Avion abattu en Syrie: l’armée russe accuse Israël

L’armée russe a accusé dimanche Israël de lui avoir fourni « des informations trompeuses » qui ont conduit au crash de l’Iliouchine-20 accidentellement abattu lundi par la défense anti-aérienne syrienne peu après un raid de l’aviation israélienne.

« Les informations trompeuses fournies » par l’armée israélienne sur les frappes qu’elle allait mener « n’ont pas permis à l’avion russe Il-20 de se déplacer à temps vers une zone sécurisée », a dénoncé le porte-parole de l’armée russe, Igor Konachenkov, lors d’un briefing présentant les conclusions de l’enquête.

Selon lui, la Russie a reçu un appel du commandement israélien à 18H39 GMT avertissant qu’Israël frapperait le « nord de la Syrie », où l’avion de reconnaissance russe menait une mission au-dessus de la zone de désescalade d’Idleb.

La Russie a alors ordonné à son appareil de revenir sur la base de Hmeimim mais, « une minute » après l’appel des forces armées israéliennes, ses F-16 ont frappé Lattaquié, dans le nord-ouest du pays, proche de la base de Hmeimim.

Là, « les avions israéliens ont vu l’Il-20 russe et l’ont utilisé comme un bouclier contre les missiles antiaériens alors qu’ils continuaient à manoeuvrer dans la région », a dénoncé Igor Konachenkov.

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« Les données objectives présentées attestent que les actions des pilotes de chasse israéliens, qui ont causé la mort de 15 militaires russes, étaient soit un manque de professionnalisme, soit une négligence criminelle », a-t-il poursuivi, dénonçant « l’aventurisme » de l’armée israélienne.

L’armée israélienne a nié de nouveau la version russe, répondant dimanche dans un communiqué que ses avions ne « s’étaient pas cachés derrière un quelconque appareil et que les appareils israéliens se trouvaient dans l’espace (aérien) israélien au moment où l’avion russe a été abattu ». Le communiqué a réitéré les condoléances israéliennes à la Russie.

Mardi, lors d’une conversation téléphonique, Benjamin Netanyahu a exprimé sa « tristesse » au président russe Vladimir Poutine, qui a lui-même parlé d’un « enchaînement de circonstances accidentelles tragiques ».

Il s’agit du plus grave incident entre la Syrie et la Russie, tous deux alliés, depuis que Moscou est intervenu militairement fin 2015 en Syrie pour épauler le régime de Damas, alors affaibli face aux rebelles et aux jihadistes.

Avec l’AFP

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