La biennale de l’art contemporain africain: Dak’Art 2016

CARNET DE VOYAGE

Dans les dédales de la Cité dans le jour bleu

Par Fouad Souiba, Auteur/réalisateur

Le site est une merveille de la nature. Il y fait bon vivre. Y laisser librement vagabonder son inspiration pour une destination créative et récréative n’est pas étrange. A la source de l’homme SVP ? Cet endroit n’est pas bien loin ! Notre belle Afrique. Mère nourricière. Ultime refuge de paix ! Immense continent à la virginité authentiquement avérée. Dynamique et vital, neuf et joyeux, tourné et braqué vers l’avenir de l’Homme. L’Homme est ici, simple et performant, souriant et intelligent, distingué et perspicace ! Il est au-delà du trésor naturel. Plus précieux que l’or noir. Presqu’infaillible ! Œuvre à part entière d’éminences grises rompues à la tâche. N’est-il pas tout simplement un gisement dans lequel on puise confiants ? Sans nulle crainte d’épuisement ou de tarissement de la source. Le Tout dans le réenchantement. Aux abords de cette mine débordante de jeunesse et d’oisiveté, s’investit la Biennale des arts contemporains africains, depuis sa création en 1966, date de la création du premier festival des arts nègres, jusqu’au jour d’aujourd’hui. Au 12ème Dak’Art, l’art Noir est roi, comme l’abnégation d’enfants d’Afrique et d’ailleurs, qui s’acharnent à donner un sens à la vie. C’est en format Carnet de voyage que nous vous confions cette joyeuse incursion dans les dédales de cette terre sacrée et souriante. Cap donc sur le monde des arts, Dak’Art, 3 mai au 2 juin 2016. Bon vol à destination de la Cité dans le jour bleu.

1er jour, lundi 2 mai, voyage

Casablanca. 7heures du matin. L’Institut Pasteur est bondé. Pris d’assaut par les pèlerins à destination de la Omra, le centre hospitalier reçoit une foule dense. Tout le monde espère être dans les premiers rangs pour s’assurer de sa pré- cieuse dose de vaccin. Le temps presse et on n’est pas à sa première surprise ! Du jour au lendemain, le vaccin coûtant 350 dirhams, tous frais payés, la veille, plafonne désormais, au petit matin, à l’astronomique somme de 800 dirhams à cause d’un désistement, dit-on, du fournisseur principal, qui ferme boutique. Mes vaccins dûment administrés, plus mes Lamanil, me coûteront presque le double. Le comprimé saumon ingurgité par petites gorgées d’eau pour parfaire l’immunisation contre la fièvre jaune et la méningite, cap sur l’aéroport Mohamed V : vol AT501, en nocturne. C’est le troisième d’une série de 3 vols quotidiens réguliers vers la même destination : Dakar. Ce qui veut tout dire. Le Sénégal, en plus d’une flopée de destinations subsahariennes, est priorisée par la compagnie marocaine qui en fait le fleuron de son agenda. Il faut dire que le redéploiement de la Royal Air Maroc fait des envieux ! Les gros transporteurs jasent. Et n’en reviennent pas! Ils pointent la RAM de concurrent gourmand ! Un trop sérieux client qui engrange, d’ores et déjà, une considérable part de marché dans le continent. Parti légèrement en avance à 22H2O. A l’arrivée à Dakar, l’horloge signale 00H40, heure locale. Soit, une heure de moins qu’au Maroc. Un paisible vol à la clef. Sans turbulences. A l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, emblématique poète-président, initiateur d’une Civilisation de l’Universel et défenseur du concept de la Négritude, notion introduite par Aimé Césaire, l’accueil est chaleureux. Sourires aux lèvres, filles comme garçons se manifestent pour aider, conseiller et piloter. A quinze kilomètres, l’hôtel classé à l’enseigne hexagonale, flambant neuf, trône au cœur de la capitale, sur le croisement de l’avenue Hassan II et d’Abdoulaye Fadiga. Signe annonciateur ?

2ème jour, mardi 3 mai, jour de la cérémonie d’ouverture

C’est au théâtre national Daniel Sorano, 2ème théâtre de la capitale, à 2 kms de l’hôtel, soit quelques pas du ministère de l’Intérieur, place Washington, dans un Dakar plus joyeux que jamais, que revient l’honneur d’abriter la cérémonie d’ouverture du 12ème Dak’Art. Baignée par une atmosphère qui ploie, sous un voile de fanfare et de tintamarre, la joie des grands jours marque les esprits. Le président sénégalais, Macky Sall, à la tête d’une kyrielle de grosses pointures, est aux commandes pour présider aux destinées de cette belle cérémonie. Discours à la clé, entrecoupé par la suave voie de la cantatrice de l’orchestre national pour en souligner la haute importance, la sentence est sans appel : le Sénégal est la capitale des arts du monde.

