Covid-19 en Chine : Submergés, les hôpitaux se mobilisent pour traiter les cas graves

Par Abdelghani AOUIFIA

Ébranlée par une sévère vague d’infections au Covid-19, la Chine poursuit la mobilisation de ses hôpitaux à travers tout le territoire pour offrir un traitement efficace et surtout rapide des infections graves. Les médias officiels ont rapporté lundi que les hôpitaux et autres centres de santé, déployés pour faire face à l’actuelle poussée de la pandémie du pays, ont renforcé leurs ressources logistiques pour affronter les flux massifs des personnes infectées.

Les staffs médicaux travaillent 24 heures sur 24 pour traiter les cas graves et sauver des vies, indiquent les médias. La Chine est au cœur d’une nouvelle flambée, qui a coïncidé avec la récentes levée des restrictions strictes, prescrites dans le cadre de la stratégie dite de « zéro Covid », mise en œuvre depuis le déclenchement de la pandémie il y a plus de trois ans. Aucune indication n’est disponible sur l’ampleur de la pandémie dans le pays, les autorités ayant cessé de fournir des données sur le nombre des infections. Face à une situation qui s’aggrave, les médias rapportent que les hôpitaux dans plusieurs régions du pays ont augmenté les unités de soins intensifs et des ventilateurs pour être capables de faire face au nombre croissant des cas graves. « Plusieurs médecins ont continué à travailler, même s’ils sont eux-mêmes infectés », indique Yu Kaijiang, président de l’hôpital universitaire de Harbin, au nord-est de la Chine. « Aucun effort n’est épargné pour sauver les vies », indique le responsable, dont les propos traduisent la gravité de la situation.

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Même situation à Taiyuan, chef-lieu de la province de Shanxi (nord), où l’unité de soins intensifs de l’hôpital principal Shanxi Bethunne, fonctionne à pleine capacité. Les lits de l’unité ont été portés à 54 au lieu de 30 pour traiter le nombre sans cesse croissant des infections, indiquent les responsables de l’hôpital. « Nous ne nous battons pas seuls. Avec le soutien de tout le monde, nous allons dépasser cette période difficile », indique Wu Wenjing, responsable des infirmiers de l’unité des soins intensifs de l’hôpital, sur un ton qui traduit l’inquiétude face au virus et ses variants imprévisibles. Dans la capitale Beijing, le nombre des cas graves ne cesse d’augmenter, indiquent les médias officiels, sans donner de chiffres sur le nombre de ces cas conformément à la directive officielle. Les hôpitaux de la capitale ont augmenté le nombre de lits tout en renforçant les ressources médicales. Des sessions de formation rapide ont même été organisées sur le traitement des cas graves. « Le diagnostic et le traitement rapide des patients qui peuvent développer des conditions graves, est d’une importance capitale », indique Du Bin, vice-président du Peking Union Medical College Hospital.

Après la levée de toutes les restrictions, qui avaient permis au pays de naviguer, sans grandes pertes, au summum de la pandémie en 2020 et 2021, la Chine s’apprête à traiter, à partir du 8 janvier, le Covid-19 comme une maladie « contagieuse » moins dangereuse. Selon les directives de la Commission nationale de la Santé (l’équivalent d’un ministère de la santé), le Covid-19 ne sera plus considéré comme une « pneumonie ». Selon les responsables de la Commission ce changement signifie que le pays passe désormais de la prévention des infections au traitement médical de ces infections. Il est nécessaire dans l’actuelle situation d’empêcher la hausse des cas graves et des décès, indique Liang Wannian, chef du panel d’experts chargé de la gestion de la réponse au Covid-19 au sein de la Commission nationale de la santé. Il s’agit d’efforts de longue haleine, le pays étant au début de vagues successives d’infections.

Des experts gouvernementaux avaient mis en garde que la Chine va faire face à trois vagues d’infections jusqu’au mois de mars prochain. D’après les analystes, la situation risque de s’aggraver à l’approche des vacances du printemps, attendus à la fin du mois de janvier. Les villes, y compris Beijing, la métropole de près de 26 millions d’habitants, renforcent leurs infrastructures de santé. Des hôpitaux provisoires ont été aménagés même dans les stades de sport et les centres d’exposition. L’industrie pharmaceutique du pays est également mobilisée pour augmenter la production de masques, de kits de test d’antigène et de médicaments contre la fièvre et la douleur. De nombreuses unités fonctionnent 24 heures sur 24 pour répondre aux exigences d’une situation, qui semble être ouverte sur toutes les éventualités.

Avec MAP

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