Combattre le terrorisme, ses «taqiyas» et ses relais

De toutes les menaces qui guettent les nations en ces nouveaux temps périlleux de la postmodernité, le terrorisme est sans aucun doute la pire. Le terrorisme fédère toutes les forces malfaisantes, locales et transnationales, visibles et invisibles, dans le but de démanteler les Etats et les nations, après avoir installé la peur dans les esprits et la terreur dans l’es­pace public. Le terrorisme permet ainsi aux impérialismes de mettre la main sur les richesses des pays du Sud sans nul besoin de décréter quelque casus belli à leur encontre.

En effet, dans toute entreprise ter­roriste, il y a au moins cinq niveaux : D’abord les commanditaires qui ne peuvent, pour des raisons juridiques, di­plomatiques ou géostratégiques, trouver en eux-mêmes le courage requis pour décréter la guerre à l’encontre d’un pays. Le commanditaire n’a que l’embarras du choix dans ce souk d’assassins où la bombe ou la kalachnikov ne vaut pas plus que 400 à 500 dollars. A l’étage en-dessous, il y a les labels des nébuleuses que sont Al Qaïda, AQMI, Boko Ha­ram, Daech…etc. Plus bas, on retrouve les sous-traitants au nombre sans cesse grandissant, au point où les spécialistes ne peuvent les citer sans en occulter une bonne partie : Moujahidine de ceci, Combattants de cela…etc. Et puis il y a, en bas de la pyramide, ces centaines de milliers de desperados, ces «déchets hu­mains» que leurs sociétés auront laissés au bord de la route, sans formation autre que celle, généreusement fournie par les takfiristes en chef du web, qui prône la mort et la dévastation. Quant aux grandes puissances, elles se délectent goulûment des spectacles apocalyp­tiques animés par ces armes humaines de destruction massive qui leur évitent d’aller elles-mêmes faire le sale boulot, détruire des nations et des territoires qu’elles auront ensuite à reconstruire au moyen de copieux contrats.

L’Asie musulmane, peu regardante quant aux subtilités stylistiques des corpus coranique et hadithique, a pu contaminer la sphère arabo-musulmane de ses approximations. La promesse de Mohamed Ilyas, l’inventeur du mouve­ment des «Frères Musulmans» en Inde (1927), a été tenue : l’islamisme radical s’amplifie à la vitesse d’une infection virale.

En vérité, je vous le dis, l’Islam acti­viste tient mordicus à l’exclusivité de sa conception du destin humain sur notre planète. Il s’est emparé de quelques sourates politiques, essentiellement médinoises, et, somme toute, conjonc­turelles, pour imposer le casus belli per­manent.

Ce qui est proprement révoltant et qui devient insupportable, c’est que l’argent qui finance le terrorisme de par le monde ne vient nullement de la galaxie dite occidentale, mais bel et bien des richesses du sol et du sous-sol arabes. Oui, le pétrole finance le terro­risme, même si la drogue et la contre­bande, transitant dorénavant par les sinueuses contrées sahélo-sahariennes, sinon par les détroits qui lient mers et océans, y prennent une part non négli­geable. Osons nommer ces Golfiens qui jettent à profusion les milliards de dollars sur la vaste scène terroriste qui s’étend d’Alger à Islamabad, de Bab El Mendab à la Tchéchénie, en passant par la Somalie, l’Irak, la Syrie ou encore l’Afghanistan !

C’est en analysant cette mapemonde de la terreur que je prends peur pour mon pays. Cette vieille nation à l’iden­tité plurielle est aujourd’hui jalou­sée, enviée et parfois même détestée à mort. Comme on n’ose l’attaquer frontalement, principalement pour sa proximité avec l’Union européenne, on commence à réfléchir sérieusement à sa désintégration institutionnelle, so­ciale, géopolitique, territoriale et même ethnoculturelle, voire même cultuelle. Rappelons-nous : Le Polisario n’avait pas été créé naguère pour d’autre des­sein que celui-ci : venir à bout d’une solide configuration nationale (au sens hégélien du terme) que l’Algérie s’époumone elle-même vainement à construire.

