Confinement: 84% des pré-scolarisés n’ont pas suivi les cours à distance

Près de 84% des pré-scolarisés n’ont pas pu suivre les cours à distance pendant le confinement imposé par la crise liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Le risque de ne pas suivre les cours à distance est significativement plus réduit parmi les ménages dirigés par une femme (77,5%) que parmi ceux dirigés par un homme (84,4%), précise le HCP dans un rapport sur l’impact de la crise sanitaire sur la situation sociale, économique et psychologique des enfants.

Interrogés sur la raison principale pour laquelle l’enfant n’a pas suivi les cours à distance, les parents évoquent en premier lieu la méconnaissance de la disponibilité des canaux dédiés au télé-enseignement à raison de 43,7%, 39,8% dans les villes et 45,5% à la campagne, relève la même source.

Cette proportion est de 24% parmi les ménages aisés contre 45,5% pour le reste des ménages, d’après ce rapport, publié en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).

Au plan de l’enseignement primaire, précisément avant la décision du report ou de l’annulation des examens, 73,2% des scolarisés dans ce cycle ont suivi les cours à distance. Cette situation est fortement contrastée selon le secteur d’enseignement.

Dans le secteur privé, 73,4% des enfants au primaire suivent régulièrement les cours à distance et 23% irrégulièrement, contre respectivement 28,8% et 40,5% pour leurs homologues du secteur public. L’abandon des cours à distance demeure limité dans le secteur privé (3,6%) et très élevé dans le secteur public (30,7%).

Après la décision du report ou d’annulation des examens, la part des élèves au primaire qui suivent les cours à distance est tombée à 53,5% à l’échelle nationale, 61,9% en milieu urbain et 42,7% en milieu rural. De même, cette décision a négativement impacté le rythme de suivi des cours. La proportion des élèves du primaire qui suivent les cours de façon régulière a baissé de 35,3% à 26%.

En outre, 19,4% des scolarisés au primaire sont passés d’un suivi régulier à un suivi irrégulier et 11,4% ont carrément abandonné le télé-enseignement.

S’agissant de l’enseignement secondaire collégial, ledit rapport souligne que 81,2% des élèves ont suivi des cours à distance en période de confinement, 41,9% de façon régulière et 39,3% de façon irrégulière. Selon le secteur d’enseignement, la totalité des élèves du privé ont suivi les cours à distance, 80,7% de façon régulière et 19,3% de façon irrégulière, et 79,8% des élèves du public, 38,8% de façon régulière et 41% de façon irrégulière.

Cependant, suite à la décision du report ou de l’annulation des examens, la part des élèves qui suivent les cours à distance a connu une forte baisse de 81,2% à 57,3% à l’échelle nationale, de 89,2% à 64% en milieu urbain et de 68,3% à 46,6% en milieu rural.

Concernant l’enseignement secondaire qualifiant, 89,3% des lycéens ont suivi les cours à distance pendant le confinement sanitaire, 61,1% de façon régulière et 28,2% de façon irrégulière.

Par secteur d’enseignement, 100% des élèves du privé ont suivi ces cours, 71,4% de façon régulière, contre 88,6% pour les élèves du public, 60,5% de façon régulière. Suite à la décision du report ou de l’annulation des examens, la part des élèves qui suivent les cours à distance a reculé de 73,2% à 53,5% pour l’enseignement primaire et de 81,2% à 57,3% pour le collégial.

Pour ce qui est du secondaire, 45,7% des lycéens déclarent une baisse du temps alloué aux cours et aux activités scolaires après cette décision, proportion plus élevée chez les garçons (52,7%) que les filles (39,5%) et sans différence significative entre les citadins et leurs pairs ruraux et entre le secteur public et le privé.

Dans ces conditions, la moitié des élèves au secondaire (49,9%) étaient motivés et intéressés par le télé-enseignement, 25% soucieux de l’avenir de leurs études, 18,1% perturbés et gênés par ce type d’enseignement et 7% désintéressés.

Par ailleurs, l’école à la maison a montré des difficultés d’assimilation pour près de la moitié des lycéens (48%) et d’addiction aux outils électroniques (16%). A contrario, pour 28,7% des lycéens, le télé-enseignement n’a eu aucun impact sur eux.

Intitulé « Impact du coronavirus sur la situation des enfants », ce rapport s’inscrit dans le cadre du partenariat HCP/UNICEF, dont l’objectif est de produire des connaissances sur la situation des enfants au Maroc. Une attention particulière, à cet égard, serait accordée aux objectifs de développements durables (ODD) liés à cette catégorie de la population.

( Avec MAP )

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