Au-delà du lancement sur les rails à Tanger du LGV par Mohammed VI et Macron, le sens d’une amitié

Hassan Alaoui

Tanger sera demain jeudi la scène emblématique du partenariat entre le Maroc et la France. En, effet, comme cela a été annoncé il y a quelques semaines, le président de la République française, Emmanuel Macron s’y rendra pour rencontrer, dans une ambiance conviviale et chaleureuse le Roi Mohammed VI pour procéder au lancement officiel du TGV marocain, dénommé LGV et effectuer un voyage initial et de démonstration entre la ville du Détroit et Rabat, soit quelque 215 kilomètres pendant 1h 10 mn seulement et qui constituent le 1er tronçon de la première ligne à grande vitesse en Afrique.

Comme l’a indiqué un communiqué publié aujourd’hui par l’Elysée, le LGV est « un projet phare du Maroc et de la France », lancé il y a trois ans à l’occasion de la visite officielle effectuée au Maroc par l’ancien président François Hollande. S’il est en effet un « projet phare », il et également l’illustration exemplaire du partenariat d’exception entre les deux pays et, à présent, entre le Roi Mohammed VI et le président Emmanuel Macron. La France et le Maroc cultivent une amitié particulière dont on ne cessera jamais de célébrer l’exemplarité, tant et si bien que l’on parle de part et d’autre de « relation privilégiée », quelle que soit la majorité politique qui gouverne en France.

Premier partenaire avec l’Espagne du Maroc, premier investisseur également, la France accueille une très importante communauté marocaine, de travailleurs, d’étudiants et de cadres mêmes intégrés. Comme l’a souligné en mars 2017 Jean-François Giraud, ambassadeur de France au Maroc, « les relations entre la France et le Maroc sont uniques et exceptionnelles. Ce sont des histoires entremêlées, une langue partagée, des populations étroitement imbriquées et des échanges économiques d’une grande intensité ». A lui seul, le propos résume avec pertinence la dimension de l’amitié entre les deux pays et les deux peuples.

La France est aussi le premier et grand soutien du Maroc au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, soutenant mordicus le projet d’autonomie au Sahara proposé par notre pays en avril 2007. Position diplomatique qui n’a jamais varié depuis le début du conflit qui oppose le Maroc et l’Algérie à cet égard. Autant affirmer qu’il n’existe aucun ombrage sérieux entre les deux pays, et que la volonté affichée entre eux et par eux de conforter l’amitié et la coopération ne relève pas du vœu pieux. L’identité de vues, comme on dit, est un trait commun aux deux pays sur l’ensemble des questions régionales et internationales, réaffirmée et consolidée.

Sur invitation de S.M. le Roi, Emmanuel Macron fera donc ce jeudi le voyage de Tanger pour inaugurer officiellement avec le Souverain cette nouvelle ligne de chemin de fer au succès de laquelle la France à contribué à hauteur de 50% à travers les groupes Alstom, Ansaldo-Ineo, Cegelec, Colas-Rail-Egis-Rail et la SNCF. Du côté marocain, on retrouve aussi le gouvernement, le Fonds Hassan II, Qatar, le Koweit notamment, le coût total de l’investissement étant de la bagatelle de 20 Milliards de dirhams. Pour certains observateurs, le projet du TGV marocain est politique, parce que la « France met sa haute technologie et son savoir-faire à la disposition du Maroc qui est en train de percer en Afrique et de constituer un modèle économique de choix ».

Il convient de souligner que la visite-éclair d’Emmanuel Macron à Tanger ce jeudi 15 novembre constituera également un moment privilégié pour les deux chefs d’Etat d’aborder même rapidement certains dossiers qualifiés de « lourds » que sont notamment la situation dans la région, à la lumière de la grave crise que traverse l’Algérie, paralysée – c’est le cas de le dire – par la maladie du président Abdelaziz Bouteflika et qui porte à conséquence, ce dernier affichant sa volonté de se représenter à un 5ème mandat. Ensuite la situation explosive dans le Sahel, proche du Maghreb, avec le spectre du terrorisme et de la déstabilisation ; l’immigration clandestine qui, chaque jour avec ses tragédies répétées de noyés africains et autres, nous rappelle à une triste réalité ; enfin – même si le sujet n’est abordé que du bout des lèvres – la situation dramatique des mineurs marocains en France.

Autant de sujets, inscrits dans l’agenda maroco-français, que les deux gouvernements ont à cœur d’approfondir. Le lancement sur les rails du « TGV marocain » constituera l’occasion d’insuffler une nouvelle dynamique maroco-française, à l’amitié entre les deux chefs d’Etat – illustrée par l’exceptionnelle chaleur de l’accueil réservé dimanche 11 novembre par le président Macron à S.M. le Roi Mohammed VI aux cérémonies d’anniversaire de l’Armistice de 1918 – qui partagent les mêmes idéaux de paix et de progès.

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