Côte d’Ivoire : le gouvernement ne veut plus de vieilles voitures sur ses routes

Le gouvernement ivoirien souhaite rafraîchir le parc automobile de la Côte d’Ivoire et optimiser le transport routier. Pour ce faire, il a adopté, lors du Conseil des ministres du mercredi 6 décembre dernier, deux décrets portant limitation de l’âge des véhicules d’occasion, importés dans le pays et leur durée d’exploitation.

Dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, le gouvernement d’Abidjan a émis deux décrets pour limiter l’âge des voitures importées et leur durée d’exploitation. Cela devant permettre de réduire l’émission des gaz à effet de serre, mais également les accidents de la route, très fréquents dans le pays. De ce fait, l’âge limite des taxis d’occasion importés est désormais, fixé à cinq ans, quand celui des minicars de 9 à 34 places et les camionnettes de 0 à 5 tonnes est fixé à sept ans. Pour les cars de plus de 34 places et les camions de plus de 5 tonnes, la limite est de 10 ans, pendant que les véhicules de tourisme, eux, plafonnent à 5 ans. Cette mesure qui est une première du genre dans le pays, vise à retirer les vieux véhicules de la circulation, source de pollution, mais surtout à réduire, considérablement, les accidents de la route.

4.800 accidents de la circulation ont été enregistrés dans le pays, au premier semestre, dont 65 % dans la capitale Abidjan. Selon M. Amadou Kone, ministre du transport, l’âge moyen des véhicules en circulation, en Côte d’Ivoire est supérieur à 20 ans, dont 75 % ont un âge supérieur à 16 ans. Concernant la durée d’exploitation des véhicules sur le territoire ivoirien, celle-ci est fixée à « 7 ans pour les taxis, 10 ans pour les minicars de 9 à 34 places, 10 ans pour les camionnettes, 15 ans pour les cars de plus de 34 places et 20 ans pour les camions », a déclaré le ministre ivoirien du transport qui a, par ailleurs, annoncé un renforcement des contrôles techniques des voitures. Toutefois, les importateurs de véhicules qui ont des commandes en cours bénéficient d’un sursis de 3 mois. Le décret sur la limitation d’âge n’entrera en vigueur qu’à partir de mars 2018. Quant aux véhicules déjà en circulation sur le territoire, une période d’exploitation de 10 ans leur a été accordée, au cours de laquelle des opérations de retrait de voitures âgées seront effectuées.

                                                                           Une décision très critiquée

Si les objectifs visés par ces deux décrets sont nobles, du côté des exportateurs de véhicules et de certains particuliers, la pilule a du mal à passer. En effet, depuis l’annonce du gouvernement, ils sont de plus en plus nombreux à manifester leur colère et leur incompréhension, principalement sur les réseaux sociaux. Tous remettent en question la limite d’âge qu’ils trouvent excessivement basse, bien en deçà des standards appliqués dans les pays développés, et se demandent à qui profitent, réellement, les nouvelles mesures. Car en principe, des véhicules plus jeunes sous-entendent des véhicules plus chers, donc hors de portée de la bourse des moins nantis.

Pour la plupart d’entre eux, des contrôles techniques plus rigoureux auraient suffi à résoudre les problèmes d’accidents et de pollution. « S’il y a une société chargée du contrôle technique automobile en Côte d’Ivoire, alors il faudra que cette structure-là puisse être vraiment rigoureuse. Mais le problème c’est quoi ? Les gens font des arrangements dans cette société-là pour avoir des certificats de visite technique », a déclaré Adama Touré, le président de la Coordination nationale des gares routières.

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