Coronavirus : Cinq questions au pneumo-allergologue Jamal Idrissi Bouzidi

Le pneumo-allergologue Jamal Idrissi Bouzidi répond à cinq questions de la chaîne satellitaire M24 de la MAP sur les moyens de prévention contre la pandémie du nouveau Coronavirus (Covid-19), ses symptômes et son traitement:

1- Qu’est-ce que le Covid-19 et comment se transmet-il entre les individus ?

Le Covid-19 appartient à la famille des Coronavirus, son appellation est due à l’apparence des virions en forme de couronne sous microscope électronique et le nom « Corona » est dérivé des langues française et anglaise signifiant « couronne ». Il s’agit ensuite d’une grande famille qui comprend d’autres virus. Le monde a connu l’épidémie de SRAS en 2002 en Asie, et le « syndrome respiratoire au Moyen-Orient » en 2012 en Arabie saoudite, qui considère le chameau comme étant le transmetteur le plus probable de cette maladie.

Quant au Coronavirus, la maladie est apparue fin 2019 à Wuhan, en Chine, et ce qui est dangereux par rapport à ce virus, c’est que ses caractéristiques étaient inconnues, car ce n’est pas un être vivant, il vit au dépend des cellules animales ou humaines vivantes et utilise leur mécanisme de reproduction. C’est un génotype de la classe (ARN) et non (ADN), caractérisé par sa grande capacité de transformation, qui peut être positive ou négative, et aujourd’hui nous avons deux types, à savoir S et L. L est considéré comme le plus féroce et l’infection est principalement causée par l’intermédiaire des gouttelettes respiratoires émises lorsqu’une personne tousse ou éternue, ou par l’intermédiaire des gouttelettes de salive ou de sécrétions nasales.

2 – Quels sont les symptômes qui apparaissent sur la personne infectée par le virus ?

Les symptômes sont répartis en deux stades, apparaissant au premier stade sous la forme de rhumes saisonniers à travers une température élevée, des douleurs à la gorge et à la tête, une toux sèche, des douleurs articulaires et musculaires, et le second stade, plus difficile, se manifeste par une difficulté respiratoire sévère qui peut nécessiter l’hospitalisation dans un service de réanimation. Les scientifiques ont récemment remarqué, lors de l’autopsie des cadavres dont la mort est due au Coronavirus, que la cause principale du décès est l’obturation des artères.

3- Le Covid-19 a-t-il des conséquences sur la femme enceinte ? Menace-t-il la santé du fœtus ?

On sait que la femme enceinte est plus susceptible d’être affectée par le virus que la femme non enceinte, car durant la grossesse son immunité est faible et elle est exposée au risque de développer des maladies comme le diabète et l’hypertension artérielle à partir de la 25e semaine de grossesse. Par conséquent, une femme enceinte doit prendre un ensemble de précautions, notamment rester à la maison et ne pas sortir, sauf en cas d’urgence, pour éviter l’infection au virus.

A l’instar de ses prédécesseurs, le « SRAS » et le « syndrome du Moyen-Orient », ce virus ne passe pas dans le lait maternel et n’atteint pas le liquide amniotique du fœtus et, par conséquent, ne cause pas de malformations congénitales au fœtus. Mais lorsque la femme enceinte est infectée par le virus au cours des trois premiers mois, et si sa température augmente, cela peut provoquer des anomalies fœtales.

4 – Les mesures proactives prises par le Maroc ont-elles contribué à endiguer la propagation du virus ?

La situation au Maroc est aujourd’hui stable et maîtrisée, grâce aux mesures prises sous les Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, notamment la fermeture des frontières, la mise en quarantaine et la fermeture des écoles, l’interdiction des rassemblements et l’utilisation de la chloroquine, en profitant de l’expérience de la Chine, de la Corée du Sud et d’un groupe de pays, ainsi que de l’expérience du Professeur Didier Raoult et l’utilisation obligatoire des masques de protection. Toutes ces mesures importantes ont permis au Maroc de contrôler la situation à ses débuts.

Actuellement, d’autres décisions très importantes consistent à prescrire de la chloroquine dès qu’un cas est suspecté être porteur du virus et également à toutes les personnes entrées en contact avec lui après l’apparition des résultats des tests.

5 – Pourrait-on parvenir à identifier un traitement ou un vaccin efficace contre le virus ? et quels sont les moyens de prévention à privilégier ?

Il n’existe actuellement aucun traitement approuvé pour le Coronavirus. Il n’y a que des tentatives dans le monde entier d’utilisation de médicaments qui réduisent les symptômes de la maladie, principalement l’hydrochloroquine et l’azithromycine. Lorsque ces médicaments sont utilisés dans les premiers stades de la maladie, ils peuvent produire des résultats positifs, car ils minimisent l’effet du virus et par conséquent les personnes infectées n’atteignent pas le stade de réanimation. En Australie, par exemple, on utilise un vaccin contre la tuberculose. Tout est encore à l’étude et il n’y a pas de traitement définitif pour la maladie.

Quant au vaccin, tous les pays du monde font de nombreuses tentatives et se précipitent pour le trouver, mais ce vaccin ne peut être prêt avant un an et demi, ce qui représente un délai normal.

La prévention reste, en outre, le moyen efficace d’éviter l’infection au virus, notamment en appliquant la quarantaine, en utilisant les masques de protection et en respectant la distance de sécurité. La Chine et les pays d’Asie sont un exemple du succès de ces mesures préventives.

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