Cinq points clés du rapport du GIEC sur les impacts du changement climatique

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies examine les impacts, l’adaptation et les vulnérabilités associés à la crise climatique, et nous sommes trois des 270 scientifiques et chercheurs qui l’ont rédigé.

Le document fait état de nouvelles découvertes frappantes sur la façon dont le réchauffement climatique actuel de 1,1℃ a un impact sur les systèmes naturels et humains, et sur la façon dont notre capacité à réagir sera de plus en plus limitée à chaque augmentation supplémentaire du réchauffement.

 Voici cinq points clés du nouveau rapport :

  1. Les risques seront amplifiés si le réchauffement n’est pas contrôlé

Depuis le précédent rapport du GIEC sur les impacts et l’adaptation en 2014, les vagues de chaleur, les sécheresses, les incendies de forêt et d’autres extrêmes ont augmenté en fréquence et en intensité bien au-delà de la variabilité naturelle. Ces dangers ont considérablement endommagé les écosystèmes du monde entier et, dans certains cas, entraîné des pertes irréversibles telles que l’extinction d’espèces. Les êtres humains sont également touchés, par une insécurité alimentaire et hydrique accrue, une incidence accrue de maladies à transmission alimentaire, hydrique et vectorielle, et une santé physique et mentale dégradée .

Si le réchauffement climatique n’est pas maîtrisé, ces aléas climatiques augmenteront inévitablement. Chaque augmentation de la température mondiale amplifie les pertes et les dommages qui en résultent.

  1. L’adaptation atteint ses limites

Le rapport indique qu’une grande partie des mesures actuelles d’adaptation au climat dans le monde ne sont pas nécessairement efficaces. En fait, il existe à la fois des limites « dures » et « douces ». Dans les systèmes naturels, les limites strictes signifient qu’aucune intervention humaine (à part la réduction des émissions de gaz à effet de serre) ne peut faire la différence. Par exemple, les récifs coralliens d’eau chaude peuvent complètement disparaître si la température des océans continue d’augmenter – vous ne pouvez pas simplement vous « adapter » à cela.

Dans les systèmes humains, les limites souples incluent des obstacles tels que des financements insuffisants et une mauvaise planification, qui pourraient être résolus par une gouvernance plus inclusive. Cependant, il existe également des limites strictes telles que l’eau limitée dans les petites îles, car la montée des mers et les conditions météorologiques extrêmes peuvent signifier que l’eau de mer contaminée l’eau douce . Et une fois que nous perdons une île à cause de l’élévation du niveau de la mer, aucune adaptation ne ramènera cette île.

Le GIEC constate également que l’adaptation ne peut empêcher toutes les pertes et tous les dommages , qui sont inégalement répartis dans le monde.

  1. La « maladaptation » peut aggraver les choses

Le GIEC cite des preuves d’actions d’adaptation qui aggravent encore les inégalités sociales existantes et conduisent à des résultats négatifs – ce que l’on appelle la « mauvaise adaptation ». Un exemple serait lorsqu’une digue est construite pour protéger une colonie de l’élévation du niveau de la mer et empêche à la place l’eau de pluie de s’écouler, conduisant à l’émergence d’inondations en tant que nouveau danger. Malheureusement, il existe de nombreuses preuves de maladaptation et cela affecte particulièrement les personnes marginalisées et vulnérables.

Pour ce dernier rapport, le GIEC a également fait un effort conscient pour faire venir des philosophes, des anthropologues et d’autres auteurs de nombreuses disciplines différentes qui peuvent ne pas être considérées comme des domaines traditionnels de la recherche sur le changement climatique. Cela impliquait de s’appuyer sur des sciences sociales plus qualitatives et de fournir une

image plus riche de sujets tels que la vulnérabilité et la justice climatique.

Contrairement à tout autre rapport du GIEC avant lui, celui-ci a tenté d’impliquer les connaissances autochtones. Cependant, il existe des règles strictes au sein du GIEC sur le type de connaissances pouvant être incluses, tout ce qui n’est pas évalué par des pairs étant considéré comme secondaire ou discutable par les pays membres. Bien que ce nouveau rapport soit une étape inclusive, il reste encore beaucoup à faire pour s’assurer que les connaissances telles que l’histoire orale autochtone aient une place dans les évaluations du GIEC.

  1. Les villes sont un défi – et une opportunité

Parmi les chiffres rapportés, plus d’un milliard de personnes vivant dans des agglomérations de faible altitude sont confrontées à des risques tels que l’élévation du niveau de la mer, l’affaissement des côtes ou les inondations à marée haute, tandis que 350 millions de citadins vivent sous la menace de la pénurie d’eau. Les impacts du changement climatique tels que les températures extrêmes aggravent également les problèmes persistants dans les villes, tels que la pollution de l’air.

Pourtant, les villes sont aussi des sites d’opportunités, et le rapport du GIEC recense un large éventail d’options d’adaptation urbaine. Il s’agit notamment de barrières physiques pour arrêter les inondations et la montée des mers, ou de solutions davantage fondées sur la nature, telles que la plantation d’arbres en amont pour ralentir les débits excessifs des rivières et ombrager les maisons pendant les vagues de chaleur, ou restaurer les mangroves qui protègent les communautés des inondations côtières. Le rapport cite également des mesures de politique sociale telles que les transferts monétaires pour fournir des filets de sécurité, des assurances et d’autres types de soutien aux moyens de subsistance.

  1. La fenêtre d’opportunité se referme rapidement

Le nouveau rapport souligne la nécessité d’associer des mesures d’adaptation à des réductions d’émissions de gaz à effet de serre pour permettre un « développement résilient au changement climatique ». Cela nécessitera un financement adéquat, une gouvernance inclusive, la transparence dans la prise de décision et la participation d’un large éventail de personnes et de groupes.

Pourtant, le monde est sur la bonne voie pour dépasser 1,5℃ de réchauffement au cours de la prochaine décennie . Les politiques de développement actuelles qui accélèrent les émissions de gaz à effet de serre augmentent en fait les risques d’inadaptation climatique et creusent les inégalités sociales.

Pour changer de toute urgence notre cap collectif de 1,5 ℃ de réchauffement et au-delà, le rapport trace des voies pour un développement résilient au climat que les décideurs politiques peuvent appliquer, qui réduisent tous les risques climatiques tout en améliorant les vies, en particulier parmi les personnes les plus vulnérables au réchauffement climatique. Cependant, le temps presse.

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