COVID-19: malgré un pic de décès, New York commence à voir le bout du tunnel

Malgré un pic des décès enregistrés au cours de ces derniers jours, l’Etat de New York, épicentre de la pandémie du coronavirus aux Etats-Unis, commence à voir le bout du tunnel à la faveur d’une baisse notable du taux des hospitalisations.

L’Etat de près de 20 millions d’habitants, a pourtant enregistré à la date de vendredi un total de 7.844 décès liés au virus, soit presque la moitié des fatalités dans tout le pays.

« Je suis prudemment optimiste », a déclaré le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, lors de sa conférence de presse quotidienne, en faisant état d’une « baisse dramatique » des infections et du taux d’hospitalisation et d’admission aux unités de soins intensifs.

En général, New York est « en train d’aplatir la courbe » des infections, a-t-il assuré. « La mauvaise nouvelle » reste, selon lui, le bilan élevé des personnes succombant au virus.

« Nous continuons d’avoir un très grand nombre de morts », a déploré M. Cuomo, qui a fait état de 777 nouveaux décès durant la journée du 9 avril.

En effet, l’Etat de New York a connu au cours de ces trois derniers jours des chiffres records de décès journaliers. Une situation qui s’explique, selon les experts sanitaires, par le fait que les malades graves hospitalisés depuis plusieurs jours, voire des semaines pour certains, succombent maintenant, de plus en plus, à la Covid-19. Car, le plus longtemps une personne malade est admise aux soins intensifs sous respiration artificielle, le moins de chance elle a d’en sortir vivante.

« Nous sommes maintenant en train de perdre les personnes hospitalisées au plus fort de la pandémie », a regretté M. Cuomo.

Le gouverneur démocrate de New York a aussi insisté sur l’importance du strict respect des mesures de distanciation sociale en vigueur depuis une vingtaine de jours, estimant que ces restrictions sont la clef du maintien sous contrôle de la pandémie.

« Le moment où l’on va baisser la garde, vous allez voir le nombre d’hospitalisation monter en flèche, et nous ne sommes pas en mesure de faire face à autant de malades », a-t-il mis en garde.

Selon lui, si l’Etat de New York a pu actuellement augmenter la capacité de ses hôpitaux à 90.000 lits, certains modèles de projection avertissent toutefois que le nombre de malades nécessitant hospitalisation pourrait atteindre jusqu’à 136.000. Par conséquent, « nous devons rester sur la même trajectoire » de distanciation sociale, a-t-il insisté.

Ce message a également été réitéré vendredi par le vice-président américain, Mike Pence, pour l’ensemble du pays, en soulignant qu’il était « impératif » pour les Américains de continuer à respecter la distanciation sociale afin d’éviter une nouvelle flambée de l’épidémie.

Même son de cloche chez la coordinatrice du groupe de travail de la Maison Blanche sur le coronavirus, Deborah Birx, qui a également appelé à la prudence en avertissant que malgré les tendances encourageantes observées dans certaines régions ces derniers jours, notamment New York, le pic de la pandémie n’a pas encore été atteint aux Etats-Unis.

Mais la politique de distanciation sociale, aussi efficace soit-elle pour contenir la pandémie, ne peut se prolonger éternellement, et les responsables locaux et fédéraux commencent déjà à préparer les scénarios d’un retour graduel à la normale.

« La prochaine question que nous devrions aborder est la réouverture de l’économie », a déclaré le gouverneur Cuomo, pour qui, la clef de voute du retour à la normale réside dans les tests d’anticorps.

« Mais ça ne sera pas un retour automatique à la normale, mais plutôt un long processus graduel », a-t-il averti.

De son côté, le président Donald Trump a déclaré que la décision de mettre fin aux mesures de distanciation sociale aux Etats-Unis, vraisemblablement pour début mai, sera certainement « la plus importante » de sa vie.

Par Naoufal Enhari- MAP

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