Je ne peux m’empêcher de signaler, pour le fun, le vibrant hommage rendu par le président sénégalais, en séance plénière, à l’endroit de l’imposante Royal Air Maroc, qui donne des ailes à la culture, dit le slogan de la compagnie déployé sur toute l’étendue de la capitale.

Le chef d’Etat énumère les foisonnantes initiatives du gouvernement pour doter le monde de l’art et de la culture d’une conséquente définition dans le budget public, en soutien aux artistes et hommes de culture. Un chiffre: l’équivalent d’1 milliard de FCFA (1,5 millions d’Euro), est synonyme de la dotation destinée au Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica), effort considérable par rapport à un pays économiquement très moyen. A cela s’ajoute une série de subventions allouées à d’autres d’expressions artistiques et espaces culturels. On en dénombre entre autres, la restauration des Nouvelles éditions africaines du Sénégal (Neas), la relance du Grand Prix des arts et des lettres, en plus d’une quantité d’égards dédiés aux animateurs du secteur. Je ne peux m’empêcher de signaler, pour le fun, le vibrant hommage rendu par le président sénégalais, en séance plénière, à l’endroit de l’imposante Royal Air Maroc, qui donne des ailes à la culture, dit le slogan de la compagnie déployé sur toute l’étendue de la capitale. Ce qui ne manque pas de susciter la curiosité des convives étrangers, étonnés de la qualité du partenariat marocco-sénégalais. A la même cérémonie, on procède aussi à la remise du Prix du Dak’Art 2016. Le Grand Prix Léopold Sédar Senghor récompense le meilleur artiste qui conquiert, par son talent et la qualité de son œuvre montée sur place, le jury nternational. L’Egyptien Youssef Limoud est l’heureux élu de l’édition 2016. Il empoche, au passage, un chèque de 10 millions de FCFA. Son œuvre, sous forme d’installation, reproduit l’univers fantasmagorique soulignant l’architecture élémentaire d’une cité rêvée. L’artiste qui a déjà travaillé, en Egypte, sur une vision similaire par le passé, utilise un matériau totalement glané dans le pays hôte pour imaginer, autrement, le cadre de sa ville imaginaire. Seconde étape de la journée, le vernissage de l’exposition des jeunes talents africains, abrité par l’ancien palais de justice qui offre une immense enceinte qui peut rassembler la jeune génération montante en Afrique. 69 artistes représentant 24 pays assemblent leurs œuvres dans ce bel écrin. Et ce n’est qu’un seul point d’exposition sur 350 que compte l’ensemble de la manifestation. Enorme ! Yassine Balbzioui, Badr El Hammami, Fatima Mazmouz et Safaa Mazirh, dignes ambassadeurs du Maroc, sont de la partie (voir encadré). Honneur aux pionniers ! Dans l’après-midi, la galerie du ministère de la Culture voit le vernissage des pères fondateurs. Six des tout premiers artistes sénégalais des années quarante et cinquante célébrés dans une exposition collective. Le Dak’Art leur rend hommage. La foule dense venue fêter les survivants est sous le charme. La réception offerte par le Maire de la ville clôture une 1ère journée festive et bien remplie, rehaussée par une projection vidéo Mapping dans l’hôtel de ville qui illumine la cité qui brille sous l’empreinte du fascinant art déco.

3ème jour, mercredi 4 mai

Une course contre la montre pour rattraper les multiples activités que compte la journée débute tôt le matin. A tout seigneur tout honneur, une Carte blanche a été accordée à une pléiade de commissaires d’exposition, venus du monde entier, pour présenter ce qui, pour eux, constitue la crème des arts visuels contemporains. Cette exposition abritée par le musée Théodore-Monod d’art africain, sis à la place Soweto, lève le voile sur les innovatrices tendances mondiales qui bouleversent la planète art. Une séance richement garnie, puisqu’un certain nombre de chorégraphies est programmé. Cela va d’un quatuor aux corps sculptés sur du marbre qui exécute un hymne à la paix jusqu’aux danseuses inspirées par les comédies musicales hindoues. Cette tendance est à même de montrer combien l’Inde est pré- sente en Afrique via sa culture musicale. Vient ensuite le vernissage de l’exposition Pépites écloses dans l’impressionnant Monument de la Renaissance africaine, une masse en bronze et cuivre de 52 mètres perchée sur une colline dans le site de Ouakam, inaugurée par l’ancien chef d’Etat, Abdoulaye Wade, le 3 avril 2010, et dédié à l’édification d’une Afrique travailleuse et ouverte sur son avenir. Cette exposition symbolise l’hommage rendu par la Francophonie à ses lauréats: Sidy Diallo primé à Dakar, en 2014, et Aboubacar Traoré, primé aux rencontres africaines de la photographie, en 2015.

