COP22 : Les Africains ne doivent plus être spectateurs mais les acteurs du changement

 

Les Africains ne doivent plus être spectateurs, mais les acteurs du changement qu’offre l’opportunité de la 22e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 22), qui se tiendra en novembre à Marrakech, en terre africaine, a souligné M. Salaheddine Mezouar, président de la COP22 et ministre des Affaires étrangères et de la coopération.

« Il faut que nous soyons les acteurs du changement et que nous nous imposons dans le concert des nations par rapport aux enjeux du climat », a insisté M. Mezouar, qui recevait, mercredi à Rabat, une délégation de journalistes africains en visite au Maroc.

« La question de l’environnement intéresse le continent mais aussi conditionne son avenir », a-t-il estimé, notant que les chiffres et les projections sont « suffisamment parlants pour alerter les sociétés civiles » sur les enjeux environnementaux auxquels l’Afrique fait face.

Le ministre a assuré que « le Maroc est déterminé à faire de cette COP celle de l’Afrique et des Etats insulaires qui sont les plus vulnérables des changements climatiques », appelant les journalistes africains à devenir des acteurs de la conscientisation des citoyens et de la société civile en Afrique pour que cette édition ne soit pas l’affaire des experts et des spécialistes seuls.

Dans ce cadre, il a indiqué que les initiatives que le Maroc veut prendre sont celles qui « parlent aux Africains et qui peuvent être mises en œuvre », conformément aux ambitions de la COP22 qui sont « l’action et le concret ».

« Nous avons aujourd’hui une idée suffisamment claire à propos des priorités du continent », a-t-il dit citant notamment la réorganisation des cités pour faire face à l’enjeu des déplacements urbains, la lutte contre la désertification qui menace 60 pc des terres arables, et la sécurité alimentaire, une équation fondamentale qui requiert une action commune.

Il a rappelé que la COP21, tenue l’année dernière à Paris, a été un « moment important » du fait de la signature de l’Accord de Paris, notant que la question fondamentale liée à la mise en œuvre de cet accord est restée en suspens, d’où l’importance de la COP22 qui sera celle de l’action.

Il faut ainsi faire avancer des sujets importants comme le financement; le renforcement des capacités et l’implication de la société civile, du secteur privé et des gouvernements locaux et régionaux en vue d’accélérer la mise en œuvre des décisions de la COP21 dans leurs pays respectifs, ainsi que les Contributions déterminées des pays au niveau national (NDCs).

Au cours des débats, le ministre a évoqué le défi de la gestion d’un nombre aussi important de participants à cette manifestation planétaire, notant que les organisateurs s’attendent à une participation « quantitative et qualitative estimée à 20.000 personnes ».

« Nous savons qu’après l’accord de Paris, il y’ aura un intérêt grandissant et un changement de conscience », a-t-il dit, notant que le Maroc a pris toutes les mesures nécessaires et a communiqué aux pays sur tous les aspects de la logistique pour faciliter l’hébergement et la participation des délégations.

Interrogé sur l’annonce du retour du Maroc à l’Union africaine (UA), le ministre a souligné que le Royaume n’a jamais quitté l’Afrique. Il a quitté une institution qui a créé « une anomalie dans l’histoire de ce continent. Reconnaître un mouvement comme étant un Etat, sans territoire et son population, était la plus grande violation des règles d’une organisation continentale », a-t-il rappelé, soulignant, pour autant, que le Maroc a toujours maintenu des relations avec les pays frères.

« Nous avons décidé de revenir au sein de l’institution africaine parce que les enjeux de l’Afrique d’aujourd’hui seront déterminants demain », a-t-il ajouté, rappelant que la majorité des pays africains, des pays amis, ont insisté que le Maroc rejoigne l’UA, considérant qu’il pourra apporter énormément à cette institution.

Concernant l’affaire du Sahara, il a rappelé que la seule proposition sur la table des négociations est celle de l’autonomie avancée présentée en 2007 par le Maroc et reconnue par la communauté internationale comme sérieuse et crédible.

Il a, à ce titre, souligné que « l’UA doit être impartiale si elle veut contribuer à la résolution de ce problème », en soutenant l’approche et la facilitation de l’ONU pour parvenir à la solution mutuellement acceptable « qui ne peut être que l’autonomie avancée ».

A la question de savoir si l’absence du Maroc de l’UA avait affecté ses relations avec les pays africains, le ministre a répondu par la négative, estimant plutôt que cette absence « a réduit l’intensité des relations avec certains pays ».

Aujourd’hui, a-t-il relevé, une nouvelle génération de dirigeants africains, qui a hérité de ce problème embarrassant, souhaite que l’ambiance ne soit plus ‘intoxiquée’ à cause de cette question, et porte désormais un regard extrêmement positif sur le Maroc, y voyant un pays fascinant qui a su mettre en place un modèle de développement qui marche et une société tolérante et ouverte.

Et d’ajouter que la volonté de SM le Roi Mohammed VI de développer un partenariat Sud-Sud structuré et organisé a trouvé un écho très fort chez la majorité de ces leaders convaincus que l’approche marocaine mérite l’intérêt et la considération.

La visite de la délégation des médias africains au Maroc, à l’invitation du Comité de pilotage de la COP22, permettra à 55 journalistes, représentant les médias (presse écrite, télévision et digital) de 28 pays africains, de mieux appréhender les enjeux liés à la lutte contre le dérèglement climatique et à cet évènement.

 

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