Conférence des ministres africains des finances : le Comité d’experts préoccupé par les incertitudes pesant sur les projections de croissance économique

Le Comité d’experts de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique a exprimé ses préoccupations quant aux incertitudes qui pèsent sur les projections de croissance économique de l’Afrique dans le contexte du Covid-19.

« Il s’agit notamment de l’apparition d’une deuxième vague d’infections, des inégalités et de la lenteur d’accès aux vaccins, ainsi que de la diversité des variants du virus, qui ont affecté la capacité et la qualité des réponses formulées par les États pour combattre l’épidémie », indique le rapport sanctionnant la 39è réunion du Comité, exposé vendredi par l’ambassadeur Représentant du Royaume auprès de l’Union africaine et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi.

Ce rapport, présenté par le Maroc en sa qualité de rapporteur du nouveau bureau de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification, et du Développement économique, a mis l’accent sur la nécessité de distribuer les vaccins et d’y accéder de manière inclusive et rentable aux niveaux mondial, régional et national, dans le cadre d’une réponse et d’un processus de redressement durables.

Lors de l’examen des mesures spécifiques de redressement post-Covid-19, les experts du Comité ont souligné la nécessité de « promouvoir un redressement vert et de relever les défis liés aux secteurs informel et rural prédominants et aux petites et moyennes entreprises connexes », estimant qu’un modèle d’exportation de combustibles fossiles n’était pas viable à long terme, car les pays qui dépendent de ces ressources naturelles sont vulnérables aux chocs extérieurs et exposés à une croissance économique volatile.

Les experts, note le rapport, ont également recommandé des interventions macroéconomiques compatibles avec les besoins financiers actuels des économies africaines, encourageant les pays à préserver la viabilité de la dette publique, en particulier les pays à faible revenu, tout en définissant et en mettant en œuvre des mesures de réponse au Covid-19 et de redressement.

À ce titre, ils se sont référés aux mesures prises par les États membres en matière d’ajustement de la politique fiscale et monétaire, de modification des taux de change ciblant le secteur des exportations, et de réduction des coûts de transaction pour renforcer le commerce.

Les experts ont appelé les États membres à se concentrer sur les investissements clefs, notamment les technologies vertes, ainsi que sur les investissements ciblant les employés et les entreprises du secteur informel et de l’économie rurale, insistant que la nécessité de prendre des mesures pour améliorer la viabilité de la dette publique, tout en s’attaquant aux effets socioéconomiques de la pandémie.

La Commission économique pour l’Afrique (CEA) devrait, de son côté, actualiser en permanence ses prévisions de croissance économique pour l’Afrique, en tenant compte des incertitudes liées à la pandémie de Covid-19, notamment la deuxième vague d’infections, le rythme des vaccinations, ainsi que le nombre de variants du virus et l’efficacité des vaccins sur ces derniers, ont-ils souligné.

La CEA devrait également aider les États membres à faire en sorte que leur dette publique soit viable et qu’il y ait suffisamment de ressources pour financer les investissements dans les secteurs sociaux, notamment par des initiatives d’allégement de la dette, la réaffectation des droits de tirage spéciaux et un meilleur accès au crédit.

D’après les experts, la promotion de la diversification économique, des investissements verts et des micros, petites et moyennes entreprises, en particulier dans les économies dépendantes des combustibles fossiles, favorisera un processus de reconstruction durable en Afrique.

Le Maroc a été élu, mercredi, rapporteur au nouveau bureau de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification, et du Développement économique, présidé par la Guinée équatoriale.

Placées sous le thème, « l’industrialisation durable et la diversification de l’Afrique à l’ère du numérique dans le contexte de la Covid-19 », la 53ème session de la Commission et l’édition 2021 de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique ont débuté mercredi en mode hybride au niveau des experts. La réunion de la CEA se poursuivra par visioconférence jusqu’à mardi prochain.

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