Ce qui marque les esprits dans cette fabuleuse série de vernissages : la Carte blanche accordée à Doual’Art. Elle souligne l’excellente vitalité de l’art urbain dans cette ville camerounaise. Il s’agit, pour cette expérience, d’aller investir les quartiers industriels et de fortes concentrations populaires pour y créer, via les artistes visuels, une installation qui défie la loi du BTP et de l’indifférence.

Le chassé croisé se poursuit par le vernissage de l’installation Racines de James Koko Bi et du vernissage de l’exposition du pays invité : le Qatar. Ce qui marque les esprits dans cette fabuleuse série de vernissages : la Carte blanche accordée à Doual’Art. Elle souligne l’excellente vitalité de l’art urbain dans cette ville camerounaise. Il s’agit, pour cette expérience, d’aller investir les quartiers industriels et de fortes concentrations populaires pour y créer, via les artistes visuels, une installation qui défie la loi du BTP et de l’indifférence. Toutes sortes d’imaginaires est ici admissibles, pourvu qu’ils adoucissent les mœurs sauvages du quotidien. La chaîne de vernissages reprend par l’exposition La Maison Sentimentale à l’Institut français. La librairie est aussi mise à contribution dans ce chantier culturel. Dès le dé- but de l’après-midi, Aux 4 Vents, reçoit une conférence animée par un brillant tandem africain. L’artiste et chercheur algérien Kader Attia, présente son livre Repair, qui est une réflexion sur les œuvres réparées après avoir subi un endommagement, une blessure. Souvent délaissées dans les caves et autres toits des musées, l’artiste leur donne une seconde vie en allant réfléchir sur leur plaie.

Suivie par la conférence du cinéaste camerounais Jean Pierre Bikolo, qui vient de signer un documentaire de 4 heures, Les Choses et les mots de Mudimbe, tourné aux Etats-Unis dans la maison du philosophe Valentin-Yves Mudimbe. Le réalisateur souligne les à-côtés de cette production tournée, en 15 jours, dans le domicile du brillant personnage qui professe sa science à l’université Duke. Un film captivant sur un homme atypique qui choisit le langage des mots et des couleurs pour exprimer son humanisme.

4ème jour, jeudi 5 mai

L’esprit de Dakar c’est aussi ce colloque international intitulé Symbioses. Il interpelle l’Homme sur l’harmonisation de ses actes de création. Cela peut aller d’une recette de cuisine à une sculpture géante, en passant par une installation d’art visuel. Le tout est de trouver un sens à ce qu’on réalise et de lui insuffler une raison d’être. Une excellente exposition est aussi ouverte au Ker Thiossane, du groupement Afropixel et de Atwork, sous l’égide d’un magnat du BTP, Eiffage. Hyper impressionnante exposition qui allie le travail d’assemblage d’éléments métalliques glanés dans le terrain vague au minutieux travail de peinture. Un autre moment fort de Dak’Art, le vernissage de l’exposition de Cheick Ndiaye dont l’œuvre s’imprègne, singulièrement, d’une exceptionnelle sagesse africaine. Lamiss et Yara, deux talents égyptiens, entament une performance nocturne faite de couleurs, de gestuelles et de feu. Elles impriment à leur travail cette profondeur pharaonique exaltante. Le loupé de la journée est à l’actif de la bien nommée RAM, qui oublie tout simplement de convier, au dîner gala, offert en soirée, les représentants de la très restreinte délégation d’artistes marocains. Une bouderie mal comprise de tous les autres artistes de la Biennale, d’autant plus que la douce activité est, ostentatoirement, soulignée dans le programme officiel du Dak’Art 2016.

