Colloque international à Rabat : l’importance de l »open access »

Les intervenants à un colloque international sur le « Libre accès à la science: fondements, enjeux et dynamiques« , ont souligné, mercredi à Rabat, le rôle de l »open access » dans la démocratisation de l’accès à l’information, le partage de la science et le développement culturel.

Dans une allocution lue en son nom à l’ouverture de cette rencontre, le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, a salué le choix de « l’open access » comme thème de ce colloque, ajoutant que le libre accès est considéré aujourd’hui comme « un des piliers du développement de la recherche scientifique, un moyen d’accès des chercheurs aux résultats des recherches de leurs paires dans les autres pays et un des fondamentaux de la démocratisation de l’accès à l’information et de la généralisation de l’open science et de l’open data« .

« La science est un bien commun qui doit être partageable », a affirmé Lahlimi Alami, relevant que la diffusion de la connaissance est un atout majeur pour le développement durable, alors que la digitalisation et l’édition électronique constituent une opportunité et une porte vers l’open access.

Il a appelé, en outre, à urger la mise en œuvre au Maroc d’un plan national pour la promotion de l' »open access » visant à rendre accessibles en libre accès toutes les recherches financées totalement ou partiellement par des fonds publiques et réalisées par/pour le compte des institutions publiques.

Dans une intervention similaire, le directeur de l’École des sciences de l’information (ESI), Salahddine Bahji, a mis en relief l’importance de la thématique traitée lors de ce colloque, notamment pour les pays du Sud, dans ce sens qu’elle interpelle sur le principe de la démocratisation de l’accès à l’information scientifique et technique et sur la dynamique de la recherche scientifique au sein de ces pays. Pour sa part, Abdelilah Benarafa, de la Fédération des universités du monde islamique, organisme dépendant de l’ISESCO, a indiqué qu’à travers ses plans d’actions triennaux, la Fédération vise à élever le niveau de la recherche scientifique dans tous les domaines, partager ses résultats, les adapter au besoin civilisationnel et au développement du monde islamique et améliorer le niveau de l’enseignement supérieur pour répondre aux exigences de la société.

Ces démarches entendent tirer profit des progrès scientifiques et technologiques dans le cadre des constantes culturelles des états membres et de renforcer la coopération en matière d’échange d’expériences, d’études, de programmes et de visites, a poursuivit Benarafa.

Dans ce contexte de libre accès, a-t-il noté, les objectifs de la Fédération portent aussi sur la consolidation des valeurs d’entente, de coexistence et de paix entre les peuples du monde islamique et le reste du monde », ainsi que sur le renforcement des capacités humaines et cognitives des universités membres.

De son côté, Wahid Gdoura, de l’Institut supérieur de documentation, a estimé que ce colloque se veut une rencontre périodique dédiée à approfondir la réflexion sur le libre accès et à confronter les regards des chercheurs du sud et du nord, tout en étant sensible aux évolutions et expériences mondiales dans ce domaine. « Nous continuons à croire au Maghreb scientifique », a-t-dit, affirmant que de telles rencontres reflètent la « volonté de consolidation » des rapports entre les chercheurs et enseignants maghrébins et arabes.

A son tour, la coordinatrice du colloque, Nozha Ibnlkhayat, est revenue sur la thématique du colloque, relevant trois contextes relatifs à la tenue de cette rencontre: le contexte de l’exercice du libre accès, caractérisé par « un contrôle exercé par la science et la technologie sur l’économie mondiale », le contexte de déplacement du centre du savoir de l’Occident vers l’Asie du Sud-est, incitant le monde occidental à prendre conscience de l’importance « d’ouvrir les portes » pour bénéficier de cette science qui « s’en va à l’autre côté ».

Le troisième contexte, a-t-elle poursuivi, est que les pays du Sud ne capitalisaient pas malgré les travaux et textes importants sur la question, soulignant par la même occasion « un manque de conscience » à l’égard du libre accès.

Ce colloque est organisé jusqu’au 30 novembre par l’Institut supérieur de documentation (ISD), l’École des sciences de l’information (ESI) et l’Association marocaine d’informatique (MIPS), en collaboration avec le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et l’université Hassan II de Casablanca.

Onze sessions et d’une table ronde sont au menu de cette rencontre, qui sera marquée par la présentation d’une soixante communications, six conférences et deux ateliers qui traiteront des aspects juridique, fondamental, épistémologique, économique et de recherche scientifique.

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