Le coaching, mode ou besoin des temps modernes ?

 Connaître les autres est une richesse mais se connaître soi-même est richesse ultime surtout dans un monde tourmenté. Aristote n’avait-il pas bien dit : « Se connaître est le début de toute sagesse » ? Il est évident que quiconque porte en lui une source intarissable de potentiel, toutefois trouver un équilibre entre ce que l’on est et ce que l’on a devient de plus en plus difficile. Le tintamarre de la vie de tous les jours, le climat, le stress et la qualité de vie au travail sont autant de soucis qui font que nous vivons dans un état d’urgence permanent tant et si bien que bien-être et bien-vivre deviennent chimère des temps actuels. Les outils, tech­niques et méthodes pour gérer son stress, gagner en confiance et estime de soi s’avèrent indis­pensables afin de faire face à la dispersion tumultueuse. De facto, le plus beau projet sur lequel on peut travailler est soi-même. Sauf que ce petit traité de vie intérieure né­cessite, des fois, l’aide d’une autre personne spécialisée, armée de savoir, de savoir-faire, d’expérience, d’écoute et d’empathie, pour un développement person­nel et professionnel. Encore faut-il que la motivation et la volonté soient là pour col­laborer avec un consultant expérimenté qui va faire office de « miroir » et de « projecteur ».

Dès lors, le travail de coaching, totalement cen­tré sur la personne coa­chée et ses ressources peut servir de passerelle vers l’accomplissement de soi en l’aidant à progresser en autonomie.

Mode ou besoin des temps modernes ?

« Pourquoi ceux qui dirigent les hommes s’imaginent-ils les connaître et savoir les conduire, alors que nous nous connais­sons tous si mal nous-mêmes ? » Pierre Goguelin ne croyait pas si bien dire.

Il paraît que le coaching aboutit toujours à des résultats satisfaisants et des change­ments remarquables. En effet, la devise du coaching est qu’il y a quelque chose de nouveau à construire, à développer et à améliorer. En fait, chaque individu peut s’améliorer et se développer en per­manence en puisant dans ses ressources propres, toujours est-il qu’il faut faire un travail sur soi pour se sentir bien vis-à vis de soi-même et par conséquent améliorer ses relations avec son entourage et ses col­lègues ou employeurs. Du fait, se sentir en phase avec soi-même et utiliser au mieux ses capacités devient un challenge et un rêve. Par ailleurs, prendre connaissance de soi-même, de ses forces et de ses fai­blesses, développer une pensée positive, être plus motivé, être capable d’établir ses priorités et de fixer des objectifs, pouvoir prendre de meilleures décisions, établir une meilleure balance entre sa vie person­nelle et sa vie professionnelle sont deve­nus essentiels dans le monde actuel. Et cela nous fait penser à la spiritualité dont on retrouve ici les principes. D’ailleurs, Ibn Arabi s’invite incontournablement et impose un arrêt sur le soufisme et la quête initiatique qui en constitue le noyau. N’est-ce pas ce voyage vers le monde mer­veilleux du bonheur qui nous fait prendre conscience de nous-mêmes? Dans notre quête du bonheur, on se rend compte que c’est nous-mêmes qui le faisons. Ceci dit, le coaching est peut-être une forme de « soufisme » moderne où le coach ne fait qu’accompagner le coaché dans sa quête de lui-même. Mais comment y parvenir ?

Enjeux

Si savoir poser les problèmes, trouver par soi-même des solutions appropriées, améliorer sa façon de concevoir les choses et la vie, font partie intégrante du coaching c’est qu’on peut dire que la philosophie ,est l’une des racines du coaching, dans la mesure où elle est un exercice autonome de la raison.

Aussi, loin du mentorat et du conseil, le coaching permet-il de réaliser un ac­compagnement personnel et professionnel qu’il soit individuel ou collectif. Il s’agit donc d’un accompagnement au change­ment pour répondre à des besoins person­nels ou collectifs à un moment donné.

