Bitcoin: Où en est le Maroc, 3ème utilisateur en Afrique ?

Par Mouhamet NDIONGUE

Malgré le fait que les crypto-monnaies soient interdites au Maroc, le Bitcoin a connu un niveau record cette année. Selon LocalBitcoin, une plateforme de trading Bitcoin peer-to-peer, 2021 a été le « meilleur mois de tous les temps » de la plateforme au Maroc.

Environ 900 000 Marocains possèdent des crypto-monnaies, soit plus de 2,5% de la population totale du Maroc. Cela ressort clairement des estimations de Triple A, une organisation spécialisée dans la technologie blockchain.

Selon Triple A, le Maroc a un volume d’échanges Bitcoin de 6 millions de dollars, le plus élevé d’Afrique du Nord. Le Maroc occupe ainsi la quatrième place sur le continent africain, après le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya.

Les volumes d’échanges interindividuels de Bitcoin n’ont cessé d’augmenter au fil des ans, atteignant un niveau record de 2,18 millions de dirhams en 2020, rapporte Triple A.

Malgré l’interdiction des crypto-monnaies au Maroc, la plateforme de trading peer-to-peer a établi des records en termes de volumes de transactions au cours de la pandémie 2020. Ainsi plus de 900 000 $ de bitcoin ont été échangés, selon LocalBitcoins.

Les experts rapportent que l’augmentation du trading de crypto-monnaie est due à la fois à la curiosité et à la FOMO (Fear Of Missing Out). Alors que certains commerçants prennent le pari de la valeur spéculative des monnaies numériques, d’autres considèrent la monnaie numérique comme une forme de banque sans banque. Toutefois, le Bitcoin repose sur un marché non régulé, avertit BAM. Il s’agit d’un environnement informatique qui a ses propres règles, qui peut s’avérer non adapté aux personnes qui ne sont pas suffisamment technophiles et averties. Compte tenu de sa forte volatilité, ce marché est risqué.

Le Maroc va-t-il passer à l’acte ?

Bien que le commerce de pièces numériques soit interdit au Maroc depuis 2017, la crypto-monnaie reste populaire dans ce pays. Cependant, Bank al-Maghrib, a annoncé, en février, qu’elle considérait la monnaie numérique. BAM a mis en place un comité exploratoire pour étudier les mérites d’une crypto-monnaie détenue par la banque centrale.

→Lire aussi : Le bitcoin chute de près de 10.000 dollars

Ce comité a pour rôle d’identifier et d’analyser les avantages, mais aussi les risques du Bitcoin pour l’économie marocaine. Le comité évaluera en profondeur toutes les conséquences de la monnaie digitale sur la politique monétaire, la structure de l’intermédiation bancaire, la stabilité financière et le cadre juridique. Le Comité se penchera également sur les mesures à entreprendre au regard de l’évolution de l’usage des crypto-actifs au niveau national et international.

Mises en garde

Malgré des utilisations isolées, les institutions financières mettent en garde concernant l’activité non régulée de la monnaie. Le Ministère de l’Economie et des Finances, Bank Al-Maghrib et l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux attirent l’attention du public sur les risques associés à l’utilisation des monnaies virtuelles, dont principalement : l’absence de protection du consommateur, l’absence de protection réglementaire pour couvrir les pertes en cas de défaillance des plateformes d’échange, l’absence d’un cadre juridique de protection spécifique des usagers de ces monnaies en rapport avec les transactions effectuées, surtout en cas de vol ou de détournement. En plus de la volatilité du cours de change de ces monnaies virtuelles contre une devise ayant cours légal, un cours pouvant varier fortement à la hausse comme à la baisse, en très peu de temps, de façon imprévisible, l’utilisation de ces monnaies à des fins illicites ou criminelles notamment le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et enfin, le non-respect des réglementations en vigueur, en particulier celles ayant trait aux marchés des capitaux et à la législation des changes.

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