Casablanca : les abattoirs débordés à l’approche de l’Aïd

À l’approche de l’Aïd Al-Adha, les abattoirs industriels de Casablanca sont submergés par l’arrivée quotidienne de milliers de moutons. Cette affluence exceptionnelle, due aux restrictions dans les souks et au contournement de l’Appel Royal à suspendre le sacrifice, provoque embouteillages, souffrance animale et tensions croissantes autour des capacités d’abattage déjà largement dépassées.
À quelques jours de l’Aïd Al-Adha, les autorités de Casablanca sont en état d’alerte pour faire face à une situation inédite et préoccupante. Depuis plusieurs jours, les abattoirs industriels de la ville, situés dans la préfecture des arrondissements Sidi Othmane-Moulay Rachid, sont débordés par un afflux massif de camions transportant des milliers de moutons. Ce phénomène, qui s’intensifie à mesure que la fête approche, suscite de vives inquiétudes sanitaires, logistiques et humanitaires.
Selon les médias, cette ruée vers les abattoirs est due à une combinaison de facteurs. D’une part, les restrictions imposées dans plusieurs souks hebdomadaires ont empêché les éleveurs et les revendeurs d’écouler leur cheptel dans les circuits traditionnels. D’autre part, malgré l’Appel Royal exhortant les citoyens à renoncer exceptionnellement cette année au rite du sacrifice, nombre de commerçants et de particuliers semblent déterminés à maintenir cette pratique. Le contournement de cette recommandation a contribué à saturer les infrastructures officielles, notamment à Casablanca, Rabat et Marrakech, où les abattoirs agréés sont désormais pris d’assaut.
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Chaque jour, des dizaines de camions affluent vers les abattoirs de Casablanca, provoquant d’importants embouteillages et une désorganisation générale. Dans les rues avoisinantes, la circulation devient quasiment impossible, créant des tensions supplémentaires pour les riverains et les transporteurs. Mais au-delà de ces désagréments, la situation a des conséquences beaucoup plus graves sur le plan du bien-être animal.
De nombreux moutons, entassés dans des camions pendant de longues heures, subissent les effets conjugués de la chaleur, du manque d’aération, de la surpopulation et de l’absence d’eau. Dans certains cas, des bêtes meurent d’étouffement avant même d’avoir été déchargées. Ces conditions soulèvent également des risques sanitaires, car le stress et la souffrance des animaux peuvent affecter la qualité de la viande, compromettant ainsi la sécurité alimentaire.
Face à ce débordement, l’administration des abattoirs, en coordination avec les autorités locales, a instauré des mesures exceptionnelles. Afin de réguler l’activité, chaque camion est désormais limité à 30 moutons, dans le respect d’une capacité quotidienne maximale de 1.800 têtes. Cette décision vise à maintenir un minimum d’ordre et à éviter l’asphyxie complète des installations. Toutefois, elle ne permet pas de résoudre le problème de fond, à savoir la surcharge généralisée du système d’abattage.