Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Al Jazeera avec Nasser Bourita

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a participé, mercredi 24 janvier soir, à l’émission « بلا حدود » (sans frontières) organisée par la chaîne Al Jazeera. Une interview de quarante minutes dans laquelle, le chef de la diplomatie marocaine, a fait preuve d’une grande maîtrise et de perspicacité dans ses réponses aux questions concernant un bon nombre de dossiers en relation avec le Royaume.

À cet égard, M. Bourita a déclaré que la position neutre du Royaume dans la crise du Golfe « ne signifie pas l’indifférence », ni l’alignement avec ou contre une partie. Le Maroc cherche, selon le ministre, à aider à résoudre la crise et croit en sa responsabilité d’œuvrer pour remédier à la rupture et rapprocher les points de vue, pour écouter tout le monde et aider à surmonter cette situation.

Il a noté que la position du Maroc sur cette crise reposait, d’une part, sur « des principes clairs, fondés sur les relations personnelles étroites entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI et tous les dirigeants du Golfe », et d’autre part, sur les relations stratégiques étroites du Royaume du Maroc avec les pays de la région.

Le ministre a souligné que les relations du Maroc avec les pays du Golfe ne sont pas seulement diplomatiques ou liées à certaines étapes, mais sont plutôt des relations stratégiques fondées sur des mécanismes et des outils d’action, ce qui permet au Maroc de jouer un rôle positif dans la crise actuelle.

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En ce qui concerne la crise yéménite et la participation à l’alliance arabe, Nasser Bourita a déclaré que le Maroc participait aux activités de la coalition, mais que l’évolution de la situation au niveau du Yémen, ainsi que les aspects humanitaires et politiques qui sont nés avec, l’ont conduit à évaluer et ensuite à « développer et modifier la forme et le contenu de sa participation ».

En ce qui concerne les relations maroco-iraniennes, Bourita a déclaré qu’il était connu depuis longtemps que les relations bilatérales sont dans un « état de fluctuation » et qu’il était presque impossible de s’entendre sur la manière de renforcer les relations entre les deux pays et de maintenir le respect mutuel. Rappelons que le ministre avait fourni des preuves à l’Iran de son implication directe dans le soutien et financement des séparatistes du Polisario, chose que le Maroc ne tolérera jamais.

Concernant la question palestinienne, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a affirmé que la position du Maroc était constante dans toutes les démarches diplomatiques de Sa Majesté le Roi, soulignant que la défense de la cause palestinienne ne se faisait pas uniquement par des déclarations et des réunions, mais également par des travaux sur le terrain.

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Sur la question syrienne, Bourita a souligné que le Maroc n’avait pas rompu ses relations diplomatiques avec Damas, notant que la situation en Syrie a changé, et qu’il est nécessaire et urgent qu’il y ait une coordination entre les Etats arabes avant toute prise de décision, pour voir comment cela contribuerait à résoudre le conflit.

Bourita a précisé également, lors de l’interview, que le round de Genève intervient dans un contexte décliné en trois critères, dont le premier est représenté par les référentiels immuables formulés, en 2015, par SM le Roi Mohammed VI, et qui stipulent clairement qu’aucun règlement de cette question ne peut avoir lieu en dehors de l’initiative d’autonomie

Le deuxième critère, a-t-il poursuivi, se réfère aux deux dernières résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU, en particulier la résolution 2440 du Conseil de sécurité qui appelle, notamment, à une solution « réaliste, pragmatique et durable fondée sur le consensus ».

Quant au dernier critère, le ministre a relevé que les référentiels aussi bien du Maroc que de l’ONU ont permis, au moins, au Royaume, d’éclaircir ses positions lors de la réunion de Genève, et révélé les intentions des autres parties de contribuer à la rechercher d’une solution où plutôt de persévérer sur la voie des manœuvres. La rencontre de Genève, qui intervient après six ans de suspension de contacts, a rassemblé toutes les parties concernées par ce différend et qui peuvent participer à y trouver une solution partant de leurs responsabilités et de leur rôle dans cette question, a estimé Bourita.

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