également cet homme de 22 ans qui aurait déposé la seconde bombe désamorcée dans la station Plochtchad Vosstaniïa, a indiqué la même source, qui s’appuie sur des traces d’ADN et les images des caméras de surveillance.

Les services secrets du Kirghizstan, ex-république soviétique d’Asie centrale à majorité musulmane, avaient déjà identifié Djalilov comme le suspect. Né dans la région kirghize d’Och, une zone qui a fourni un fort contingent de jihadistes à l’organisation Etat islamique (EI), il avait « probablement » acquis la nationalité russe, ont-ils précisé à l’AFP.

Sans attendre une éventuelle revendication, la presse russe a interprété l’attentat de Saint-Pétersbourg comme un acte de représailles de l’organisation Etat islamique (EI), qui avait appelé à frapper la Russie pour son intervention militaire en soutien aux forces de Bachar al-Assad en Syrie, lancée fin septembre 2015.

Le 31 octobre 2015, un Airbus A321 transportant des touristes russes s’était écrasé dans le Sinaï égyptien peu après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh en direction de Saint-Pétersbourg, tuant ses 224 occupants. Le groupe EI avait alors revendiqué l’attaque.

En novembre dernier les services spéciaux du FSB avaient interpellé dix personnes à Moscou et Saint-Pétersbourg, soupçonnées de préparer des attentats dans ces deux villes. L’opération avait été menée en lien avec les forces de sécurité du Tadjikistan et du Kirghizstan.

La menace est d’autant plus prégnante à l’approche de la présidentielle de mars 2018 et du Mondial de football organisé l’an prochain dans plusieurs villes russes dont Saint-Pétersbourg.

Après l’attentat de Saint-Pétersbourg, les services antiterrroristes ont renforcé les mesures de sécurité notamment dans les transports, les aéroports et les gares.

En 2013, deux attentats suicides à Volgograd (sud) avaient fait 34 morts, quelques semaines avant les Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi.

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