BENKIRANE ET LE POPULISME DES SENTIERS BATTUS

 » Tous pourris, tous corrompus »! Le slogan, car c’en est bel et bien un, même s’il ne fait partie de notre répertoire politique que depuis une huitaine d’années, a constitué l’argument massue que le PJD a agité et agite depuis 2011. Comme une antienne surabondamment agité, le thème de  » lutte contre la corruption » avait bon dos. Il était tellement ressassé, et usé jusqu’à la corde qu’on en était – pardonnez ma naïveté – subjugué ! Enfin, voilà un parti, des prophètes qui s’engageaient à éradiquer ce fléau plus que millénaire qui est à l’homme ce que l’âme enchantée est à son corps.

Voilà un parti jurant ses grands Dieux qui voulait en découdre avec ce vieux démon de corruption apparenté à l’Hydre de Lerne que notre PJD voulait terrasser !
Cinq ans après, la corruption est toujours là !

Le rapport de Transparency , que la presse  » voix de son maître » du PJD a voulu récupérer et instrumentaliser, nous apprend que la corruption électorale est toujours aussi coriace sous Benkirane ! En témoigne cette histoire de bons offerts aux électeurs qui éclabousse le PJD à Fès et à laquelle il faut prêter une extrême attention!

La corruption aurait-elle changé de camp subitement? Le slogan de lutte contre la corruption non seulement il s’est évaporé, à force, mais il a relevé d’une dérisoire manipulation ! La gouaille, la moquerie, la provocation délibérée se sont substitués au vrai discours responsable, si tant est que l’on eût pu jamais espéré en avoir un!

La lutte contre la corruption, dites-vous ! Quelle audace ! De la poudre aux yeux ! Saupoudrage avéré, une volonté de nous prendre à l’amphigouri. Aujourd’hui on ne cesse d’en payer les frais.

Et, surtout, nous sommes de nouveau assiégés par le slogan de tahakkoum qui fait florès, d’autant plus insidieux qu’il s’attaque cette fois directement aux symboles de l’Etat et de ses fondamentaux, ce qui ne laisse pas de nous surprendre gravement et de nous interpeller !

Les manipulateurs, réthoriciens du PJD, suivis de leurs armées , de dizaines de milliers de facebookeurs et de journalistes et plumitifs aigris, ont bel et bien inventé le manichéen langage consistant à faire accroire qu’il existe deux centres de pouvoir au Maroc.
Cette audace conforte les militants, à coup sûr. Mais elle est d’autant plus vicieuse qu’elle constitue encore et encore un slogan qui instille le doute et déstabilise les électeurs potentiels.

Les électeurs et fidèles du PJD, représentant en tout et pour tout quelque 800.000 votants sur les 14 millions d’inscrits en 2011, et quelque 5 millions de participants réels…devront savoir et se rendre à cette évidence qu’ils n’incarnent absolument pas une majorité cohérente, mais courte .
A peine 27% des 5 millions de votants alors qu’ils se sont tous et entièrement rendus – discipline  » militaire » oblige – aux urnes. Ils ont fait le plein. Et si l’on sait leur nombre avec plus ou moins de précision, celui des abstentionnistes et hésitants en revanche nous échappe. En d’autres termes l’abstentionnisme qui a représenté quelque 55% demeure leur chance et leur allié objectif !
Que l’on ne s’y trompe pas : le taux de participation – et inversement celui de l’abstention -déterminent le processus du vote et  » in fine » celui des résultats. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et l’équation de 2011 constitue pour le PJD le critère de son optimisme et le facteur de mobilisation de ses troupes, confortées par le discours populiste de Benkirane devenu orfèvre dans le lamento et l’obsessionnelle flagornerie .

Force nous est de prendre en compte cette rédhibitoire volonté des dirigeants du PJD et leur armée de militants – dont la caractéristique est une haine envers leurs adversaires – de tout instrumentaliser pour les mettre en dérision et de les mépriser! Comme s’ils devaient être encore une fois les  » chevaliers blancs » venus sauver un pays en pleine dérive et dans une irrésistible décadence!

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