Aziz Akhanouche et son épouse à l’exposition de Majida Khattari à la Galerie d’art , l’Atelier 21

Hassan Alaoui ( Photo Taougar )

Pendant six semaines, puisqu’elle a commencé le mardi 24 septembre et s’achèvera le 5 novembre, la Galerie d’art L’Atelier 21, fidèle à ses choix éclectiques et surtout à ses exigences éthiques expose les œuvres de Majida Khattari.

Nous attendions cette exposition, avec impatience et non sans un étrange frémissement que les tableaux de cette talentueuse artiste suscite d’emblée, qu’elle nous soumet et qui respirent la profondeur et la fraîcheur. Il y a là une peinture magique, parce qu’elle pénètre notre mémoire comme l’inconscient tendu , les symboles aidant, vers la création du monde ou sa finitude.

Lesombres flottantes sont là pour nous rappeler notre condition humaine, la fin des temps, la résurgence d’autres, et puis surtout nous dire Ô combien le regard de Majida Khattari nous transporte dans le voyage éternel.

Sanctum Sanctorum ! Un temple sacré qui traverse le temps et la mémoire de l’humanité, incarné par des planches de choix, une technique de la photographie où jaillit histoire et récit iconographique, comme ce buste intitulé Aqmat venu des fins fonds de Palmyre, la cité blessée, miroir détruit ou à moitié brisé par les islamistes de Daech, mais préservant sa dignité que Majida Khattari nous restitue avec son geste de grande photographe. Son parcours que l’on ne saurait résumer dans un article, fût-il le plus exhaustif, ne saurait illustrer la force et l’inspiration que son œuvre porte comme un blason.

Il y a un croisement délibéré de ce qu’on appelle les temporalités : l’Antiquité qui sert de toile de fond à un décryptage de l’histoire, ancienne et moderne, l’intimité gémellaire des deux dominantes , l’époque ancienne et celle d’aujourd’hui incarnée par les tons, les couleurs, la gestuelle et l’accoutrement des femmes, à leur manière divas et reines invitant à un spectral paradis , d’une dimension cosmique, enchanteresse comme dans un tableau de Vélasquez …

Il y aussi une herméneutique langagière dans cette peinture qui nous transcrit le discours de ces évocations. La photo devient l’anthropologie de la mémoire, le fil conducteur ou d’Ariane de nos gestes antiques, les scènes vivantes restituées par l’objectif de la caméra renforcent la continuité et les couleurs sont la force lisse qui nous ramènent à nos richesses d’aujourd’hui et que Majida Khattari nous offre comme l’auguste ciel de la vie.

La fille d’Erfoud, de ce Tafilalet profond, hanté par l’histoire et les remparts, dominé par l’ocre et les verdures de dattiers, capricieux, a survolé la terre et les cieux, sa peinture audacieuse nous donne à voir le monde, avec des codes nouveaux et l’amour de l’art.

L’Exposition de la Galerie d’Art de l’Atelier 21 , intitulée « A la lumière des corps » a reçu , surprise des surprises, un membre su gouvernement et un leader politique et non des moindres : Aziz Akhannouch , accompagné de son épouse Salwa Idrissi. Le couple, dans une simplicité proverbiale, a visité la galerie d’art et a devisé avec l’artiste peintre et les convives pendant presqu’une heure, s’enquérant des techniques picturales utilisées, échangeant avec les uns et les autres. Un moment de convivialité et de détente artistique pour le ministre et son épouse.

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