Covid-19 : le HCP prévoit une perte de 29,7 MMDH

L’activité économique a connu un ralentissement plus sensible, durant le premier trimestre 2020, avec une croissance économique qui aurait décéléré pour atteindre +0,7%, selon le HCP. Pour le deuxième trimestre, l’institution de Ahmed Lahlimi prévoit une perte globale potentielle d’environ 29,7 MMDH, amputant la croissance économique nationale de 8,9 pts.

La récente note du HCP sur les nouvelles estimations de la croissance économique pour le premier trimestre 2020 et les prévisions pour le deuxième trimestre, indique que cette révision à la baisse de l’activité économique serait « attribuable à l’accentuation du repli de la valeur ajoutée agricole à -4,4%, suite aux faibles performances des productions végétales, en l’occurrence les céréales dont la production se serait abaissée à son niveau le plus bas, depuis 2007 ».

La croissance de la valeur ajoutée hors agriculture (industries manufacturières, l’électricité,…) aurait décéléré pour atteindre +1,4%, au lieu de +1,6% prévue le 7 avril. La croissance du secteur tertiaire s’est établie à 2,6% au premier trimestre 2020.

Selon les données collectées par le HCP, les exportations de biens et services en volume auraient augmenté de 0,3% au premier trimestre. Les exportations des phosphates et dérivés auraient fait preuve d’une plus forte résilience que prévu, avec une sensible hausse en volume, pour une baisse en valeur limitée à -5,5%. Les importations auraient, pour leur part, ralenti, affichant une augmentation de 1% seulement, au lieu de +3% un an plus tôt, situant ainsi la contribution de la demande extérieure nette à la croissance du PIB à -0,3 point.

Par ailleurs, le soutien apporté par la demande intérieure à la croissance économique se serait affaibli au premier trimestre 2020. La consommation finale des ménages a enregistré une hausse de 1,9%, portée par la hausse des dépenses alimentaires et une progression de la consommation des administrations publiques de 3,6%.

S’agissant des investissements, ils auraient enregistré un repli de 2,4%. Cette régression aurait été, principalement, le fait d’un mouvement de déstockage plus important des entreprises et d’un ralentissement de l’investissement en équipement industriel et en immobilier.

Concernant les prévisions pour le deuxième trimestre, le HCP a prévu que la croissance de la demande étrangère adressée au Maroc a été révisée à la baisse, pour atteindre -12,5% au deuxième trimestre 2020, au lieu de -6% prévu au 7 avril, suite au fléchissement attendu des importations des principaux partenaires commerciaux du Royaume. Dans ces conditions, les exportations de biens et services en volume devraient reculer de 6,1%. Les importations devraient, de leur côté, baisser de 8,4%, minées par la baisse de la demande pour les produits bruts, les biens d’équipement et les biens de consommation.

En outre, l’institution publique indique que la croissance de la consommation des ménages devrait connaître une baisse de 1,2%, due notamment au repli des dépenses de l’énergie, des biens durables, de transport, de restauration et de loisirs, ajoutant que l’investissement poursuivrait son repli au rythme de -26,5% par rapport au deuxième trimestre 2019, subissant une accentuation du mouvement de déstockage des entreprises.

Le PIB global devrait régresser de 6,8% au deuxième trimestre 2020, résultant de l’aggravation de la crise sanitaire COVID-19 qui pousserait les entreprises à limiter au maximum leurs besoins de financement, dans un contexte d’incertitude quant à la reprise de la demande.

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