Coopération université-entreprise : Clé de la politique d’innovation

« L’entrée dans une économie mondiale fondée sur l’innovation implique une gestion nouvelle et motivante du capital intellectuel : chercheurs, doctorants, diplômés, créateurs, inventeurs, entrepreneurs ».

C’est ce que vient d’indiquer le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), dans un avis intitulé « Pour une politique d’innovation qui libère les énergies au service d’un nouveau modèle industriel ». Le CESE relève en effet qu’au Maroc, l’incitation à l’innovation demeure insuffisante et nécessite une collaboration étroite entre tous les acteurs : Entreprises, universités et Etat.

Les entreprises innovantes se trouvent dans une position de faiblesse face aux concurrents internationaux en raison d’un certain nombre de difficultés administratives et réglementaires, a affirmé le CESE. « Les indicateurs de l’innovation confirment d’ailleurs ce constat : le nombre de brevets déposés à l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) reste faible et le classement du Maroc au « Global Innovation Index » stagne autour de la 74ème place depuis plusieurs années », a-t-il précisé.

Dans ce contexte, le CESE a appelé à renforcer le rôle de l’université qui est faiblement intégrée dans le développement des politiques industrielles, notant que lorsque les universités s’impliquent dans des relations avec les entreprises, elles se retrouvent face à des limites dues à l’inadaptation de leur dispositif administratif et légal (ressources, textes réglementaires et procédures) notamment pour la gestion des activités de recherche.

Les experts du CESE ont fait remarquer également que les universités souffrent d’un manque d’attractivité pour recruter des compétences et également de la difficulté de gérer les fonds objet de contrat de recherche avec les entreprises. « Les contrats de recherche qu’une entreprise pourrait conclure avec une équipe de recherche universitaire spécifique ne peuvent être rédigés qu’entre l’université représentée par son président et l’entreprise sans l’implication efficiente de l’équipe qui va réaliser le travail », ont-il ajouté.

Ainsi, le manque financement de l’innovation a impacté le développer les politiques de nos industries. Selon le Conseil, le financement de l’innovation doit couvrir l’ensemble des étapes de l’innovation et doit mobiliser conjointement acteurs privés et acteurs publics. « Aujourd’hui, le budget de l’État (0,8% du PIB) concernant la recherche publique est très faible en comparaison avec les standards internationaux (la moyenne mondiale a été de 2,27% en 2018) », a-t-il noté.

Par ailleurs, le CESE a constaté qu’une prise de conscience progressive de l’impératif d’innovation s’est produite dans le pays. « Il se félicite que cette prise de conscience ait été accélérée par la pandémie Covid-19, qui a vu naître dans tout le pays des initiatives publiques et privées, industrielles et universitaires remarquables, et tout naturellement orientées vers la recherche et le développement de divers produits et services dans le cadre de projets coopératifs et mobilisateurs », a-t-il souligné.

Dans ce sens, le CESE a proposé une batterie de recommandations stratégiques et opérationnelles, dont notamment le développement de la coopération Université/entreprise, ainsi que la mise en place d’un environnement institutionnel, juridique et financier susceptible de soutenir l’innovation au Maroc et d’augmenter significativement son impact, et ce en supprimant les multiples barrières héritées de systèmes passés, et qui peuvent être retirées sans avoir à changer la loi ni à en instaurer de nouvelles.

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