 Dans notre quête du bonheur, on se rend compte que c’est nous-mêmes qui le faisons. Ceci dit, le coaching est peut-être une forme de « soufisme » moderne où le coach ne fait qu’accompagner le coaché dans sa quête de lui-même.

L’accompagnateur ou coach se situe donc aux côtés de la personne accompa­gnée (coachée), dans une position d’égali­té après un diagnostic de départ, la finalité n’étant pas de donner des solutions sur mesure mais offrir une assistance qui per­met d’accéder à la meilleure expression de ses capacités managériales ou tout sim­plement personnelles. C’est pourquoi la personnalité du client doit faire preuve de souplesse spécifique afin que le coaching puisse la développer tout en découvrant les multiples facettes ignorées et inexploitées du potentiel méconnu du coaché.

Ceci dit, le coach ou l’accompagnateur agit comme un catalyseur du changement mais n’a pas à instaurer une relation de dépendance entre le coaché et lui. Le dé­veloppement de l’individu et sa réussite sociale et professionnelle nécessitent har­monie et équilibre. C’est en quelque sorte s’améliorer en permanence mentalement, spirituellement, physiquement et finan­cièrement. Pour ce faire, il faut pouvoir exercer un leadership sur soi-même ou sur les autres afin de les mobiliser autour de valeurs ou d’objectifs. L’intérêt du coa­ching est, donc, de pouvoir aider, ceux qui y font appel, à générer eux-mêmes leurs propres solutions.

Comment est né ce besoin chez les Marocains ?

Embarqué dans le processus de mon­dialisation et des changements sur tous les plans, le Maroc s’est vu entraîné dans le rythme effréné du progrès et n’est donc pas en déphasage avec le reste du monde. Ceci ne s’opérant pas sans un stress ingé­rable, les Marocains sont dépassés, des fois, par la mécanique qui se déclenche et font appel à un coach afin d’améliorer leur hygiène de vie.

 Généralement, et en dehors des cas cli­niques que le coach ne doit pas prendre en charge, on y a recours pour garantir un épa­nouissement personnel et atteindre un objectif fixé tout en misant sur sa compétence et sa performance. Aujourd’hui, que ce soit à titre personnel, dans le couple, en famille ou dans le domaine scolaire, le coaching est encore peu connu et trouve sa cible beaucoup plus dans le monde de l’entreprise. Le premier souci étant la gestion du temps, le coaching aide le client à organiser ses priorités et à pouvoir faire face aux urgences et imprévus.

D’ailleurs, le changement est parfois flagrant chez certains managers qui déve­loppent une meilleure écoute et une évolu­tion remarquable quant à leur comportement. Le sens de responsabilité, la délégation des pouvoirs sont mieux assimilés et la critique constructive plus acceptée.

Par ailleurs, en ces temps de mutation so­ciale, les jeunes et adolescents trouvent aussi leur refuge dans le coaching surtout quand ils sont en phase conflictuelle avec eux-mêmes et qu’ils sont en quête de liberté et de leur propre identité.

Le coach, bien qu’il ne soit ni psychologue ni psychopédagogue, les amènera donc à travers son accompagnement à trouver leur propre équilibre dans leur épanouissement. Dans ce cas de figure, on peut dire que le coa­ching accompagne les personnes afin qu’ils développent leur efficacité et leur aisance, exploitent leurs ressources et leur autonomie pour pouvoir s’adapter à toutes les situations sans appréhension aucune.

