Comment améliorer le système d’approvisionnement pharmaceutique au Maroc ?

L’amélioration du système d’approvisionnement pharmaceutique nécessite l’implication de tous les acteurs du secteur.

C’est le message à retenir de la conférence-débat organisée par la chambre de commerce britannique pour le Maroc, ce Mercredi 10 Juillet 2019, au Hyatt Regency Casablanca, sous le thème : « Système d’approvisionnement pharmaceutique au Maroc : un levier majeur pour l’accès aux soins ».

Malgré les efforts déployés au cours des dernières années, plusieurs axes restent à améliorer pour généraliser l’accès aux soins. Il s’agit notamment de l’introduction de nouveaux médicaments génériques dans les circuits de distribution, l’informatisation des circuits d’approvisionnement, en plus de la révision des textes réglementaires régissant le secteur.

Grand invité de cette Conférence-débat, M. Hicham Nejmi, Secrétaire Général du Ministère de la Santé, a affirmé que le Maroc s’apprête à amorcer une refonte globale de son système de santé.

« Garantir une meilleure couverture sanitaire et assurer un meilleur accès aux soins et aux médicaments, sur tout le territoire et de manière équitable, ne peut se faire que dans le cadre d’une refonte de notre système de santé« , a précisé Hicham Nejmi, en affichant la volonté de son département d’éviter les « réformettes« .

Il a par ailleurs dévoilé les résultats préliminaires d’une nouvelle enquête réalisée avec l’OMS et dans laquelle on apprend que 85% des médicaments prescrits sont disponibles au Maroc.

Pour Mme Pascale Gerbeau, Pharmacien Responsable et Directeur des Affaires Pharmaceutiques chez GlaxoSmithKline France, « le système d’approvisionnement pharmaceutique se caractérise au niveau mondial par le fait qu’au bout de la chaîne logistique, ce n’est pas un client que nous avons, c’est un patient. C’est la raison pour laquelle le médicament n’est pas un produit comme les autres et l’on se doit de le fournir en quantité, en qualité et en temps voulu« .

Concernant les facteurs qui permettent d’avoir un système efficient, elle a insisté sur « la nécessité d’avoir un alignement entre les besoins du marché et les capacités des laboratoires à fournir des médicaments« .

De son côté, M. Rachid Lemrini, membre et ex-président du Conseil de l’Ordre des Pharmaciens Fabricants et Répartiteurs (COPFR) a insisté sur le volet réglementaire et notamment l’urgence d’amender l’arrêté relatif aux stocks de sécurité imposés aux pharmaciens.

Pour lui, « le principal maillon de la chaîne de distribution est le pharmacien d’officine car il est la dernière barrière pour assurer un usage rationnel du médicament« , et d’ajouter que « l’accès aux médicaments ne peut se faire que dans le cadre du circuit de distribution réglementé qui est le seul à même de garantir la qualité, la sécurité et l’efficacité des produits consommés« .

Au terme de cette conférence-débat, tous les participants se sont accordés à mutualiser leurs efforts pour améliorer notre système d’approvisionnement pharmaceutique.

En amont de la chaîne logistique, les industriels et les laboratoires ont une responsabilité pour prévenir les ruptures d’approvisionnement. De son côté, le ministère de la santé se doit de réviser, au plus vite, plusieurs textes réglementaires pour assainir la profession et veiller au bon fonctionnement du circuit de distribution. Enfin, au bout de la chaîne logistique, le système d’approvisionnement dépend aussi de l’implication des pharmaciens d’officines pour assurer l’accès aux produits pharmaceutiques.

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