Brésil: le président Jair Bolsonaro signe un décret facilitant l’accès aux armes à feu

Le président brésilien, Jair Bolsonaro, a signé, mardi, un décret facilitant la possession des armes à feu, tenant ainsi l’une des promesses de sa campagne électorale.

Le décret 9.685, qui facilite la détention d’armes au Brésil, a été publié dans une édition supplémentaire du Journal officiel du pays, devenant ainsi effectif.

La précédente législation en vigueur, régissant le statut de désarmement du pays, autorisait la possession d’armes pour les personnes de plus de 25 ans sans casier judiciaire et exerçant une profession légale, dès lors qu’elles passaient avec succès une évaluation psychologique et technique et justifiaient la nécessité de détenir une arme.

Le nouveau décret assouplit davantage les règles encadrant la possession des armes, dans la mesure où il annule le besoin de justifier le besoin d’en détenir une et autorise la possession de quatre armes et bien plus encore dans le cas des propriétaires terriens.

En vertu du décret, toute personne vivant dans des zones rurales ou des villes situées dans des États comptant plus de 10 homicides pour 100.000 habitants par an aura le droit d’acquérir des armes et des munitions. Le critère utilisé pour déterminer les zones concernées est l’Atlas de la violence 2018 du Forum brésilien de la sécurité publique (FBSP).

Le décret porte de cinq a dix ans la durée de validité du permis de possession d’armes et prévoit même le renouvellement automatique de ce permis dans les zones rurales où celles qui enregistrent un taux d’homicides élevé.

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La mesure, cependant, ne facilite pas le port d’armes dans la rue. Mais ce n’est que partie remise étant donné que M. Bolsonaro a relevé que cette question sera le cheval de bataille du “lobby de la légitime défense » (pro-armes) au niveau du Congrès.

Intervenant lors de la cérémonie de la signature du décret au Palais Planalto (siège de la présidence), M. Bolsonaro a rappelé les résultats d’un référendum tenu en 2005 et en vertu duquel 63% des Brésiliens s’étaient prononcés en faveur de la vente d’armes dans le pays, une année après l’adoption du statut de désarmement.

« Malheureusement, le gouvernement, à l’époque, a cherché des moyens pour renier ce droit », a déclaré le nouveau chef d’Etat, en soulignant: « les gens ont décidé d’acheter des armes et des munitions et nous ne pouvons pas leur refuser ce qu’ils voulaient à l’époque ».

Selon des données de l’Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE) et du ministère de la Santé, près de 169,6 millions de Brésiliens, soit quatre personnes sur cinq, seraient éligibles pour la possession d’armes à leur domicile en vertu du nouveau décret.

Au total, près de 3.179 villes sur les 5.570 que compte le Brésil présentent un taux d’homicide supérieur à 10 morts pour 100.000 habitants.

La semaine dernière, la présidence a lancé une campagne publicitaire pour expliquer les nouvelles règles régissant l’acquisition de la possession d’armes au Brésil pour éviter que ce décret ne soit perçu comme un « risque d’augmentation de la violence » dans un pays où la violence fait 60.000 morts chaque année.

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