Congrès US: les Républicains retiennent le contrôle du Sénat, décisif pour le Président Trump

Les élections de mi-mandat pour le renouvellement des 435 sièges de la Chambre des représentants et de 35 sièges sur les 100 que compte le Sénat au Congrès des Etats-Unis ont vu les Républicains retenir, mardi, le contrôle de la Chambre haute, ce qui permettra au Président Donald Trump de préserver sa marge de manoeuvre législative pour ce qui est de la nomination de davantage de magistrats conservateurs et de continuer à nommer les membres de son cabinet et les dirigeants des différentes agences fédérales tout en le préservant des tentatives de sa mise en accusation par les Démocrates dans l’affaire de l’ingérence présumée des Russes dans les présidentielles de 2016.

Bien que n’ayant pas pu matérialiser la vague bleue (couleur du Parti Démocrate), promise par les sondages à l’issue de ce scrutin législatif aux enjeux cruciaux, les Démocrates ont tout de même réussi, selon les projections des médias US, de reprendre le contrôle de la Chambre basse. Les Démocrates devaient reprendre aux Républicains au moins 23 sièges pour atteindre la majorité à la Chambre des représentants qui est de 218 sièges.

Ce partage de pouvoir sous la coupole du Congrès risque de plonger Washington, encore davantage, dans l’impasse législative, après deux années de contrôle sans partage de la part du GOP et de la Maison Blanche. Ce scrutin législatif s’est déroulé sur fond d’un durcissement du discours politique lors de la campagne électorale, qui a vu s’affronter deux visions diamétralement opposées, voire mutuellement exclusives, des Etats-Unis et de ce que doivent être son présent et son avenir. L’une éminemment identitaire, aux couleurs nationalistes et farouchement anti-immigration et l’autre libérale et universaliste.

En dépit d’un taux de chômage en dessous des 3%, d’un taux de croissance de 4,5% environ et de la création de pas moins de 4 millions d’emplois, le Président Trump a jugé bon de ne pas trop s’en prévaloir durant la campagne électorale, préférant axer sa stratégie sur la lutte contre l’immigration clandestine et l’abrogation du droit du sol, en mettant à profit les craintes, les appréhensions et les interrogations existentielles des Américains au sujet de la taille du gouvernement fédéral, dans un contexte où la classe politique est jugée coupable d’avoir exacerbé la polarisation du paysage politique et perverti l’équilibre sacré entre les différentes branches du pouvoir aux Etats-Unis.

→ Lire aussi : Elections de mi-mandat : Trump toujours approuvé

Maintenant que le GOP a pu garantir au moins 52 sièges au Sénat, performance synonyme à un firewall sanctuarisant le Président Trump contre les accusations d’obstruction de la justice dans l’enquête sur l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016, le Landerneau médiatico-politique semble parier sur le limogeage du ministre de la Justice, Jeff Sessions, qui s’est récusé de ladite enquête causant la colère du locataire de la Maison Blanche, qui aura justement besoin de sa majorité au Sénat pour confirmer le remplaçant de Sessions.

Le Président Trump continuera ainsi, avec le concours du leader de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, de façonner le système judiciaire fédéral US en continuant de nommer et de confirmer des candidats conservateurs en phase avec sa vision. Durant les deux dernières années, le Sénat à majorité républicaine a pu confirmer pas moins de 69 magistrats fédéraux, y compris Brett Kavanaugh et Neil Gorsuch à la Cour suprême, 26 magistrats aux cours d’appels et 41 juges dans des tribunaux de districts.

Pour leur part, les Démocrates devront, avec cette nouvelle majorité acquise à la Chambre des représentants, trouver un juste milieu entre le désir ardent de leur base électorale qui veut absolument « se venger » du Président Trump et l’impérieuse nécessité de mettre en oeuvre leur mandat électoral et de concrétiser des réalisations législatives dans des secteurs aussi variés que les impôts, les taxes et le commerce. D’aucuns pensent que sur certains sujets, les Démocrates devront trouver un terrain d’entente avec le Président Donald Trump.

Les Démocrates devront, selon les observateurs, absolument éviter de se cantonner dans une posture obstructionniste qui risque d’aliéner les électeurs indépendants alors que se profile à l’horizon la présidentielle de 2020. Le Président devra user de son pouvoir exécutif et signer des décrets qui lui permettront de contourner la Chambre basse, mais les Démocrates devraient impérativement s’arroger des victoires législatives là où ils pourraient trouver un terrain avec Donald Trump.

La démocrate Nancy Pelosi, qui sera vraisemblablement Présidente de la Chambre des représentants dès l’année prochaine, a affirmé, mardi soir, que les résultats de ce scrutin « dépassent Démocrates et Républicains, en ce sens qu’il s’agit d’un appel à restaurer le principe constitutionnel de l’équilibre des pouvoirs et du contrôle de l’action de l’exécutif que dirige le Président Trump« .

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