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Criquets pèlerins : la région d’Al Haouz assiégée par une invasion

C’est un spectacle inquiétant qui se déroule sous le ciel d’Al Haouz. Les habitants scrutent avec anxiété les nuées sombres qui tourbillonnent au-dessus de leurs champs. Le murmure lointain des essaims de criquets pèlerins devient une rumeur menaçante, un mauvais présage pour les récoltes de la saison. Ces insectes, surgis des confins désertiques du sud, avancent sans relâche, dévorant tout sur leur passage.

Les criquets pèlerins, ces insectes, connus pour leur voracité et leur capacité à proliférer en un temps record, n’épargnent rien : ni les céréales à peine semées, ni les pâturages sur lesquels repose l’équilibre fragile des élevages locaux. Les agriculteurs, premiers témoins et premières victimes de cette invasion, ne cachent plus leur angoisse. Ils craignent pour leurs récoltes, mais aussi pour leurs moyens de subsistance, déjà fragilisés par une série de crises climatiques et économiques successives.

Face à la menace, les autorités ont rapidement déployé un dispositif d’urgence. Des centres de commandement ont été mis en place dans les provinces concernées, mobilisant des équipes spécialisées dans la reconnaissance et la lutte antiacridienne. Ces équipes, armées de pulvérisateurs et de pesticides, tentent de suivre la progression des essaims pour enrayer leur expansion. Dans les airs, des avions de traitement sont prêts à intervenir, survolant les zones les plus vulnérables.

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La situation est d’autant plus préoccupante que les criquets pèlerins se reproduisent à une vitesse fulgurante, même dans des conditions météorologiques peu favorables. Selon les experts, un seul essaim peut couvrir plusieurs kilomètres carrés et consommer en une journée l’équivalent des récoltes nécessaires pour nourrir des milliers de personnes. Une telle capacité de destruction, alliée à leur mobilité, fait craindre une extension rapide de l’invasion vers d’autres régions agricoles.

Dans les campagnes, la mobilisation est générale. Les agriculteurs et les habitants appellent les autorités à redoubler d’efforts pour contenir l’invasion avant qu’elle ne se transforme en crise alimentaire majeure. Cependant, les moyens de lutter contre ces essaims sont limités, selon les agriculteurs d’Al Haouz, qui craignent de perdre récoltes et animaux.

Pour l’heure, la riposte s’organise, mais la lutte s’annonce longue et incertaine. Le Maroc a déjà été confronté à des invasions acridiennes par le passé, mais la multiplication de ces crises, exacerbées par le réchauffement climatique, donne à cette nouvelle attaque une ampleur redoutable. Les agriculteurs, épuisés, appellent à une mobilisation nationale pour sauver ce qui peut l’être encore.

La guerre contre les criquets pèlerins est engagée, mais son issue reste suspendue à l’efficacité et à la rapidité des moyens déployés. À Al Haouz, la terre attend dans un silence inquiet que la menace soit enfin repoussée.

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