Bilan de 2020‎ : Quelles leçons retenir d’une année de crise ?‎

Marquée par l’onde de choc liée à la propagation du virus COVID-19 à l’échelle ‎planétaire, la bourse de Casablanca a subi de plein fouet le poids des incertitudes et des ‎mesures de confinement sur les activités des entreprises et sur l’économie marocaine dans ‎son ensemble. Dans l’absence d’un précédent à cet évènement, la bourse a réagi au gré ‎des interprétations des nouvelles, entremêlant peur et reprise de confiance. ‎

Dans ce contexte, la société de Bourse Valoris Securities a revu son portefeuille cible au mois ‎de Mai pour répondre au besoin de renforcement des valeurs défensives.‎

Toutefois, et malgré le caractère très particulier de l’exercice 2020, l’Indice « Valoris ‎Securities Index » a pu réaliser, dans sa première édition, une surperformance par rapport au ‎MASI de 4,17 pts, tandis que la version du mois de Mai a permis, à la société, d’afficher une ‎surperformance exceptionnelle de 6,73pts en YTD par rapport au MASI.‎

C’est en gros, ce qui ressort du « Récapitulatif de l’année 2020 », publié par ladite société, sur ‎sa stratégie d’action au cours de l’exercice écoulé.‎

Partant du constat que 2020 était, dans son ensemble, «une année très particulière», voire, « ‎une année de choc », le document relève que, sans précédent historique, la pandémie du ‎COVID-19 a fortement marquée cette année, compte tenu de son fort impact sanitaire, social ‎et économique, aussi bien au Maroc qu’à l’ensemble des pays du monde.‎
Préalablement fragilisé par la faible pluviométrie au 4ème trimestre 2019, le bilan économique ‎de l’année actuelle a été fortement sanctionné par le coût économique des mesures de ‎confinement mises en place par l’Etat pour maitriser la propagation du virus.‎
De même, l’étalement de la période de confinement pour près de 3 mois, en plus des mesures ‎de reconfinement partiel renouvelé au gré de l’évolution de la situation pandémique, ont ‎renforcé les incertitudes quant à la capacité d’un redressement économique sur le court terme.‎

Suite à ces évènements exceptionnels, le Maroc devrait connaitre sa première récession depuis ‎plus d’une décennie, avec un taux de baisse du PIB supérieur à 5% pour cette année. Les ‎statistiques publiées jusqu’à date d’aujourd’hui confirment la détérioration de la situation ‎économique durant les derniers mois, qui risquerait d’ailleurs de perdurer, estiment, à cet effet, ‎les analystes de Valoris Securities.‎

Et d’ajouter que sur le plan des agrégats économiques, le PIB trimestriel enregistre sa ‎deuxième baisse consécutive au T3-2020, malgré le déconfinement décidé par les autorités ‎depuis Juin 2020 et le rattrapage des activités économiques, en arrêt auT2-2020, durant la ‎période estivale.‎

La faiblesse de cette reprise est essentiellement attribuable, selon les analystes, à la forte ‎détérioration de la demande intérieure, laquelle ne parvient plus à amortir le choc exogène de ‎la dégradation des échanges extérieurs. Bien que solide dans le temps, la demande intérieure ‎risque de peser encore négativement sur l’évolution du PIB lors des prochaines publications ‎statistiques, en raison de plusieurs facteurs. Parmi ces derniers, le document cite l’aggravation ‎significative du taux de chômage de près de 2 points en moins de 6 mois, particulièrement en ‎milieu urbain, et qui devrait restreindre le niveau de consommation des populations.‎

A cela s’ajoute, l’encours des crédits à la consommation des établissements bancaires qui ‎enregistre, pour la première fois, une baisse sur un an glissant depuis Juin, qui s’accentue tout ‎au long du 2ème semestre, dénotant ainsi de la peur des ménages à l’égard de l’avenir, telle ‎que matérialisée aussi par la dégradation de l’indice de confiance des ménages même après ‎Juin 2020‎.

