Contre vents et marrées, Biden engrange des succès

Les vents seraient-ils en train de tourner en faveur des démocrates aux Etats-Unis, en dépit des prédictions des politologues qui annonçaient une cruelle défaite pour le parti au pouvoir? Cette météo politique n’a rien d’infaillible, mais les nouvelles de ces derniers jours ont de quoi requinquer le moral de la formation du président Joe Biden.

Il vient d’enregistrer quelques succès législatifs dont un est majeur: l’adoption de la loi sur la réduction de l’inflation. Cette loi a pu être approuvée grâce aux efforts du chef de la majorité, le sénateur Chuck Schumer, qui a réussi à ramener au bercail, le sénateur de Virginie occidentale, Jon Manchin et la sénatrice de l’Arizona, Kyrsten Sinema, deux centristes qui, comme les républicains, trouvaient la proposition trop coûteuse.

Les démocrates avec leurs 50 voix, plus celle de la vice-présidente, Kamala Harris, qui préside la Chambre Haute, ont pu faire adopter la loi, 51-50, aucun républicain n’ayant voté pour. Elle est certes plus modeste que l’originale, «Reconstruire en mieux», mais cette version allégée n’en est pas moins historique en ce sens qu’elle contient plus de 300 milliards pour le climat, et va permettre à Medicare, sorte de sécurité sociale, de négocier directement avec les compagnies pharmaceutiques le prix des médicaments, outrageusement chers aux Etats-Unis. La législation limite aussi les échappatoires fiscales dont abusent les grosses entreprises et les riches pour payer moins d’impôts. Elle va enfin contribuer à réduire le déficit. Pour Joe Biden et son administration, c’est une grosse victoire, après une année difficile.

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Autre source d’optimisme pour les démocrates, la victoire des défenseurs de l’avortement au Kansas. Lors d’un référendum, les électeurs devaient approuver ou rejeter un changement à la Constitution de l’Etat. Ce changement avait pour objet de pouvoir à terme interdire les interruptions volontaires de naissance au Kansas. Les «Non » l’ont emporté à une large majorité: 59% contre 41%, soit 4 électeurs sur cinq, ce qui représente dans un Etat conservateur, une immense victoire. Leur vote est le reflet du sentiment général des Américains qui désapprouvent l’arrêt de la Cour suprême, révoquant le droit à l’avortement. Une aubaine pour les démocrates qui espèrent que cette question soulèvera suffisamment la colère de l’électorat, notamment féminin qui représente 51% aux Etats-Unis, et le mobilisera pour les élections de mi-mandat de novembre. D’aucuns s’attendent à voir pendant la campagne de ces derniers mois, les républicains mettre l’accent sur l’inflation, les difficultés des Américains à joindre les deux bouts, alors que les démocrates insisteront eux sur l’extrémisme de leurs opposants, notamment sur la question de l’avortement et des armes.

La situation économique semblant s’améliorer légèrement, les démocrates ont peut-être des raisons d’entrevoir l’avenir avec moins d’anxiété. Leur défaite pourrait – être moins cuisante qu’annoncée. Si à la Chambre, leurs chances de conserver leur majorité est improbable, elles sont meilleures au Sénat, où les républicains alignent nombre de candidats qui, mis à part le soutien qu’ils ont reçu de Donald Trump, souffrent d’un manque de stature pour l’emploi, ou défendent des positions extrêmes qui les rendent vulnérables. La loyauté envers l’ancien président a permis à beaucoup de franchir le cap des primaires, mais face à de meilleurs candidats démocrates, la victoire en novembre est loin d’être garantie.

Avec MAP

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