Burkina Faso : les ambitions de Damiba « se sont écartées de l’idéal commun » du MPSR

Le groupe de militaires qui a démis vendredi de ses fonctions le président de la transition du Burkina Faso le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir au Burkina Faso par un coup d’Etat fin janvier, a déclaré que les ambitions de Damiba s’étaient « écartées de l’idéal commun » du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

Les actions de Damiba « nous ont progressivement convaincu que ses ambitions s’écartent largement de notre idéal commun », ont affirmé sur la télévision publique ces militaires dirigés par le capitaine Ibrahim Traoré.

« Les choix hasardeux du lieutenant-colonel Damiba ont progressivement affaibli notre système sécuritaire et les lourdeurs administratives qui caractérisent le régime déchu se sont aggravées sous la transition compromettant ainsi les opérations à caractère stratégiques », ont-ils souligné dans un communiqué lu sur la télévision nationale.

« Au regard de toutes ces dérives, nous avons décidé ce vendredi de déchoir le lieutenant-colonel Damiba afin de poursuivre notre idéal commun avec l’ensemble du peuple burkinabè, à savoir la restauration de la sécurité et de l’intégrité de notre territoire », ont-ils ajouté dans ce communiqué, assurant la communauté internationale que le Burkina Faso « continuera de respecter ses engagements internationaux, notamment les droits humains ».

Les militaires ont décidé ainsi de suspendre la Constitution et la charte de la Transition, de dissoudre le gouvernement et l’Assemblée législative de la Transition, d’instaurer un couvre-feu de 21h à 5h, de fermer les frontières jusqu’à nouvel ordre, de suspendre toute activité politique et de convoquer « incessamment les forces vives de la Nation » afin de désigner un « nouveau président du Faso, civil ou militaire ».

M. Traoré, 34 ans, était jusqu’à présent le chef de l’unité des forces spéciales antijihadistes « Cobra » dans la région de Kaya (nord).

Le sort de Damiba demeure inconnu.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont le Burkina est suspendu des instances depuis le coup d’Etat en début d’année, a condamné fermement dans un communiqué la nouvelle prise de pouvoir par la force, la jugeant un coup « inopportun » au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour à l’ordre constitutionnel.

Avec MAP

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