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Coaching, un métier neuf qui répond à des attentes univer­selles

Le « coaching », mot anglais, en prove­nance d’Amérique du Nord, désigne un pro­cessus d’apprentissage et d’accompagnement à l’épanouissement de la personne coachée. Grâce à l’amélioration des connaissances et à l’optimisation des processus et des méthodes d’organisation, cet accompagnement person­nalisé cherche à améliorer les compétences et la performance d’un individu, d’un groupe ou d’une organisation. Tim Gallwey et John Whitmore, en précurseurs de ce concept, ont intégré leurs méthodes d’accompagnement spécifique dans le monde du sport où l’en­traîneur ou le coach accompagne une équipe dans son cycle de développement, et dans sa relation avec d’autres équipes, à partir des années 1980. Le best seller «Le Guide du coa­ching» écrit par John Whitmore a fortement contribué à la divulgation du concept dans ces années-là.

 Paradoxalement, on peut considérer que la mission du coach est réussie quand son client peut se passer de lui.

En France, la première école de coaching fait son apparition, en 1988 à Paris, créée par Vincent Lenhardt suivi d’Olivier Devil­lard. Le coaching a intégré le monde des af­faires, il a commencé à faire ses preuves dans le monde de l’entreprise et du management. De nombreuses autres écoles se sont ensuite développées répondant ainsi à une forte de­mande de formation.

Si au tout début, le coaching était réservé aux sportifs de haut niveau, aujourd’hui, et après avoir fait ses preuves, il a été transféré comme beaucoup d’autres concepts dans le monde de l’entreprise où il trouve ses marques aussi bien sur le plan opérationnel et stratégique que sur le plan relationnel et com­portemental, avant que le coaching personnel ne devienne un phénomène social pour ve­nir répondre à un besoin quelconque.

Coach, un guide vers la performance

A la fois, miroir et appui inconditionnel, le coach se fait entraîneur du coaché sans appor­ter de solutions clés en main. Son expertise dans le domaine de la communication et du développement personnel fait qu’il est en me­sure de guider les autres vers davantage de compétences, d’engagement et de confiance en eux dans une démarche structurée.

Dans une stratégie de changement et d’évo­lution durable, il aide dans la gestion des personnalités, des hommes et des humeurs du moment. Grâce aux outils qu’il met en oeuvre, il amène la personne à prendre de la distance et du recul avec ses préoccupations quotidiennes pour apporter une vision claire et mieux les gérer, et par la suite pouvoir définir une nouvelle stratégie. C’est dans ce sens qu’entreprises, institutions publiques et même des partis politiques font appel à un coach pour mieux se connaître, développer leur potentiel, leur savoir-faire surtout en cas de situations de crise, de restructuration, d’un changement de stratégie ou de l’émergence d’une nouvelle activité etc…

Toutefois, il faut noter que tout le proces­sus, basé sur un pacte de confiance entre le coach et le coaché est fait par ce dernier sous l’oeil accompagnateur de son « guide spiri­tuel ». Une fois la volonté de changer et son besoin d’être accompagné sont exprimés par le client, le coach met tout son savoir-faire et ses connaissances au service des objectifs à atteindre notamment amener la personne coa­chée à exploiter ses ressources et à dévelop­per les apprentissages nécessaires en vue de réussir ses projets soit sur le plan personnel ou professionnel en favorisant l’autonomie et la performance de son client. Paradoxalement, on peut considérer que la mission du coach est réussie quand son client peut se passer de lui.

Un métier non réglementé

Comme celui de médecin ou d’avocat, le métier de coach exige pratique et formation spécifique.

Or le coaching même en faisant l’objet d’engouement comme pour chaque nou­veau concept, reste une profession jeune et non réglementée. Aussi faut-il se méfier des charlatans et autres gourous qui envahissent le terrain. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui réclament, haut et fort, des règles afin d’encadrer et cadrer le métier se référant à une charte d’éthique et de déontologie que tout professionnel doit respecter en adhérant à une fédération ou à une association profes­sionnelle.

Toutefois et même si les barrières du métier ne sont pas insurmontables, il est indéniable que le coaching est un art avant qu’il ne soit une discipline qui en englobe plusieurs et donc n’est pas coach qui veut.

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