5ème jour, vendredi 6 mai

Le colloque Symbioses se poursuit au Conseil économique et social tant bien que mal, en raison de la pression des événements qui se succèdent et empêchent les commissaires, communicants, de se rendre au perchoir du symposium, et d’y rencontrer les discutants. Coup du sort oblige ou glissement d’un grain de sable dans la machine de la programmation les empêchant de répondre présents à deux endroits différents, en même temps. Pendant ce temps-là, une performance du Martiniquais Jean-François Boclè a lieu au village de La Biennale, sis, à l’ancienne gare de la ville, réhabilitée avec bonheur, et mise à jour au goût des visiteurs. Le Martiniquais est à la manœuvre pour une performance qui met la banane au cœur de son sujet. Mais attention ! Pas n’importe quelle banane ! Il s’agit de celle sur laquelle viennent s’incruster des mots savants du poète, écrits sous le poids d’un exercice cérébral fastidieux. Le poète-artiste se met à déclamer ces poèmes révoltés, recherchés dans l’âme d’un virtuose des mots, écrits sur la peau de la banane. Il l’épluche et la broie ensuite, avant de tout jeter dans une marmite où bouillonne du chocolat. Il mijote alors une recette faite de poèmes et de banane, pour en conclure sur de la bonne confiture, à servir, une fois rafraîchie, aux visiteurs, conviés à savourer le poids d’un mets aux piques chocolatées. L’ancienne gare qui s’apprête, en même temps, à célébrer un moment fort du Dak’Art, abrite la première conférence de presse tenue par le comité d’organisation : Baïdy Agne (président du comité d’orientation), Simon Njami (directeur artistique) et Mahmadou Rassoul Seydi (secrétaire général de la Biennale). On exprime, sans retenue, son émerveillement, y compris dans les rangs du monde des médias. Pourtant, cette rencontre de presse frôle à son entame un clash de dénigrement, évité de justesse. Or, la tendance générale est à la salutation du gigantesque élan de solidarité consenti par les Sénégalais qui scrutent un tel événement malgré la fragilité économique du pays et la non moins pénible conjoncture politique. Les représentants des médias internationaux encensent la maturité de La Biennale, à sa 12ème édition, et soulignent ses retombées économiques et culturelles. 350 exposants dans les programmes In et Off sont un record d’intervenants de tous les temps en Afrique, dans pareille manifestation. Lorsque chaque exposant assume la production d’une variété d’artistes, on peut se faire une idée de la bonne influence du cadre de La Biennale sur les centaines d’artistes, mis en valeur lors de l’événement. L’événement phare qu’attend le village en soirée : c’est le 40ème anniversaire du musicien Cheikh Ndigue Lo qui voit affluer ce qu’on fait de mieux en musique au Sénégal. Un spectacle nocturne inédit dans la vie de Lo, pas très friand des anniversaires. Cela vaut le coup ! De grosses pointures défilent ! Youssou N’Dour, avait promis de présider le spectacle-hommage, fait une apparition éclair ! Joli discours.

Les représentants des médias internationaux encensent la maturité de La Biennale, à sa 12ème édition, et soulignent ses retombées économiques et culturelles. 350 exposants dans les programmes In et Off sont un record d’intervenants de tous les temps en Afrique, dans pareille manifestation.

Beau tandem avec l’artiste du jour. Moment magique lorsque les deux gorges dé- ployées sont lancées. Elles endiablent la foule. Le ministre de la culture et de la communication, Mbagnick Ndiaye, accouru aussi à la grande veillée musicale fait une remarquable apparition, à côté de Pape Diouf, autre star sénégalaise, et de ses lieutenants. Le public cosmopolite connaisseur est acquis à la cause. De magiques perspectives en cette soirée où les célèbres voix et instrumentistes du continent viennent communier avec les animateurs de La Biennale rompus, en public discipliné, à fêter ce spectacle-anniversaire, digne d’un globe-trotter qui a porté la suave voix et les magiques compositions sénégalaises dans le monde.

6ème jour, samedi 7 mai

Autre journée, autre rencontre intellectuelle. En ce samedi exceptionnel à Dakar, qui succède à une nuit, fortement émotionnelle de musique et de chant, s’ouvre un symposium à l’intitulé fort énigmatique : Etat d’opacité. L’honneur revient au Village de La Biennale d’accueillir cette rencontre qui oscille entre philosophie et animation visuelle. Une brochette de penseurs, d’artistes et de critiques européens et africains se succède au perchoir pour aborder la complexité d’une thématique abstraite que l’on ne peut saisir qu’à travers des concepts philosophiques. Surtout que le cadre théorique est intimement lié à l’art et la politique. Place ensuite au réseau des journalistes culturels africains qui tient sa réunion extraordinaire autour du très actif journaliste sénégalais, Alassane Cissé, qui se bat pour la pérennité de cette association qui a, aujourd’hui, un peu plus de 15 ans d’existence. Le chassé croisé reprend de plus belle, puisqu’une série de vernissages a lieu, dans l’après-midi, dont l’excellente exposition du cercle des artistes sénégalais, nigérians, béninois et ivoiriens dans une villa sis dans un quartier résidentiel de Dakar. Exposition pré- sidée, conjointement, par le ministre sénégalais de la culture et de la communication et le ministre ivoirien de la culture et de la francophonie, qui est déjà bien avancé sur le chantier des Jeux de la Francophonie Côte d’Ivoire 2017. L’art africain y sera fortement représenté. En ce samedi soir, la nuit sera longue : le compte à rebours du retour au pays sonne.

7ème jour, dimanche 8 mai

Départ 00heure pétante de l’hôtel. Le vol AT502 est prévu à 2H30. Arrivée à Casablanca à 6H30 sous une lé- gère pluie matinale. A l’inaccoutumée, les grandes artères de la ville blanche respirent à fond. La circulation y est presqu’absente. Le sommeil était bien mérité.

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