Aujourd’hui, le Maroc est sérieuse­ment visé par des forces disposant de milliards de dollars, prêts à en découdre avec le chantier de la construction dé­mocratique et socioéconomique de l’Etat de droit. Ces puissances néfastes ne sont pas forcément celles qu’on croit deviner. Il s’agit d’une ligue d’intérêts variés et divers, tapie derrière le label de l’islamisme activiste sous toutes ses coutures et englobant non seu­lement les adversaires de notre intégrité territoriale, mais aussi des pays «amis» dont certains -duplicité oblige !- nous goin­frent de centaines de millions de dollars d’aides et de crédits de toutes sortes. Ne vous endor­mez pas vite sur vos lauriers, messieurs les politiques, vous qui êtes si suffisants ! Le Maroc a bel et bien été élu parmi les «prochaines cibles» de la vaste entreprise de décomposition des nations du Machrek et du Maghreb. Sommes-nous prêts à faire face à cette menace à la fois crédible et éminemment périlleuse ? Sommes-nous prêts à affronter le terrorisme qui loge déjà dans la matrice de notre pays, notamment à travers le discours salafiste tapi sous des « ta­qiyas » pseudo-démocratiques ? Toute réponse crédible à ces questionnements doit commencer par le refus d’accorder tout entendement, toute justification, la moindre écoute à la menace terroriste et aux discours islamo-takfiristes dé­veloppés par nos propres « islamocom­patibles » siégeant au gouvernement comme au sein des institutions et dans la haute administration. D’où qu’elle vienne, quel qu’en soit le label, quel que puisse en être sa formulation, cette en­treprise rétrograde suscite les vocations takfiristes, comme on l’a vu dans l’as­sassinat barbare des jeunes scandinaves à Imlil !

Comment accorder, en effet, quelque circonstance atténuante que ce soit au terrorisme, comme à ses relais doctri­naires ? Aveugle, ignare, barbare, sans idées, ahistorique, sanguinaire, il pro­jette l’homme vers sa genèse pré-si­miesque, là où l’instinct de la mort se disputait la primauté au désir de vivre. J’y pense face aux images de cette hor­reur qui s’est déployée durant les deux dernières décennies en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, en Syrie, au Nigéria, au Kenya, en Somalie et ailleurs.

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Le terrorisme, c’est la négation de la vie drapée du burnous de la pureté. «Pureté de la foi», prétendent les assas­sins. Une «pureté» qui fait son marché dans les magmas idéologiques castra­teurs et éradicateurs ? Une «pureté» qui pratique le «wa8d» (enterrement de vivants) de la femme sous le voile total ? Une «pureté» qui souille le mes­sage spirituel au moyen d’explosifs et d’épées ?

Ce jahilo-fascisme, ce jihado-takfi­risme, ce terrorisme-là a maintes fois menacé lâchement mon pays, y compris au moyen de vidéos au contenant dé­routant et au contenu plus que révoltant.

Ce sida mental qu’est le terrorisme doit être combattu SANS REPIT AU­CUN et ceux qui lui servent de relais non seulement sur les réseaux sociaux (parfois sous des attitudes bien inno­centes), mais également par les propos rétrogrades de certains de nos officiels islamistes, doivent être frontalement et vigoureusement contrés. Quant aux intellectuels, ils n’ont aucun prétexte intelligible à avancer pour échapper à ce combat de civilisation. Nous vivons notre propre «entre-deux-guerre» qui avait vu s’éclore le fascisme, le na­zisme, l’antisémitisme…bref, tous ces mongolismes idéologiques de l’évolu­tionnisme colonialiste qui précipitèrent l’humanité dans la pire des guerres qu’elle ait eu à connaître.

L’heure est donc grave. Le ciel est couvert.

Abdessamad Mouhieddine

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