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Bruxelles, scène d’un naufrage diplomatique : les séparatistes repartent avec moins que rien

À Bruxelles, ce 21 mai, les séparatistes du « polisario » espéraient faire sensation. Ils n’auront été que l’ombre d’eux-mêmes. Mieux encore : l’Union européenne, fidèle à sa ligne, a orchestré avec un flegme implacable un chef-d’œuvre de diplomatie par l’indifférence. Un cas d’école où la stratégie du vide s’est révélée plus éloquente que mille discours.

Les passagers clandestins de l’Union africaine

C’est au bras du ministre algérien des Affaires étrangères — seul à encore leur prêter oreille — que les représentants du « polisario » rasaient les murs du Conseil de l’UE. Officiellement, ils n’étaient là que parce que l’Union africaine les avait embarqués dans ses valises, comme un souvenir encombrant dont on ne sait plus que faire. Ni l’UE, ni aucun de ses États membres ne les reconnaît : une position claire, rappelée noir sur blanc par un porte-parole européen dès la veille de la réunion. Invitation ? Aucune. Légitimité ? Nulle. Mais présence ? Malheureusement, oui. Et ce fut leur plus grande erreur.

Silence, on les ignore

Ce que les séparatistes sont venus chercher – reconnaissance, visibilité, photo à glisser dans leurs réseaux – leur a été refusé avec une précision chirurgicale. Le drapeau ? Absent. Le protocole ? Inexistant. La pancarte ?Un vulgaire « sadr » griffonné sur une feuille blanche, pendant que les ministres africains se voyaient affublés de leurs titres complets, bien alignés, comme il se doit. Même le personnel technique avait droit à une meilleure signalétique.

Et quand vint le moment – furtif – de leur micro-intervention, quelques secondes arrachées à l’agenda, la Haute Représentante de l’UE, Madame Kallas, a quitté ostensiblement la salle. Traduction diplomatique : « circulez, il n’y a rien à entendre. » Il n’y avait plus que les murs pour les écouter.

Au lieu d’un strapontin, une porte claquée

Certains, sans doute en manque de lucidité ou en quête de relativisme, parleront d’une « victoire symbolique » pour les séparatistes : après tout, ils étaient là. Mais que dire d’une présence ni vue, ni reconnue, ni saluée, ni relayée, ni même remarquée ? Que reste-t-il, quand même l’absence est plus éloquente que la parole ?

« Ils sont venus chercher une reconnaissance. Ils ont trouvé une porte – et elle leur a été claquée au nez », commente un diplomate familier du microcosme bruxellois.

La « présence » tant espérée par les séparatistes ressemble à s’y méprendre à une déroute diplomatique : invisibilisation complète, silence poli, rejet poli. À Bruxelles, l’UE n’a pas seulement refusé de tendre la main – elle a sanctuarisé sa position en dressant les murs de la réalité.

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Bruxelles : le théâtre d’une disparition

Tout s’est donc joué dans les creux, dans les silences, dans les absences. Pas de contact bilatéral. Pas d’image. Pas de mention. Même le placement dans la salle en disait long : relégués derrière les deux drapeaux institutionnels de l’UE et de l’UA, les représentants des séparatistes étaient moins visibles que le secrétariat de séance. Fantomatiques, au propre comme au figuré.

« En croyant s’imposer dans l’agenda, ils ont été réduits à l’état de spectres », commente un diplomate africain. Ironie du sort, cette stratégie du vide les a rendus plus transparents que jamais. Bruxelles leur a offert une leçon de diplomatie froide, sèche et définitive. Le « soft power répressif » dans sa plus pure expression.

Conclusion ?

Les séparatistes étaient venus chercher un moment de visibilité. Ils repartent avec une démonstration éclatante de leur inexistence politique. Dans les annales de la diplomatie européenne, ce 21 mai pourrait bien rester comme la journée où le « polisario » a signé de sa main la fin de ses propres chimère. En acceptant ce à quoi il a été réduit, il a fait la démonstration de sa déconfiture.

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