Budget 2019 : Le grand oral de Benchaâboun

Une fois n’est pas coutume, le ministre de l’économie et des finances Mouhamed Benchaâboun a fait face, pour la première fois, aux parlementaires pour la présentation de son projet de budget 2019. Très attendu par les représentants des deux chambres réunies, sans entrée en matière, il a présenté le projet de loi sous une forme quadrupède dont le fondement est en adéquation avec le discours royale lors de la fête du Trône, c’est-à-dire le volet social.

L’investissement social, fer de lance de la politique budgétaire

2019 sera une année sociale vu la place importante qu’occupent les secteurs sociaux dans ce projet. L’éducation qui a été en  un certain  moment délaissée, la santé et surtout l’emploi seront le fer de lance de cette politique sociale. Le gouvernement, sur instruction du Roi, voudrait en effet donner rythme au dialogue social et ainsi réduire les disparités sociales et territoriales. C’est à la lumière de cette orientation qu’il est judicieux d’améliorer l’accès des populations aux prestations de santé et d’accélérer l’intégration professionnelle des jeunes.

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Outre le social, le projet de budget 2019 s’appuie sur un des piliers fondamentaux du Maroc, son économie. La question de la promotion de l’investissement privé ainsi qu’une accélération de l’adoption de la nouvelle charte de l’investissement, sans oublier la mise en œuvre de la réforme des CRI et le soutien des PME et TPE sont ses priorités.

Stabiliser le taux de croissance et renforcer le personnel de l’administration

La troisième priorité ainsi que la quatrième sont, respectivement, le maintien des équilibres macro-économiques et la poursuite des grandes réformes. Pour cette dernière, il est prévu de stabiliser le taux de croissance à 3,2% dont la faisabilité passe nécessairement par une campagne céréalière de 70 millions de quintaux et un cours moyen de 560 de dollars la tonne. Ce qui porte le coût de cette quatrième priorité à 3,5 milliards de dirhams. D’ailleurs, pour mieux absorber les moyens de financement, le ministre a prévu la création d’une contribution sociale de solidarité sur les bénéfices nets des entreprises dont l’apport peut être estimé à 2 milliards de dirhams.

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Aussi les dépenses vont-elles augmenter avec la masse salariale qui sera à hauteur de 112,16 de dirhams contre 108,85 milliards en 2018. Egalement, le gouvernement a prévu pour l’année prochaine la création de 25.228 postes budgétaires répartis comme suit : 9.000 à l’administration de la défense, 8.100 au ministère de l’intérieur et 4.000 au département de la santé. Hormis ces créations d’emploi, le gouvernement compte y ajouter 15.000 enseignants pour redorer le blason du secteur éducatif.

Privatisations en cours

« Des entreprises publiques censées procéder à l’ouverture progressive  de leur capital au secteur privé, au moment de leur création ou du changement de leur statut juridique continuent à appartenir totalement à l’Etat alors qu’elles agissent dans des secteurs purement concurrentiels. » avaient souligné les magistrats de la cour des comptes. Cet appel ne semble pas tombé dans l’oreille d’un sourd, car il est bien prévu, dans le projet de loi du budget 2019, des recettes tirées de la privatisation estimées entre 5 à 6 milliards de dirhams. De ce fait, une liste d’entreprises privatisables sera soumise incessamment aux parlements. Ce qui va élever le taux d’investissement des établissements et entreprises publics à 65%.

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Il est important de rappeler que la privatisation, commencé en 1993, a rapporté à ce jour 103 milliards de dirhams partagés entre le budget général de l’Etat et le fond Hassan II. Ainsi, ces établissements investiront à hauteur de 35% dans les secteurs de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, 30% dans les infrastructures et le transport, 13% dans l’habitat et l’urbanisme et le reste partagé entre le social, la santé l’éducation et la formation, les finances, le tourisme et l’artisanat et l’agriculture et la pêche maritime.

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