Brésil: le rôle du Maroc en tant que trait d’union économique entre l’Afrique et le Brésil mis en relief à Sao Paulo

L’important rôle que peut jouer le Maroc en tant que passerelle pour le rapprochement entre le Brésil et le Continent africain a été largement débattu lors d’un séminaire qui s’est déroulée lundi à Sao Paulo, avec la participation d’une brochette d’éminences grises et de hauts responsables du Maroc, d’Afrique et du Brésil.

Les participants aux différents panels de ce séminaire, organisé sous le thème « Évaluation et redéfinition des politiques envers l’Afrique dans le cadre d’un nouveau scénario mondial: regards croisés entre le Brésil et le Maroc », ont été unanimes quant à la nécessité de renforcer les ponts de coopération avec le Maroc, un pays qui bénéficie de tous les éléments pour jouer un rôle proéminent en tant que porte d’accès pour le Brésil vers l’Afrique et vice versa.

De par sa position géographique, sa politique royale prônant le développement de l’Afrique, son engagement en faveur de la promotion des énergies renouvelables, sa plateforme logistique Tanger-Med ou encore sa présence de plus en plus marquée en Afrique, le Royaume offre tous les atouts d’un hub économique ouvert sur l’Afrique mais aussi sur le Brésil, pays avec lequel le Maroc partage la même aspiration de diversifier ses échanges économiques et commerciaux.

C’est d’ailleurs le constat fait par le directeur général de la Chambre de Commerce Arabo-Brésilienne (CCAB), Michel Alaby, qui prenait part aux travaux de cette rencontre co-organisée par le Centre d’ études d’intégration et de développement (CINDES), think tank basé à Rio de Janeiro, et OCP Policy Center, basé à Rabat, avec le soutien du Centre brésilien pour les relations internationales (CEBRI) et la Fédération nationale de l’industrie (CNI).

« Le Maroc peut jouer un rôle de pont économique pour le Brésil vers l’Afrique », a estimé M. Alaby dans une déclaration à l’issue de sa participation à un panel sur les « Relations économiques Maroc-Brésil: situation actuelle et stratégies pour une relation plus profonde ».

Pour lui, « le Maroc offre d’importantes opportunités grâce aux divers accords de libre-échange dont il est signataire, à son ouverture sur le marché africain qui regroupe 1,2 milliard de personnes, mais aussi à ses liens avec les marchés européen et arabe ».

Afin de développer les relations commerciales et diversifier le flux des produits, M. Alaby a suggéré un échange accru des missions commerciales, la participation à des foires commerciales dans les deux pays et la finalisation d’un accord commercial entre les pays du marché commun du Sud (Mercosur) et le Royaume.

« Le Maroc est un hub important pour les pays africains et il peut contribuer à l’accroissement de la présence du Brésil en Afrique et dans les pays arabes », a-t-il fait valoir, en se disant en faveur de l’implantation d’industries brésiliennes à forte valeur ajoutée au Royaume. Abondant dans ce sens, M. Abdou Diop, président de la Commission Sud-Sud et Afrique de la Confédération générale des Entreprises du Maroc (CGEM), a relevé que le Maroc peut servir de pont pour l’acheminement des produits brésiliens vers d’autres marchés africains.

Il n’a pas manqué de rappeler que depuis les années 2000, le Royaume s’est engagé dans un processus d’ouverture sur les marchés africains qui a été consolidé par les nombreuses visites de SM le Roi vers plusieurs pays de l’Afrique.

Les différents efforts du Maroc dans ce sens ont été couronnés par la forte implantation en Afrique des banques, des compagnies d’assurance et de la Royal Air Maroc, a-t-il poursuivi, relevant que le Royaume s’est engagé dans plusieurs projets d’envergure en Afrique, notamment celui du Gazoduc Maroc-Nigeria ou le projet de construction d’un important complexe de production d’engrais agricoles en Éthiopie, et le Brésil peut y apporter son savoir-faire.

Par ailleurs, les participants, experts et responsables de divers organes publics, ont survolé différents aspects de coopération à développer entre le Maroc et le Brésil dans des domaines comme l’aéronautique, la production automobile, la logistique, la transformation des minerais et des produits chimiques et la coopération technique.

A cette occasion, le directeur de l’Agence brésilienne de coopération (ABC), Joao Almino, a indiqué que l’ABC et l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) sont entrain de mettre en œuvre un Mémorandum d’entente de coopération technique au bénéfice d’autres pays africains.

Pour sa part, l’Ambassadeur directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), Mohamed Methqal a souligné que ce nouveau mémorandum d’entente permettra de développer un partenariat multipartite qui viendrait accompagner la co-émergence et le co-développement du Continent africain, de même qu’il confortera le positionnement du Royaume en Afrique, un continent érigé en priorité de la politique extérieure nationale.

Marqué par la participation de plus de 40 institutions brésiliennes et marocaines qui ont activement exploré les pistes de coopération entre le Brésil, le Maroc et les pays d’Afrique Sub-saharienne dans le cadre de la coopération Sud-Sud, ce séminaire a permis d’ériger une plateforme de dialogue et d’échange entre les acteurs-clés brésiliens et marocains engagés dans le développement du continent africain, en fournissant des éléments de discussion sur les perspectives de partenariat entre le Brésil, le Maroc et l’Afrique.

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