Canada: reprise des audiences pour l’extradition d’une responsable de Huawei

Les audiences pour l’extradition aux États-Unis de la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou, se poursuivront lundi devant la justice canadienne.

Au cours de cette prochaine phase du processus d’extradition, la Cour suprême de la Colombie-Britannique (ouest) entendra les arguments relatifs « aux quatre catégories de l’abus de procédure soulevés par les avocats de Mme Meng, notamment pour des motifs politiques, la détention illégale, les omissions matérielles et les fausses déclarations ainsi que la violation du droit international coutumier », indique Huawei Canada dans un communiqué.

La Cour sera appelée à déterminer si ces éléments constituent un abus de procédure suffisant pour ordonner l’arrêt de la procédure d’extradition, ajoute la multinationale chinoise.

Huawei affirme avoir « toujours eu une grande confiance en l’innocence de Meng Wanzhou », estimant que la procédure d’extradition contre la fille du fondateur du géant chinois des équipements télécoms constitue « un abus de procédure judiciaire canadienne et l’extradition devrait et doit être suspendue ».

Les avocats de la responsable chinoise, qui affirment que les droits de leur cliente ont été violés lors de son interpellation, avaient interrogé les agents de l’Agence des services frontaliers et de la police fédérale impliqués dans son arrestation à l’aéroport de Vancouver en décembre 2018. Selon la défense, les autorités canadiennes et américaines se seraient accordées pour «rassembler des preuves et interroger leur cliente» en l’absence d’un avocat pendant plusieurs heures lors de son escale à Vancouver, avant de l’arrêter officiellement.

Les autorités américaines accusent la responsable chinoise d’avoir fourni de fausses informations à des banques, afin de violer les sanctions imposées par Washington à l’Iran.

La procédure d’extradition de la directrice financière de Huawei doit durer au moins jusqu’au printemps 2021, mais pourrait s’étendre sur plusieurs années en cas d’appels.

Les relations entre Ottawa et Pékin traversent depuis l’interpellation de Meng Wanzhou une crise diplomatique sans précédent.

Les Canadiens Michael Kovrig, ancien diplomate et Michael Spavor, consultant et homme d’affaires, avaient été interpellés par la Chine, juste après l’arrestation du cadre chinoise. Ils ont été inculpés d’espionnage.

L’obtention de leur libération demeure une priorité absolue pour le gouvernement canadien, a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau vendredi lors d’une conférence de presse, précisant que les États-Unis joueront un « rôle important » dans ce dossier.

« Les États-Unis prennent leur rôle très au sérieux dans ce dossier et nous sommes impatients de travailler avec eux pour ramener les deux Michael à la maison le plus tôt possible », a-t-il dit.

M. Trudeau et le président américain Joe Biden ont tenu mardi dernier leur première rencontre bilatérale au cours de laquelle le locataire de la Maison blanche a réitéré l’engagement de son administration pour aider Ottawa à obtenir la libération des deux Canadiens détenus de manière « arbitraire » en Chine.

( Avec MAP )

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