Corruption dans le secteur de la santé : Le parquet procède à une vague d’arrestations

Le rapport de la Cour des comptes publié récemment est-il en train de faire ses effets ? Dans ce rapport qui concerne la période 2019/2020, plusieurs secteurs ont été encore épinglés comme ce fut la plupart du temps. Pointés du doigt pour des défaillances, ces institutions que sont la santé, l’éducation et la justice multiplient les contre-performances en matière de bonne gestion. Aujourd’hui les suites semblent apporter des effets avec l’arrestation de plusieurs employés du ministère de la santé pour des présumés actes de corruption.

Environ 31 cadres, ingénieurs et employés des directions centrales et régionales du ministère de la Santé, ainsi que des entrepreneurs, ont été arrêtés hier à Casablanca pour leur implication présumée dans des détournements et dilapidations de deniers publics et la manipulation de marchés publics. Les accusés ont été déférés devant le procureur général près le tribunal de Casablanca (2ème instance).
Il s’agirait de 18 responsables des directions centrales et régionales du ministère de la Santé, dont des cadres, des ingénieurs et des employés, ainsi que de 13 entrepreneurs et leurs employés.
Le procureur a ordonné des investigations approfondies et des confiscations
Le Parquet général, à l’issue de la première audience, a ordonné l’ouverture d’une enquête pour « soupçons de fraude dans l’exécution et la passation de marchés publics dans le secteur de la santé ces dernières années, contre pots-de-vin importants, abus de pouvoir, corruption et fourniture d’ équipements médicaux et paramédicaux et complicité de certains employés et ingénieurs des directions centrales et régionales du secteur de la santé dans la divulgation de secrets d’affaires à des prestataires de services et à des chefs d’entreprises privées », selon un communiqué du Parquet général.
« Les investigations menées ont conduit à la saisie d’importantes sommes d’argent auprès de deux ingénieurs biomédicaux travaillant dans le secteur de la santé, qui sont considérées comme des pots-de-vin », indique le communiqué. Selon les mêmes informations, les contrats gouvernementaux en question ont également été examinés, enquêtés et révisés, et des décisions judiciaires de confiscation de biens et de gel de fonds prétendument tirés de ces activités criminelles ont été exécutées.
19 personnes toujours en garde à vue
Suite à ces indices concordants, le parquet a ordonné le placement en détention provisoire de 19 des suspects et a soumis les autres à un contrôle judiciaire allant de l’interdiction de quitter le pays au dépôt de mesures de sécurité financière dans le fonds du tribunal pour garantir leur participation au procès.
Depuis des mois, des politiciens de l’opposition au parlement accusent notamment le ministère de la Santé d’incohérences dans l’attribution des marchés publics et des mesures de construction. Surtout dans le contexte de la pandémie de Covid-19, le volume des récompenses du ministère de la Santé a considérablement augmenté. Des équipements de protection, des matériaux, des équipements et des consommables pour les cliniques, les patients et en particulier pour les employés du secteur de la santé ont été largement achetés à l’étranger. Depuis plusieurs années, le Maroc investit davantage dans le système de santé, qui rattrape son retard depuis des décennies.

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