Damas condamne Washington pour avoir lié présence militaire et pourparlers de paix

Le régime syrien a condamné mardi des propos du ministre américain de la Défense, qui a fait le lien entre la présence de la coalition internationale en Syrie et les pourparlers de paix organisées sous l’égide de l’ONU à Genève.

Le ministre américain de la Défense Jim Mattis avait assuré lundi que la coalition internationale antijihadistes, menée par les Etats-Unis, ne quitterait pas la Syrie avant que « le processus de Genève n’ait progressé« . Un nouveau cycle de pourparlers sur la Syrie doit se tenir à partir du 28 novembre à Genève sous l’égide de l’ONU. « Lier la présence américaine en Syrie aux pourparlers n’est qu’un prétexte pour tenter de justifier cette présence« , a assuré mardi un responsable du ministère des Affaires étrangères syrien, cité par l’agence officielle Sana.

En Syrie, la coalition internationale mène des frappes aériennes en soutien à une alliance de combattants kurdes et arabes engagée contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Cette alliance, les Forces démocratiques syriennes (FDS), a repris à la mi-octobre la ville de Raqa (nord), et poursuit actuellement une offensive contre les jihadistes dans l’est du pays, dont ils occupent encore une petite partie.

« Ce lien est inacceptable, car les Etats-Unis, ou tout autre pays, ne peuvent pas imposer une quelconque solution par la pression militaire. Au contraire, cette présence ne fait que prolonger et compliquer la crise« , selon le responsable syrien. « La Syrie réclame à nouveau le retrait immédiat et sans conditions des forces américaines« , conclut-il. Depuis 2011 et le début du conflit meurtrier qui ravage la Syrie, toutes les initiatives prises pour trouver une issue à la guerre ont échoué, avec le sort réservé au président Bachar al-Assad comme principale pierre d’achoppement.

« Nous n’allons pas partir tout de suite« , avait déclaré lundi à un groupe de journalistes M. Mattis qui a rappelé que l’objectif de la coalition internationale était de combattre l’EI et de trouver une issue diplomatique à la guerre en Syrie. Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s’est complexifié au fil des ans avec l’implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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