Boycott de Centrale laitière, Afriquia et Sidi Ali : la « main noire » des « chevaliers » du PJD

Hassan Alaoui

La campagne de boycott des produits de la Centrale laitière, d’Afriquia et de Sidi Ali-Oulmès a quelque chose de déjà vu. Bille en tête, on dira à raison qu’elle nous rappelle les élections législatives de 2016, lorsqu’une armada de « casseurs » du PJD , spécialisés dans les « fake news » et chevaliers de la vertu s’étaient mobilisés contre tout ce qui ne s’apparentait pas au programme du parti islamique et contrecarrait les desseins de Benkirane.

La garde « rapprochée » de ce dernier s’était fait fort de s’en prendre, parfois violemment, à tous les libéraux et démocrates à travers les réseaux sociaux, avec des pseudonymes et des noms d’emprunt – d’oiseaux et autres caricatures-  qui frisaient le ridicule : facebook, twitter, Linkedin et autres. Gare à celui qui osait mettre en question la calamiteuse gestion de Abdellilah Benkirane qui venait de gouverner cinq durant et rempilait de nouveau pour une deuxième fois.

Les défenseurs de ce héros décatit étaient identifiés : des internautes dont on disait qu’ils avaient fait leurs armes – électroniquement et numériquement parlant – aux Etats-Unis ou à travers les systèmes de…Russie ! Une véritable armée électronique mobilisée, à pied d’œuvre, montée à bloc, sur les fonts baptismaux de l’idéologie islamiste et populiste. L’instrumentalisation des thèmes sur les produits est d’autant plus évidente que l’essence, le gaz, le lait et l’eau constituent des « éléments » de notre quotidien depuis des décennies et qu’ils n’ont jamais fait l’objet de contestation sous cette forme, je dis sous cette forme…Autrement dit téléguidée, organisée et hautement politique quand bien même elle adopterait, l’émotion aidant, le visage consumériste et économique.

Une main « noire » se dessinerait-elle derrière les paravents de cette contestation à laquelle les instigateurs dissimulés veulent donner une dimension spontanée et strictement sociale ? Les échecs ou les blocages que le gouvernement actuel – dirigé par un membre éminent du PJD – ne parvient pas à surmonter seraient-ils la source de ce mécontentement ? Le dialogue social, voué à l’échec également, a-t-il incité les groupuscules de l’ombre à exploiter son inefficacité pour étouffer sa relance et porter l’affrontement sur la place publique ? Qui, le tout premier a-t-il lancé cette idée de boycott pour dénoncer les trois groupes nationaux ?

Evidemment la hausse des prix, ce n’est pas nouveau, reste une mesure impopulaire et détestable, parfois injustifiée. Encore plus évidemment, elle frappe de plein fouet les ménages et le pouvoir d’achat des démunis. Dire le contraire, c’est se mentir !

Mais, dans la contestation même, il existe le fond et la forme, la manière et la règle. Il y a la légitimité et la malhonnêteté, il y a surtout l’instrumentalisation populiste à laquelle l’armée des faux « annonceurs d’alerte » du PJD nous convient…Ils ne défendent nullement la classe des « pauvres », mais un programme politique déterminé.

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