Le chantier de la régionalisation, un projet sociétal consacré par la Constitution de 2011

Le chantier de la régionalisation avancée, qui se veut la pierre angulaire dans l’édification institutionnelle du Maroc de demain, n’est pas seulement une mesure technique et administrative, mais un projet sociétal consacré par la Constitution de 2011, a indiqué, jeudi à Rabat, le président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchamach.

Le chantier de la régionalisation avancée doit répondre, au niveau pratique, à deux défis majeurs, à savoir, doter la région des fondements pour devenir un acteur principal dans le développement local et un partenaire de l’Etat dans les politiques nationales à travers les attributions conjointes, a expliqué M. Benchamach lors d’une rencontre d’étude sous le thème « La régionalisation, entre les textes et les défis de la mise en œuvre », initiée par le Groupe Justice et Développement à la Chambre des conseillers.

Si le gouvernement a relativement interagi avec ce qui a été exprimé à l’unanimité par les participants au premier Forum parlementaire des régions, tenu en juin dernier, à travers l’émission d’un nombre de textes d’application des lois organiques, la mise en oeuvre de la régionalisation avancée ne se limite pas à l’agenda législatif mais elle doit prendre en considération de manière progressive le cumul positif en matière de pratique et des mécanismes de gouvernance, a noté le président de la Chambre des conseillers.

A cet égard, il a mis l’accent sur la nécessité de la mise en place d’un cadre permanent de dialogue et de discussion thématique entre tous les acteurs concernés et ce de manière cadrée pour réaliser le minimum de convergence et de complémentarité sur les choix et les priorités de l’application de ce chantier.

En relation avec les défis des agendas législatif et de dialogue et de coordination, il existe un autre défi lié au « pilotage stratégique » du chantier de la régionalisation avancée sur lequel insiste le rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE), adopté le 31 mars 2016, a rappelé M. Benchamach, notant qu’il s’avère impossible d’atteindre le minimum de convergence et d’intégration au niveau des mesures et des politiques adoptées par les différents acteurs nationaux et locaux sans un « pilotage stratégique » qui coordonne les choix et les efforts et veille sur l’encadrement du dialogue et la coordination entre les différents acteurs concernés.

De son côté, le président du groupe de la Justice et du Développement à la Chambre des conseillers, Nabil Cheikhi, a souligné que la mise en place du chantier de la régionalisation ouvre de nouvelles perspectives de réformes, du fait qu’il constitue un projet institutionnel et démocratique et nouveau mode de gouvernance territoriale.

Il a estimé que cette démarche, consacrée par la Constitution de 2011, est essentielle dans la modernisation des structures de l’Etat et la promotion du développement intégré, car elle est aussi le couronnement d’un long processus dans le développement du concept des régions au Maroc, notant qu’il convient de relever les contraintes liées à la mise en œuvre de ce chantier structurant de l’Etat au début de ce processus.

Pour sa part, le président de l’Association des présidents de régions, Mohand Laenser, a affirmé que le chantier de la régionalisation n’est pas lié à une conjoncture politique quelconque, mais il a toujours occupé une place prépondérante, évoquant à cet égard la centralité des dimensions économique et sociétale dans ce projet démocratique.

Il a relevé que ce chantier offre d’énormes opportunités de développement économique et de lancement d’une nouvelle dynamique qui tranche avec le style et les orientations des expériences précédentes qui augure d’une rupture dans le mode de gouvernance territoriale.

M. Laenser a appelé à une nouvelle approche de gestion de la chose régionale marquée par l’élargissement du champ de dialogue et de concertation avec les différents intervenants, tout en relevant qu’ »au moment où la loi exige une démarche contractuelle entre l’Etat et les régions, il y a une faible adhésion des départements centraux qui n’ont pas encore pleinement compris ce concept ».

Cette rencontre a été ponctuée par les interventions de représentants des départements gouvernementaux concernés ainsi que par des exposés de spécialistes qui soulignent le rôle de la régionalisation avancée dans la réalisation de la justice territoriale entre les régions et la création des richesses ainsi que les contraintes liées à la mise en œuvre de ce chantier.

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