Le document fait aussi état de l’accélération de la hausse des créances en souffrance, après le ‎déconfinement, qui risque de contraindre les banques à plus de rétention en termes de ‎distribution de crédit, fragilisant ainsi la reprise d’activité des entreprises
Les agents économiques, autres que les ménages, sont moins portés sur l’investissement, et ‎donc moins confiants sur l’avenir, tel que ressorti par la baisse des crédits à l’équipement, ‎tandis que la croissance des crédits bancaires est essentiellement portée par les facilités & ‎crédits de trésorerie.‎

Compte tenu de la gravité de la situation économique actuelle, la limitation des dégâts de cette ‎crise, ainsi que la réussite d’une relance, devront être conditionnés par la capacité de l’Etat à ‎prendre des mesures adéquates pour agir aussi bien sur l’offre que sur la demande.‎

Bilan des Marchés financiers

A ce niveau, le document fait remarquer un choc général suivi d’un rebond différent d’un ‎marché à l’autre. En clair, et malgré son caractère planétaire, la crise du COVID-19 s’est ‎différemment ressentie d’un marché financier à l’autre, compte tenu de l’évolution ‎pandémique propre à chaque pays, ainsi que de la taille des mesures de relance engagées, en ‎plus de la solidité et de l’adaptabilité des entreprises.‎

Bien qu’ayant chuté entre Février et Mars 2020, certaines places boursières sont parvenues à ‎rattraper l’ensemble de la perte enregistrée en 2020, voire même de dépasser le niveau d’avant ‎pour enregistrer une croissance positive (Ex: S&P500), tandis que d’autres parviennent même ‎à atteindre de nouveaux plus hauts historiques, à l’image du NASDAQ100.

En parallèle, ‎d’autres indices ne sont parvenus qu’en partie à combler la perte maximale enregistrée au ‎summum de la panique au 1er trimestre : CAC40&MASI, tandis que d’autres places ont ‎profité d’un retour des investisseurs à des secteurs privilégiés en temps de crise (ex:retour des ‎investissements dans les valeurs minières en Afrique du Sud)…‎

Quid du MASI ?‎

Sur ce plan, les analystes de VS font remarquer que le MASI a été fortement sanctionné par la ‎contre-performance des bancaires. Et d’expliquer qu’au terme de l’exercice 2020, l’indice ‎MASI a enregistré une perte de 7,27%. Cette baisse a été essentiellement tirée par la ‎dégradation des valeurs bancaires. Ils relèvent ainsi que parmi les 10 valeurs ayant le plus ‎tirées l’indice vers le bas, 5 valeurs appartiennent au secteur bancaire. Il s’agit d’Attijariwafa ‎Bank (-262,4pts), de BOA (-103,6pts), de BCP (-54,1pts), de BMCI (-17,3pts) et du CIH ‎Bank (-17,2pts).‎

Et de noter que sur l’ensemble des valeurs cotées à la place casablancaise, seules 27 ‎parviennent à clôturer l’année sur une performance boursière positive malgré la pandémie, ‎contre 47 valeurs en baisse et une seule valeur dont le cours est resté inchangé.‎
Parmi les 47 valeurs clôturant avec une performance négative, près de14 valeurs (soit 30% des ‎valeurs en baisse) affichent une détérioration supérieure à 15%‎

Et un «Valoris Securities Index» Performant
Malgré le caractère très particulier de l’exercice 2020, le document relève que l’Indice «Valoris ‎Securities Index», regroupant le portefeuille ciblede la société pour l’année écoulée, a pu ‎réaliser une excellente performance, dans ses deux éditions. ‎

Sur la base de sa première version publiée à fin Janvier, cet Indice a pu surperformer le MASI ‎de 4,17 pts durant l’année 2020. En revanche, tenant compte des ajustements introduits sur les ‎pondérations des valeurs faisant partie de de l’Indice au mois de Mai, pour s’adapter aux ‎séquelles du COVID-19, le portefeuille de la société a pu réaliser une surperformance ‎exceptionnelle de 6,72 pts. Ainsi, il n’a enregistré qu’une légère baisse de -0,54% sur l’année ‎en 2020, contre -7,27% pour le MASI‎.

Cette performance rassure la société de Bourse, quant à l’approche entamée pour la ‎construction de son portefeuille, aussi bien 2020 que pour les prochains exercices, conclut le ‎document. ‎

Par A. Dades

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