Crise aux Etats-Unis : Justin Trudeau critiqué pour son « silence »

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a été vivement critiqué mercredi par l’opposition pour ne pas avoir dénoncé la position du président américain qui menace d’envoyer l’armée mater les manifestations antiracisme, estimant qu’il s’agissait d’un « manque de leadership ».

Invité mardi à commenter les propos du président Donald Trump, le chef de l’exécutif avait mis plus de 20 secondes avant de faire part de sa « consternation face à ce qui se passe aux États-Unis ».

Selon lui, « c’est le moment de rassembler les gens, d’écouter, d’apprendre quelles sont les injustices qui se poursuivent depuis des années, malgré des progrès ».

Le chef du parti souverainiste Bloc québecois Yves-François Blanchet a déploré le fait que le Premier ministre ait choisi de dénoncer le racisme au Canada plutôt que de critiquer le président Trump.

« La chose responsable à faire n’était pas d’opter pour ce silence, mais plutôt de dire ce qu’il n’a pas eu le courage de dire : le président américain, encore une fois, jette de l’huile sur un feu dangereux, contre des gens qui expriment, la plupart de façon pacifique, tristesse, indignation, colère », a-t-il estimé dans des déclarations relayées par les médias.

M. Trudeau a « manqué à sa responsabilité de se tenir debout face à des propos incendiaires », a soutenu de son côté le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, lors d’une conférence au parlement.

« Il y a des moments où on peut être stratégiques dans la foulée de négociations pour des accords commerciaux, mais quand on parle des mots d’un président qui divisent la population et augmentent la haine, le silence n’est pas une option », a-t-il fait observer.

Sur le même registre, le chef de l’exécutif avait appelé à une action accrue pour « combattre le racisme et la haine sous toutes leurs formes », alors que des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes pour dénoncer la mort de George Floyd lors d’une arrestation musclée à Minneapolis aux Etats-Unis.

« Pour beaucoup trop de Canadiens, ce qui se passe de l’autre côté de la frontière en ce moment, ce sont des scènes familières », a déclaré M. Trudeau lors d’un point de presse avant d’ajouter : « le racisme envers les Noirs, la discrimination systémique, l’injustice, ça existe aussi chez nous ».

Le Premier ministre s’est voulu rassurant envers les jeunes canadiens noirs : « Je vous entends lorsque vous dites que ça vous rappelle des expériences douloureuses de racisme et de discrimination. Je vous écoute ».

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